Après avoir passé convention avec les propriétaires du moulin à farine en amont afin d'éviter une concurrence entre les deux établissements, Leroy-Beaucousin, opticien, construit une usine propre à tailler et polir les verres en 1830. Les ateliers sont installés en bordure de la rivière, qui fournit l'énergie aux ateliers de polissage répartis sur deux étages. L'usinier exploite le site jusqu'en 1839 avant de faire faillite et de s'exiler en Algérie. L'usine de polissage est rachetée en 1843 par Narcisse et Paschal Wallet, également opticiens établis à Sully. Ils poursuivent cette industrie sur le site de Canny jusqu'en 1858, avant de se concentrer sur le site de Sully. En 1881, Jules Kail, nouveau propriétaire, donne à l'usine un plus grand développement, le conduisant à installer en 1893 une machine à vapeur à la place de l'ancienne roue hydraulique. Mais en 1897, la société "Fabrique d'Optique de Précision Jules Kail, Boyer & Cie", fondée en 1876, est ruinée. Jules Kail, qui avait essaimé des sites de production également à Saint-Samson-la-Poterie et Vrocourt, quitte la tête de l'entreprise. Celle-ci passe alors sous la responsabilité de son associé, Jean-Marc Bouyer. Vers 1940, l´ensemble est converti en habitation. Le système hydraulique du moulin, règlementé par ordonnance royale du 3 juin 1831, se compose à l'origine de deux vannes de décharges ayant chacune une ouverture d'un mètre, une vanne mouloire et d'un déversoir. En 1898, quinze ans après avoir cessé d'utiliser la force hydraulique de la roue, remplacée par une machine à vapeur, l'usine est déclassée : les vannages sont retirés et la roue hydraulique est démontée.