Dossier d’œuvre architecture IA60001616 | Réalisé par
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Beauvais
Ancien moulin à blé puis minoterie, dite Moulin des Forges
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de la Picardie Verte - Marseille-en-Beauvaisis
  • Hydrographies le Petit-Thérain
  • Commune Saint-Omer-en-Chaussée
  • Lieu-dit les Forges
  • Adresse 18 rue du Moulin-des-Forges
  • Cadastre 1999 AA 31, 32
  • Dénominations
    moulin à blé, minoterie
  • Appellations
    Moulin des Forges
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement patronal, entrepôt industriel, magasin industriel, bureau, bief de dérivation

L'origine du moulin des Forges de Saint-Omer-en-Chaussée est très certainement liée à la présence d'un moulin à battre le fer ayant pu exister à la fin du Moyen Age. Malheureusement, aucune source ne permet de l'attester. Il n'apparaît seulement qu'au XVIIIe siècle, en tant que moulin à blé avec cependant la mention d'une "origine très ancienne".

Ce moulin à blé est également représenté sur le plan d'intendance de la commune en 1784. À la fin du XVIIIe siècle, il est la propriété de Frédéric de La Rochefoucault-Liancourt et de son épouse qui, en 1804 (acte du 9 vendémiaire an XII), le vendent à Beaurain de la Zizonière, en même temps que le second moulin des Forges, distant de quelques centaines de mètres. À l'époque, de la Zizonière possède aussi les bâtiments abbatiaux de l'ancienne abbaye de Beaupré, sur la commune d'Achy. Son fils, Beaurain de Gévécourt, en hérite à son décès. L'ensemble des deux moulins est revendu à Charles Delaporte en 1830. Le moulin est implanté perpendiculairement à la rivière et fonctionne avec une paire de meules actionnée par une roue hydraulique par-dessous. Il comporte un étage pour la bluterie. Ce moulin est complété au nord par un grand bâtiment en rez-de-chaussée, construit en brique et pierre et couvert de tuile et à l'ouest par deux autres constructions annexes, à usage agricole.

En 1844, cet ensemble est transmis à Toussaint Cocu, qui l'exploite jusqu'en 1859, et le revend ensuite à François Florentin Grévin-Debise. Ce dernier entreprend après 1860 une refonte complète du site. Les travaux débutent par la construction d'une nouvelle minoterie, haute de trois étages, développée au sud, contre le moulin existant. Ce dernier est également entièrement reconstruit en 1864 sur une partie des fondations antérieures mais réduit à l'est en suivant l'alignement du bâtiment contigu. Il porte la date de sa réalisation ainsi que les initiales G.D. Dans les années qui suivent, la maison d'habitation, les entrepôts à grain ainsi que les écuries parachèvent le chantier. Ces travaux sont terminés vers 1870, suivant la date portée à l'angle du pignon ouest des entrepôts à grain. À la fin du XIXe siècle, la minoterie, devenue ainsi l'une des plus importantes du canton, passe à Grévin-Deladreux, qui le conserve jusqu'à la Première Guerre mondiale.

En 1924, l'exploitation devient la propriété de Bénard, qui la conserve jusqu'en 1962, date à laquelle il revend l'établissement à Henri Duytsche. Ce dernier exploite le site jusqu'en 1992, époque à laquelle l'entreprise cesse son activité.

En 1834, le moulin est équipé d'une roue hydraulique verticale de 3,42 m de diamètre et de quatre vannes de décharge. Ces dispositions sont règlementées l'année suivante par ordonnance royale du 8 juillet. En 1848, le règlement est modifié et prévoit la construction de deux vannes supplémentaires ainsi qu'un déversoir de 6 m de long. En 1859, la roue hydraulique est à nouveau élargie pour les besoins de l'exploitation. Actuellement, le site est équipé d'une turbine hydraulique verticale. Les plansichters sont en place, ainsi qu'une partie du système de transmission.

Le moulin des Forges est un des rares exemples de grande minoterie hydraulique de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est construit à l'écart de la commune de Saint-Omer-en-Chaussée, sur le cours du Petit-Thérain. L'ensemble des bâtiments qui le composent s'organise autour d'une cour pavée avec bascule. L'accès principal s'effectue depuis le sud par un portail donnant sur la route reliant Saint-Omer-en-Chaussée à Achy et le hameau de Polhay qui en dépend. De part et d'autre sont implantés, au nord, les anciennes écuries, et au sud avec retour à l'ouest, les magasins à grains et à farine. Construits en brique, ces bâtiments sont à un étage carré et sont couverts d'un toit en ardoise à longs pans et croupe, à l'exception du retour ouest du magasin à farine, à pignon couvert. Ce pignon porte la date de 1870 surmontée des initiales G.D. Au fond de la cour, se développe l'enfilade de la minoterie, des bureaux et de l'habitation. Malgré une apparente unité dans la modénature soignée de l'élévation à sept travées, les deux campagnes de construction sont visibles du côté ouest, vers la rivière. Le long du vannage et du déversoir, la minoterie en brique se développe sur cinq travées et s'élève sur trois étages carrés et comble à surcroît. Elle forme ensuite un léger avant-corps de deux travées, correspondant à la largeur de l'ancien moulin et bénéficiant d'un traitement architectural différent, en particulier par la forme des ouvertures cintrées et du fronton triangulaire qui couronne cette partie. Les initiales G et D sont portées à nouveau en clef de l'arc des baies du premier étage, ainsi qu'au centre du cordon marquant la séparation du niveau supérieur, accompagnées de la date de 1864. La partie industrielle se prolonge par le bâtiment qui fait suite au nord. S'il adopte, du côté est, le même rythme dans le traitement architectural que la minoterie, il ne comporte que deux étages carrés et reçoit un mode de couverture différent, en ardoise, à longs pans et croupes. Il devait également accueillir les bureaux de l'entreprise. Cet alignement de bâtiments se termine par le logement du meunier, simplement construit en brique, à seul étage et se distinguant des parties industrielles par une toiture en tuile mécanique.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    3 étages carrés, comble à surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier droit en charpente métallique
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • produite sur place
    • turbine hydraulique
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine énergétique, machine de production

Documents d'archives

  • AD Oise. Série E ; 2 Ep 22/135. Etude de Me Marlé, notaire à Marseille-en-Beauvaisis, acte de vente du moulin, 15 mars 1844.

  • AD Oise. Série M ; 6M : Mp 2548. Etablissements insalubres et dangereux, Saint-Omer-en-Chaussée.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 345. Cours d´eau et usines.

    Saint-Omer-en-Chaussée (an XIII-1933).

Documents figurés

  • Plan d'intendance de la commune de Saint-Omer-en-Chaussée, levé par Boudin, arpenteur, 1786 (AD Oise ; 1 Cp 121/1).

Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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