La maison est située à l'angle des rues Thiers et Weibel, au centre-ville, ce qui correspond à la situation de la presque totalité des maisons à pignon sur rue du XVIIIe siècle (24 maisons sur les 27 repérées). Elle est à front de rue et alignée avec ses voisines.

De plan rectangulaire, elle est couverte par une toiture à longs pans qui s'achève côté rue Thiers par un pignon découvert rectangulaire, et par un pignon couvert essenté en ardoises à l'autre extrémité. Elle compte deux niveaux et un étage de combles. Côté rue Weibel, le comble est percé d'une lucarne capucine.

Le premier niveau, occupé par une vitrine, devait à l'origine compter deux travées situées dans l'alignement des baies du second niveau. Ce dernier compte deux baies, réunies sous un arc de décharge. Le dernier niveau de la façade n'est percé que d'une seule baie. Cette caractéristique d'un nombre de baies différent en fonction des niveaux n'est visible que sur 2,5% du bâti intra-muros... mais concerne 1/3 des maisons à pignon sur rue du XVIIIe siècle.

La façade sur la rue Thiers est organisée par rapport à un axe de symétrie vertical. Elle offre une apparence soignée : les deux niveaux supérieurs sont recouverts d'un enduit lisse posé en faux appareil avec refends et l'élévation s'achève par une frise de métopes et triglyphes. Si toutes les baies restent couvertes par un linteau, elles ont perdu l'encadrement mouluré arrondi aux angles qui était le leur avant la Première Guerre. Cette forme de baies est encore visible au n°8, rue Fournier, immeuble qui présente également un pignon-rideau.

La partie la plus impressionnante de la façade est le grand chambranle à cru à crossette interrompu par une agrafe à volute décorée de motifs végétaux (fleurs, feuilles et branches d'acanthe et d'olivier) qui couronne les baies géminées au second niveau. L'appui des baies, saillant et mouluré, repose sur des motifs plaqués en forme d'arc en anse de panier. Cette décoration, qui repend des motifs classiques de volutes et de fleurs en chute typiques de la fin du XVIIIe siècle ne date cependant que de l'entre-deux guerres. La baie du troisième niveau ne porte pas d'autre décors qu'un chambranle à cru à crossettes interrompu par une agrafe trapézoïdale.

Deux fers d'ancrage, en forme de tige décorée d'une feuille au niveau du nœud central, sont visibles sur la façade rue Thiers.

Côté rue Weibel, la façade est également enduite d'un faux appareil avec refends. Au premier niveau, après la vitrine se poursuit, se succèdent un pan de mur aveugle puis une grande baie horizontale avec chambranle à crossettes et enfin une porte et une baie réunies sous le même arc. Au second niveau, séparé du premier par un bandeau, les baies sont réparties sans rythme apparent. Couvertes par un arc segmentaire et un chambranle simple, elles sont réunies par une imposte courant entre les baies. L'élévation s'achève par une corniche sommitale moulurée.