Photographe du service régional de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Le Quesnoy centre
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes du Pays de Mormal
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Commune
Le Quesnoy
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Adresse
33 rue Saint-François
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Cadastre
2024
000 E 02
825
;
1897
E
444, 444 bis
;
1817
E
361
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Dénominationscaserne, gendarmerie, immeuble à logements
Sur le plan de 1682 (BNF-Gallica, btv1b8445244k ; ill.), une zone à l'emplacement de la caserne est occupée par un bâtiment de plan rectangulaire. Il ne semble cependant pas qu'il s'agisse là de la caserne, car sur le plan dressé par Lajoue en 1721 (BNF-Gallica, btv1b52053849 ; ill.), un bâtiment de plan en L, quasiment identique à ce qui est identifié comme la caserne sur les plans ultérieurs, apparait juste à côté de ce bâtiment rectangulaire. La première construction de la caserne se situerait donc ente 1682 et 1721.
La caserne n'apparait pas sur le plan de 1794 (AD Nord, 66J1720) et n'est pas mentionnée dans l'état du bâti militaire dressé en 1798 (AD Nord, 66 J1722), sans doute parce que ces deux derniers documents ne concernent que le patrimoine appartenant à l'Armée et non celui qui est propriété de la commune.
Sur le cadastre de 1817 (ill.) ainsi que sur le plan d'alignement réalisé en 1819 (ill.), la caserne est bien identifiable. De plan en L avec l'aile la plus grande sur la rue, elle est séparée des bâtiments voisins (qui appartiennent tous à un agriculteur d'une commune voisine) par un espace non bâti. L'aile en retour d'équerre sur la cour s'arrête bien avant les remparts. La parcelle contigüe, qui appartient à la ville, est occupée par des jardins. L'état de section de 1817 précise que le bâtiment est la propriété de la vicomtesse Decarondelet qui habite Lille mais qu'elle est occupée par "la brigade de gendarmerie". Le Mémoire sur la place du Quesnoy de 1846 (AD Nord, 66J1725) référence la caserne parmi les bâtiments civils qui pourraient accueillir des troupes ou du ravitaillement en cas de conflit, mais aucune liste ni description des bâtiments ne sont données.
Sur le plan de 1880 (ill.), le bâtiment est désigné par la lettre G et la légende précise qu'il s'agit de la gendarmerie. Le plan montre que la dent creuse entre la caserne et le bâtiment voisin a été comblée, que l'aile en retour d'équerre va désormais jusqu'aux remparts et qu'une aile parallèle aux remparts est venue compléter l'ensemble. Les bâtiments forment désormais un U encadrant une cour dont l'extrémité côté est reste ouverte pour rejoindre l'extrémité de la rue Saint-François puis les remparts.
L'état de section de 1897 indique que les parcelles relatives aux bâtiments, à la cour et au jardin sont désormais la propriété du département du Nord.
Cette disposition, également visible sur le cadastre de 1897 (ill.), est celle que l'on voit encore aujourd'hui bien que l'aile longeant les remparts ait été prolongée par un bâtiment en léger avant-corps qui s'étend jusqu'à l'extrémité de la parcelle. Cette extension date des années 1930 : elle ne figure pas sur les plans dressant l'état des destructions établis en 1921 (AD Nord, 50Fi2285) mais elle est construite sur la vue aérienne réalisée par l'IGN en 1936 (ill.).
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Période(s)
- Principale : limite 17e siècle 18e siècle , daté par source
- Principale : 2e moitié 19e siècle , daté par source
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
L'ensemble des bâtiments occupe une seule parcelle cadastrale, à l'extrémité de la rue Saint-François. Ils sont disposés en U autour d'une cour rectangulaire dont l'extrémité distale est ouverte sur la rue bordant les remparts.
Les bâtiments sur rue :
Façades côté rue
Le bâtiment se décompose en deux parties d'époques différentes. Toutes deux sont construites en brique posée en appareil picard, peinte pour la partie la plus ancienne et en brique nue pour la plus récente.
La partie gauche est la plus ancienne. Elle se décompose en deux bandes, séparées par un pignon débordant sur lequel les wambergues sont toujours visibles. Les deux ailes sont couvertes par une toiture à longs pans et coyaux en ardoise. Trois lucarnes capucine essentées en ardoise, disposées par rapport à l'axe de symétrie de chaque partie de façade, rythment la toiture. Le chéneau est soutenu par de petits corbeaux en bois en forme de talon.
L'élévation compte deux niveaux et un étage de combles. Seule la partie gauche est organisée en trois travées. C'est sur cette partie du bâtiment ancien qu'est percée l'unique porte, située dans la travée de droite. En plein cintre, couverte par un arc appareillé et avec des pieds-droits en chaine harpée en grès, elle est surmontée d'un oculus et présente un bord chanfreiné. La partie droite n'est percée que de fenêtres, et les baies ne sont pas systématiquement superposées tandis que les percements sont disposés en rythme sur la façade. Au second niveau, deux arcs de baie témoignent cependant de percements qui ont été maçonnés. Hormis la porte, toutes les baies sont couvertes par un arc segmentaire, augmenté par un arc de décharge pour toutes celles de la partie gauche. L'encadrement des baies est en brique, sans élément décoratif, y compris dans le calepinage des briques.
La partie droite du bâtiment sur rue, bien que plus basse que la partie ancienne, compte également deux niveaux couverts par une toiture à longs pans. Elle s'achève par une corniche composite qui associe dents d'engrenage, denticules et ressauts. Elle est percée de deux baies, toutes les deux refaites : au premier niveau une petite baie carrée avec un entourage en béton, et au second niveau, un oculus occupe le centre d'une ancienne baie couverte par un arc segmentaire désormais obturée.
Les fers d'ancrage, qui présentent des formes variées, sont nombreux sur la façade. Les plus classiques sont ceux sur la partie droite du bâtiment : une ancre droite, décorée aux extrémité de motifs "mathématiques" (un signe X entre les barres du signe =) et d'une feuille légèrement enroulée au niveau de la bague reliant l'ancre à la tige. Mais les quatre situés dans les trumeaux des deux niveaux de la partie gauche du bâtiment sont exceptionnels par leur taille et leur décor : l'extrémité haute de la tige est fleurdelysée tandis que le bas, légèrement recourbé, porte ces motifs mathématiques ; des volutes juxtaposées et avec les sens d'enroulement inversés sont disposées tout le long de la tige ; et une grande feuille dentelée orne la bague centrale.
Façades côté cour :
Pour les trois "ailes" du bâtiment sur rue, on retrouve sur la façade côté cour les caractéristiques de la façade côté rue : mur en brique peinte posée en appareil picard, soubassement en moellons de grès, fenêtres en brique sans décor couvertes par un arc segmentaire.
Au fond de la cour, à la jonction entre le bâtiment sur rue et l'aile en retour d'équerre, une tour carrée est couverte d'une toiture débordante en pavillon avec coyau. Elle correspond à la troisième travée en partant de la gauche de la façade sur rue. La tour est percée de petites fenêtres carrées disposées irrégulièrement sur toutes ses faces et une porte, dans l'axe de celle de la rue, permet la circulation entre la rue et la cour. Comme pour la porte sur rue, l'encadrement est en grès, posé appareillé pour l'arc en plein cintre et en chaîne harpée pour les pieds-droits. Cette tour accueille un escalier qui dessert tous les étages. C'est un des rares exemples d'escalier encagé hors-œuvre du Quesnoy.
La seconde partie des façades sur cour correspond à la partie centrale de la façade sur rue. Elle compte cinq travées. Les ouvertures ont sans doute été modifiées : la fenêtre de gauche, dont l'allège est en brique (contrairement au reste du soubassement en grès) devait à l'origine être une porte. C'est d'ailleurs la seule baie à être couverte par un arc surbaissé (identique à ceux de la façade voisine) - et non un arc segmentaire -, et à être surmontée d'un arc de décharge légèrement saillant. A contrario, les deux portes existantes étaient sans doute des fenêtres, ce que suggèrent les coupes nettes des moellons du soubassement au niveau de l'embrasure des portes. Dans la travée à proximité de la tour, la baie du second niveau a été rebouchée : l'arc segmentaire est encore visible.
La dernière partie correspond, au niveau de la rue, au mur aveugle en briques nues. Elle compte trois travées, avec la porte à droite. L'élévation de deux niveaux s'achève par une frise de dents d'engrenage. Les baies sont couvertes par un arc surbaissé.
Hormis sur la dernière façade où ils ne portent aucun décor, les fers d'ancrage visibles sont identiques aux fers simples de la façade sur rue : une ancre droite, décorée aux extrémité de motifs "mathématiques" (un signe X entre les barres du signe =) et d'une feuille légèrement enroulée au niveau de la bague reliant l'ancre à la tige.
Les bâtiments sur cour :
- L'aile en retour d'équerre au fond de la cour : sa largeur de correspond aux deux travées les plus à gauche de la façade sur rue. D'un seul niveau avec un étage de combles elle est couverte par une toiture à longs pans en ardoise qui vient s'adosser directement sur le mur du bâtiment sur rue. Le soubassement est en brique. Les baies non modifiées sont couvertes par un arc segmentaire.
- L'aile à l'extrémité est de la cour : construit en brique badigeonnée posée en appareil picard et soubassement en grès, le bâtiment est de plan rectangulaire. L'élévation s'achève par une corniche sommitale associant dents d'engrenage et ressauts. Le bâtiment compte deux niveaux et un comble à surcroit. La toiture brisée est couverte en ardoise. Le terrasson s'achève par un coyau et est percé, au droit de chaque travée de fenêtre, d'une lucarne interrompant l'avant-toit. Celles de gauche sont de type jacobine, c'est à dire s'achevant par un petit fronton, tandis que celles de droite sont des "belles voisines" c'est à dire couvertes par un petit toit-terrasse (ce qui implique pour la baie une couverture par un linteau et non par un arc). Ce modèle est peu fréquent au Quesnoy. Hormis ces deux lucarnes et les grandes portes bâtardes qui permettaient de faire rentrer les chevaux, les baies sont couvertes par un arc segmentaire. Les pieds-droits des baies du premier niveau et des lucarnes jacobines sont réalisés en chaine harpées de moellons de calcaire.
Côté remparts, la façade est percée d'un unique bandeau de baies situées au second niveau. Comme celles de la façade sur cour, ces dernières sont couvertes par un arc segmentaire.
- L'aile à l'entrée de la cour : d'un seul niveau, la maison compte quatre travées et est couverte par un comble à surcroit interrompu de lucarnes au droit de chaque grande baie. Elle est construite en brique posée en appareil picard et l'élévation s'achève par un bandeau en enduit. L'arc segmentaire des baies est interrompu par une agrafe trapézoïdale en enduit ciment et souligné par une archivolte. Deux bandeaux traversent toute la façade : le premier, en briques blanches, est le cordon larmier et le second, en enduit, est l'imposte régnant entre les baies. C'est la seule façade de l'ensemble de la caserne à arborer un décor, fut-il très discret !
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Toitsardoise
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Étages1 étage carré, comble à surcroît
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Couvrements
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Couvertures
- toit à longs pans pignon découvert
- toit en pavillon
- toit à longs pans brisés croupe brisée
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Techniques
- ferronnerie
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Représentations
- ornement géométrique
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Précision représentations
Ancres des tirants
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Bibliothèque nationale de France
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Documents d'archives
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AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66, Archives de la direction régionale du Génie de Lille ; 66J1720 à 66J1725. Mémoire sur la place du Quesnoy, rédigé en exécution de l'article 42 de l'instruction du 22 mars 1842 sur la rédaction des projets dans les places, 1846.
Bibliographie
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DEUDON, Jean-Marie. Mémoire en images : Le Quesnoy. Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alain Sutton, 2006, 128 p.
Documents figurés
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Plan du Quesnoy, dressé en 1682 (BNF-Gallica ; btv1b8445244k).
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Plan du Quesnoy, [fin XVIIe siècle et avant 1712 et la construction de l'ouvrage à cornes autour du faubourg de Fauroeulx] (BNF - Gallica ; btv1b53030010j).
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Plan du Quesnoy [en ligne], dressé par Lajoue en 1721 (BNF-Gallica ; btv1b52053849).
Tiré de : LAJOUE, Places du Haynault françois, 1721-1722.
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Plan du Quesnoy, 3ème année républicaine, [1794] (AD Nord. Série J ; Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 : Sous-série 66 : 66J1720 à 1874 : ville du Quesnoy).
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Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).
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Plan d'alignement, 1819 (AD Nord. Série S, Travaux publics et transports ; S 1 - 8792 (période 1800-1900) - Administration des Ponts et Chaussées ; S417 : Plans d'alignement, Le Quesnoy, 1819).
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Plan de la place du Quesnoy portant l'indication au moyen des signes conventionnels de l'état des manutentions des divers ouvrages de la place en juin 1880, plan levé par le chef du génie [signature illisible] (AD Nord. Série J, Documents entrés par voie extraordinaire depuis 1944 ; Sous-série 66 : ville du Quesnoy ; 66J1805).
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Le Quesnoy, plan cadastral napoléonien de 1897. Section dite de la ville, en trois feuilles, 2ème feuille (AD Nord ; P31-761).
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Commune du Quesnoy, aménagement et extension (loi du 14 mars 1919, art. 8) : Propositions, plan levé par A. Guyomard, ingénieur-géomètre à Lille, 1921 (AD Nord. Série 50Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).
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Le Quesnoy. Vue aérienne de la ville, 1936 (IGN. Photothèque nationale. 1936).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.