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Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, canton de Noyon
Le canton de Noyon : le territoire de la commune de Noyon
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Sources et Vallées
  • Adresse
    • Commune : Noyon

Le territoire de la commune de Noyon s'étend sur une superficie de 10, 78 km2 et présente une densité de 792 hab./km2. Il est structuré par un réseau de voies primaires et secondaires, que sont l'ancienne voie romaine Amiens-Soissons par Roye et Blérancourt, les routes de Chauny, de Compiègne et de Ham. Le territoire communal est également traversé et desservi par l'axe ferroviaire et fluvial (canal du Nord) qui relie la région parisienne à l'Europe du Nord et du Nord-Ouest.

Siège d'un évêché jusqu'à la Révolution, Noyon était la commune la plus peuplée du canton. La population, qui s'élevait à 6033 habitants en 1793, a atteint son maximum (14471 habitants) en 1999, date du dernier recensement, et son seuil le plus bas (5408 habitants) en 1921.

Implantation du bâti

L'habitat est regroupé dans la ville et dans les faubourgs, comme le montrent l'atlas Trudaine et la carte de Cassini. Le principal hameau est celui de Tarlefesse, qui comptait 105 maisons en 1851. L´extension des faubourgs, le long des routes de Chauny et de Blérancourt, a abouti à une continuité bâtie de la ville avec les villages des communes voisines jusqu'à Morlincourt, au sud-est, et jusqu'à Pont-l´Evêque et Sempigny, au sud.

Edicules et équipements

Plusieurs fontaines connues par des dessins de Léré fournissaient en eau la ville et ses faubourgs : la fontaine Saint-Blaise, la fontaine de l'hôtel-Dieu, alimentée par un aqueduc en charpente qui franchissait le fossé de l'enceinte, et la fontaine Saint-Eloi, rue Saint-Eloi, dont quelques vestiges subsistaient au moment de l´enquête.

Deux d´entre elles seulement nous sont parvenues dans leur intégralité, la fontaine de Pisseleau ou Saint-François, près du faubourg d´Amiens, avec ses deux grands obélisques de pierre construits en 1847, et la fontaine de la place de l'Hotel-de-Ville (étudiée).

Artisanat et industrie

La part de l'activité alimentaire, historiquement la plus ancienne, indique bien qu'elle fut la principale vocation de cette ville, dont l'existence et le développement sont directement liés à la proximité de l´Oise, rivière classée navigable.

La relative jeunesse des sites est très évidente, elle a été accentuée par les destructions de la Première Guerre mondiale, indépendamment des inévitables modifications ou modernisations, qui ont aussi profondément touché le réseau navigable : canal du Nord et canal latéral à l'Oise.

Certains sites peuvent se prévaloir de figurer parmi les plus anciens de France auxquels des textes fassent référence, notamment les moulins à eau d'Huez, d'Andeux et des Châtelains, dont l'existence est liée à la prospérité de la cité épiscopale et de son chapitre. En 1851, Graves dénombre six moulins à Noyon, établis sur la Goële, la Grande et la Petite Verse.

Au début de la 2e moitié du 19e siècle, Noyon est dépourvue d'activité industrielle importante. La main-d´œuvre employée dans les quelques tanneries (5 unités en 1850) et dans les moulins à farine est à peine contrebalancée par celle qui travaille dans les rares entreprises possédant une machine à vapeur. Après qu'une première chaudière eut été installée dans le tordoir à huile de M. Dautrevaux, l'adoption des "pompes à feu" ici ou là ne change pas la physionomie de la ville. Quelques autres suivront, mais Noyon ne se signalera jamais par la quantité de ses cheminées, ni par l'étendue de ses entreprises.

Le tissu industriel commence réellement à se diversifier à partir des années 1880-1890 : imprimeries dotées de presses à vapeur (Coppillet, Brière & Cie), industries du bois (scierie Lacarrière, qui évoluera vers la fabrication de roues de bois, puis la métallurgie), fabrique de baleines de corset, etc. Ces usines donneront peu à peu à Noyon l'allure d'une ville moyenne active, bien desservie par la voie ferrée et par le réseau fluvial. (voir annexes).

Si l'industrie est devenue le secteur d'activité dominant, dans les années 1970 (près de 59 % des actifs résidents en 1975), elle n'emploie plus que 18,9% des habitants en 2006 ; c'est aujourd'hui le tertiaire qui constitue le secteur d'activité dominant avec 68%.

En 1983, les établissements industriels privés, présents dans l'agglomération et employant chacun plus de 10 personnes, regroupaient plus de 3 200 salariés.

A cette date, trois établissements dépassaient ou approchaient les 400 salariés :

-ABEX-PAGID (Illinois Central Industries) qui fabrique, à Pont-L'Evêque, des garnitures de freins et des embrayages automobiles,

-VICKERS-RONEO qui fabrique du mobilier de bureau,

-S.G.F. (Société Générale de Fonderie), des baignoires en fonte.

Trois autres établissements dépassaient les 200 salariés :

-RIGlDA (laminoirs à froid) qui fabrique des jantes pour deux roues et fait du revêtement de métaux,

-HELIOGRAVURE DE France : photogravure et impression,

-BAHLSEN : biscuits et extrudés.

Les installations les plus anciennes ont été complétées par des implantations de la grande époque de la décentralisation industrielle (1954-1970), formant un éventail d'activités assez large, allant de la métallurgie de transformation à l´imprimerie en passant par l´équipement automobile et l'agro-alimentaire. Au total, la métallurgie et l'automobile occupaient en 1975, près de trois actifs sur dix, le bâtiment et les travaux publics un sur huit. Noyon s'affirmait d'abord comme une ville industrielle et ouvrière. Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, l´entreprise BRÉZILLON, employait plus de 900 personnes sur des chantiers fréquemment situés hors du Noyonnais.

Ces industries se localisaient presque toutes au sud-est de la ville, à proximité de la voie ferrée Paris-Bruxelles, soit sur la zone industrielle qui s'étend entre celle-ci et le faubourg d´Orroire sur des terrains de remblaiement alluvial que l'urbanisation proprement dite avait délaissés.