Dossier d’œuvre architecture IA59005969 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Le Quesnoy centre
  • enquête thématique régionale, La seconde Reconstruction
Maison semi-mitoyenne de la Seconde Reconstruction (rue Goa)
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays de Mormal
  • Commune Le Quesnoy
  • Adresse 5 rue Goa
  • Cadastre 2024 E 1146  ; 1897 E 259, 260, 261 Maison, jardin, serre ; 1817 E

La parcelle n'est pas bâtie en 1817. Le cadastre et l'état de section de 1897 (AD Nord, P37-761 et 35P1121) permettent de savoir qu'elle est devenue la propriété d'un maçon, lequel y a fait construire une maison avec jardin, serre et atelier. La maison de plan rectangulaire est construite perpendiculairement à la rue. La serre se situe dans son prolongement. L'atelier, situé à front de rue, occupe la partie avant de la parcelle. Il est séparé de la maison par une petite allée.

L'actuel propriétaire, petit-fils de celui qui a mené la première reconstruction, a indiqué que l'ensemble avait été presque entièrement détruit pendant la Première Guerre mondiale, ce que confirme le plan dressant l'état des destructions de la ville de 1921 (AD Nord, 50Fi2285). La maison a été reconstruite par Alberto Brusa-Pasque, maçon, arrivé en France en 1920. Comme cela est visible sur les vues aériennes réalisées par l'IGN en 1929 et 1936, la maison est rebâtie en reprenant l'orientation de la précédente. L'atelier en revanche est rebâti en fond de parcelle, perpendiculairement à la maison, dégageant ainsi l'accès à la rue. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, il a accueilli une forge pour un maréchal-ferrant. Il est toujours en place actuellement.

La maison, détruite par un incendie, a été relevée en 1948, par le même entrepreneur que l'immeuble voisin, l'entreprise Berger-Désertot.

La disposition actuelle sur la parcelle de la maison et de la partie des "communs" en enfilade reprennent celles du bâti de 1897.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , (incertitude)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Mélon Marcel
      Mélon Marcel

      Marcel Mélon est né en Hautmont en 1895. Il suit des cours à l'École Pratique de Commerce et d'Industrie de Fourmies (où il obtient le certificat de fin d'études) puis à l'Université du Travail de Charleroi de 1910 à 1912. Il est élève libre à l'École des Beaux-Arts de Bruxelles pendant la Première Guerre mondiale. Il obtient la patente en 1927. Entre 1930 et 1945, la plus grande partie de son activité est la construction de demeures individuelles et de boutiques, la plupart construites à Hautmont. Pour chaque projet, il réalise l'enveloppe du bâtiment ainsi que l'aménagement intérieur (cheminées, escaliers, dessins des carrelages...) et le mobilier.

      Il travaille avec d'autres architectes comme Adolphe Danis (1886- ) ou André Lurçat (1894-1970) à qui l'on doit la reconstruction de Maubeuge.

      Après la guerre, il réalise la reconstruction de la ville du Quesnoy. Il décède à Hautmont en 1969.

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      architecte (incertitude), attribution par tradition orale
    • Auteur :
      Berger-Désertot (1912 - 1973)
      Berger-Désertot

      La société est fondée en 1921 par Henri-Étienne Désertot et Antoine Berger. Le premier est originaire de Beaune où il était exploitant d'une carrière de pierre calcaire et le second de Lyon. Tous deux arrivent au Quesnoy au moment de la Première reconstruction. Les deux beaux-frères fondent leur entreprise en 1921, sous le nom d'Entreprise Berger-Désertot, et commencent par travailler à la reconstruction des ouvrages d'art de la SNCF dans les zones détruites par la guerre. Ils ont sans doute participé à la reconstruction du Quesnoy, mais sans qu'il soit possible de leur attribuer avec précision des œuvres réalisées.

      Avant la Seconde Guerre mondiale, Maxime (le fils d'Henri-Étienne) évolue comme joueur de football professionnel dans les clubs de Valenciennes, puis Lille et en équipe de France B. En 1946, il reprend la direction de l'entreprise et participe activement à la reconstruction du Quesnoy. Dans les années 1970, l'entreprise a construit les immeubles d'habitation de la gendarmerie ainsi que les étages supérieurs du corps de l'ancien corps de garde de la place du général Leclerc.

      À la mort de Maxime, en 1973, l'entreprise est reprise par son fils Jean-Luc. Elle a cessé son activité en 1978.

      De la fin de la guerre à sa fermeture, elle a compté environ 65 salariés et intervenait pour tous corps d'état sauf les toitures et la vitrerie.

      (Informations recueillies en mars 2025 auprès de Jean-Luc Désertot, fils de Maxime Désertot)

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      entrepreneur attribution par tradition orale

La maison est construite un peu en retrait de la rue, dont elle séparée par un petit muret, percé d'une porte piétonne et d'un portail en fer forgé. Elle est bordée sur sa droite par une large allée enherbée qui mène à un petit jardin puis à un bâtiment en fond de parcelle, perpendiculaire à la maison et parallèle à la rue.

La maison

La maison est un peu particulière car bien qu'individuelle, elle vient s'appuyer sur le mur de l'immeuble voisin, avec lequel elle ne partage que le fait d'avoir été reconstruite après la Seconde Guerre mondiale !

La maison est construite sur un soubassement en brique enduit en béton. Le reste des façades laisse les briques nues. Elles sont posées en appareil anglais (alternance sur un même rang de briques posées en boutisse et panneresse), qui était assez fréquemment utilisé à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Du fait de l'appui sur l'immeuble voisin, la toiture est un mélange entre une toiture en pavillon et une toiture à longs pans et croupes. Couverte en tuile mécanique, elle s'achève par un chéneau.

La façade sur rue est percée de deux niveaux de baies carrées jumelées, partageant le même linteau et appui en béton saillant. Le trumeau entre les baies est en brique, et souligné par un enduit béton. Les baies à pieds-droits ont des ébrasements à ressauts. La façade principale se trouve sur le côté de la maison. Elle est organisée en travées et présente des baies identiques aux deux niveaux. Au centre, sont réunies sous le même linteau deux petites baies carrées encadrant une grande baie verticale (porte avec ébrasement à ressauts au premier niveau et fenêtre au second). Les petites baies ont en outre un appui en béton saillant. De chaque côté de cet élément central, une grande fenêtre verticale vient percer la façade. Elles sont entourées d'un chambranle saillant au second niveau mais seulement d'un appui et d'un linteau au premier niveau. La hauteur des linteaux et des appuis, ainsi que celle du soubassement en béton, sont alignées sur toutes les façades.

La façade arrière est percée d'une porte qui permet d'accéder à l'arrière de la parcelle.

L'atelier

Il est construit en briques posées en appareil picard et couvert par une toiture à longs pans en fibrociment ondulé. Seul le pignon droit est débordant. La différence dans l'aspect des briques (plus anciennes dans la partie basse) indique que le bâtiment a été modifié, sans doute lors de la reconstruction de la maison. Les deux fenêtres couvertes par un arc segmentaire, le linteau en fer en ɪ de la porte cochère ainsi que l'absence de soubassement sont en revanche des témoins de la reconstruction après la Première Guerre mondiale.

Un petit bâtiment en brique et couvert en appentis vient s'appuyer à l'extrémité gauche de l'atelier. L'apparence des briques le rattache à la même période de construction que l'atelier. Percé d'une porte et d'une fenêtre, il accueillait sans doute un poulailler ou un clapier.

Analyse

Cette maison est la seule repérée avec une entrée sur la cour et non sur la rue. C'est aussi la seule à être adossée à un immeuble d'habitation dont elle ne reprend aucune caractéristique ou à conserver sur la même parcelle un bâtiment de la Première Reconstruction et une maison de la Seconde !

Le traitement des baies de la maison, comme l'ébrasement des pieds-droits, la présence de linteaux et appuis saillants ou de chambranles ou encore la disposition des fenêtres en bandeau sont typiques de la Seconde Reconstruction.

L'organisation de la façade avec la reprise au second niveau du module du premier niveau, et en particulier l'encadrement de la baie centrale par deux plus petites, est également visible sur la façade donnant sur la rue Goa du n°15, rue Tanis (ill.).

  • Murs
    • brique maçonnerie
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1116. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, Justice de paix du Quesnoy, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1817 [état de section].

    AD Nord : 35P1116
  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].

    AD Nord : 35P1121

Bibliographie

  • FRANCE. DRAC-Service de l'Inventaire général Nord-Pas-de-Calais. A. Danis et M. Melon, architectes du XXe siècle dans le bassin de la Sambre, Nord. Réd. Sophie Luchier, photos Olivier Marlard, graphisme Eddy Stein. [Lille] : Association C. Dieudonné, CAUE du Nord, cop. 1995. Non paginé [20] p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 23 cm. (Itinéraires du patrimoine, ISSN 1159-1722 ; 91).

  • AUXENT, Béatrice, DEBRABANT, Bernard. Le Quesnoy, connaissance d'une ville forte ou la métamorphose d'un lieu. Lille : CAUE (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement) du Nord, 1999. 53 p.

Documents figurés

  • Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
  • Le Quesnoy, plan cadastral napoléonien de 1897. Section dite de la ville, en trois feuilles, 2ème feuille (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
  • Le Quesnoy - Commune du Quesnoy - Aménagement et extensions de la ville - Etat actuel - Plan, par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille, le 6 août 1921 (AD Nord ; Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).

    AD Nord : 50Fi2285
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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