L'évêque de Beauvais autorise en 1517 Dronel Breton à bâtir sur son héritage traversé par un affluent du Thérain, dénommé le Fossé l'Evêque, un moulin à blé, moyennant cinq muids de blé et deux chapons. Les droits du moulin sont cédés en 1583 à Vincent d'Agnesseau, puis à François Monnier en 1624. L'une des clauses de l'acte de vente signale l'état de ruine du moulin et stipule que sa reconstruction sera effectuée à la charge du nouvel exploitant, sans remise du montant du bail d'héritage, porté à 25 livres de rente. En 1766, le moulin, passé entre les mains du marquis d'Armentières, est racheté par Mathieu Brunet, qui dote l'usine d'une seconde roue hydraulique, suivant l'autorisation faite par l'évêque de Beauvais le 1er juin 1768. Jusque vers 1830, les deux roues servent aux machines de la mouture de blé. Mais après cette date, le moulin est racheté par Pierre Honoré Lesguillon. Ce nouveau propriétaire conserve un temps la destination économique des bâtiments, mais à partir de 1846, le site est transformé radicalement. Pour compenser la faiblesse de la puissance motrice, Lesguillon modifie d'abord la position de l'une des roues. Mais surtout, à partir de 1851, il abandonne la mouture de blé au profit d'un moulin à foulon d'une part, et en une filature de laine d'autre part. Cette nouvelle destination impose également une modification importante des dimensions de prises d'eau en 1853. Aujourd'hui, il ne subsiste plus d'éléments bâtis de cette filature.

Le régime des eaux du moulin est réglementé une première fois par arrêté préfectoral du 5 décembre 1825, moyennant l'établissement d'un déversoir. Il est modifié en 1846, puis en 1854, après les travaux de transformation engagés par Lesguillon.