Dossier d’œuvre architecture IA59005785 | Réalisé par
Tachet Nicolas (Rédacteur)
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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  • inventaire topographique, canton de Cassel
Ancienne école de garçons, puis mairie, actuellement micro-crèche
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo - Hazebrouck
  • Commune Hardifort
  • Adresse 689 route de la Place
  • Cadastre 2024 AB 16
  • Dénominations
    école, mairie
  • Genre
    de garçons
  • Destinations
    école primaire

Au début du XIXe siècle, la commune d’Hardifort ne dispose pas de maison d’école propre. L’enseignement est assuré dans une habitation mise à disposition de l’instituteur, moyennant une indemnité de logement versée par la municipalité. Ce local, jugé inadapté, est qualifié d’exigu, sombre et mal aéré dans un rapport établi le 16 août 1838 par M. Gervais, architecte départemental à Hazebrouck (AD Nord, 2 O 276/16).

Face à cette situation, la commune engage une première politique d’aménagement scolaire en acquérant une maison destinée à accueillir une salle de classe. Un ensemble de documents figurés, datés du 18 août 1838 et conservés aux Archives départementales du Nord (ill.), permet de retracer avec précision les intentions et la configuration du projet. Trois plans distincts sont ainsi produits pour appuyer la démarche municipale.

Le premier, intitulé Plan général de la maison en fond que la commune d’Hardifort se propose d’acheter pour y établir l’école primaire, localise la parcelle concernée, le bâtiment existant, les jardins attenants, ainsi que les lieux d’aisance. Ce plan de situation met en évidence l’organisation d’ensemble du site envisagé pour accueillir l’école.

Le deuxième document, intitulé Plan de détail de la maison avec indication du mur de pignon à reconstruire, révèle quant à lui la distribution intérieure de l’édifice. Il distingue clairement les espaces attribués à l’enseignement et ceux réservés à l’usage domestique. La salle de classe est projetée dans la partie ouest du bâtiment avec une cloison de séparation des sexes, tandis que côté est, la zone est aménagée pour loger l’instituteur. Les différentes pièces sont identifiées et leurs fonctions notées, témoignant d’un souci de lisibilité et de planification dans l’adaptation du bâti existant.

Le troisième plan est un relevé aquarellé de la façade principale. Ce document offre une représentation détaillée de l’ordonnancement architectural. La façade, rythmée par trois portes, deux fenêtres doubles et deux fenêtres simples, exprime une certaine régularité dans l’agencement des ouvertures. La couverture est en chaume, renforcée à sa base par un coyau de tuiles vraisemblablement en panne flamande. Trois souches de cheminée émergent de la toiture, dont deux placées aux extrémités en pignon et une en position plus centrale, suggérant une division fonctionnelle des volumes intérieurs. Une lucarne en chien-assis, installée à la base du versant de toit, éclaire probablement un comble habitable ou un grenier de rangement.

Le 12 novembre 1839, un décret royal autorise la commune à lever un impôt extraordinaire afin de financer ces travaux.

Le pignon ouest fait probablement l’objet d’une reconstruction, comme le suggère le plan de 1838. Cette intervention semble avoir été réalisée peu après cette date, vraisemblablement avant les grands travaux de 1841.

En 1841, les travaux de modifications sont adjugés à Benoît Lecocq, entrepreneur à Hardifort, pour un montant de 1010 francs. Les travaux comprennent la réfection de la maçonnerie, le plâtrage intérieur, la pose d’un carrelage en terre cuite épaisse provenant du pays d’Avesnes, la couverture en pannes vernissées neuves, ainsi que diverses menuiseries, dont le plancher du grenier. Le mobilier scolaire est composé de douze tables et bancs en sapin, d’une chaire, et d’une cloison destinée à séparer les garçons des filles dans la classe alors mixte.

En 1873-1874, une cuisine-buanderie avec four est construite en annexe du logement de l’instituteur. Benoît Derache, maître-maçon à Cassel est chargé de sa construction. Ce petit bâtiment en briques, de 4 m sur 5, est couvert de tuiles (pannes), doté d’un sol en carreaux gris et d’un pavement renforcé sous le four (AD Nord, 2 O 276 / 17).

La classe unique, initialement mixte, devient rapidement inadaptée aux nouvelles exigences imposées par la législation scolaire, notamment en matière de séparation des sexes. Le 29 octobre 1889, la commune adjuge la construction d’une école de filles accompagnée du logement de l’institutrice. L’ancien bâtiment est alors réservé à l’école des garçons.

Bien que les archives ne précisent pas formellement la date d’installation de la mairie dans ces locaux, un plan daté de 1888, relatif au projet de l’école de filles, mentionne expressément que le bâtiment existant abrite à la fois l’école des garçons et la mairie.

À partir du XXe siècle, l’école connaît plusieurs transformations fonctionnelles, les locaux accueillent ainsi un jardin d'enfant puis, depuis le 10 septembre 2022, la CCFI (ancienne Communauté d'agglomération Cœur de Flandre devenue aujourd'hui Communauté de communes de Flandre Intérieure) propose un établissement d’accueil de jeune enfant (EAJE), la micro-crèche "Monts et merveilles".

L’ensemble conserve ainsi, près de deux siècles plus tard, sa vocation éducative et sociale.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1840, porte la date
    • 1841, daté par travaux historiques
    • 1873, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

Le bâtiment, de type longère, s’organise selon un axe nord-est/sud-ouest. Il est entièrement construit en brique.

Le pignon nord-est, découvert et tourné vers la rue, est percé au rez-de-chaussée d’une large baie moderne, surmontée d’une petite ouverture carrée en partie haute, sous arc surbaissé, destinée à éclairer les combles.

La façade sud, tournée vers le passage d’accès, se développe sur six travées. Elle est rythmée par deux portes, l’une située à l’extrémité est, l’autre à l’ouest. Cette dernière montre une modification ancienne de la baie, dont l’ouverture d’origine a été partiellement rebouchée.

Le pignon sud-ouest, également découvert, est aveugle. Il porte une série de fers d’ancrage dessinant partiellement la date "1840 ", bien que le chiffre "4" et une partie du "0" soient aujourd’hui en partie noyés dans l’enduit. Ce pignon est flanqué d’une petite annexe bâtie en appentis, adossée à la façade.

La couverture est assurée par un toit à deux pans à égouts retroussés, garni de pannes flamandes vernissées de teinte noire. Les pignons sont découverts et légèrement saillants sur la toiture selon le principe des "wambergues". Une souche de cheminée en brique est visible au sommet du pignon ouest.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    tuile flamande
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    étage de comble, rez-de-chaussée surélevé
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Typologies
    wambergue ou pignon flamand
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Mise en place par la CCFI (ancienne Communauté d'agglomération Cœur de Flandre devenue aujourd'hui Communauté d'agglomération Cœur de Flandre)

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O ; 2 O 276 : 276/1-48. Affaires communales - Hardifort.

    2 O 276 / 16, 17
Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Tachet Nicolas
Tachet Nicolas

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).

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