Le site, en bordure de la Troësne est mentionné au début du 16e siècle comme étant le fief la Barre, puis de la Rivière. Deux moulins y sont présents : l´un à foulon, en cours de construction en 1510, équipé de deux piles, et l´autre à huile. Ces deux moulins sont régulièrement appelés Petit et Grand moulins de Laillerie. Dans la seconde moitié du 18e siècle, ils sont convertis en moulins à blé. A la fin du 18e siècle, le Grand moulin que possède Courvisier, est exploité par Jean-François Letellier. Les bâtiments sont vendus en 1789 à un certain L´Epine. Dupille, qui apparaît vers 1830 comme propriétaire du moulin à blé de Laillerie, fait changer, en 1841, la roue du Grand moulin, pour une roue plus large, permettant d´accroître la force. En 1843, le moulin passe entre les mains de Duval, puis de Wilfried Deturmeny-Crèvecoeur à partir de 1850. Il est possible qu'une partie des bâtiments actuels date de cette époque de modernisation importante ; notamment dans l'élévation plus importante consécutive au passage à la mouture à l'anglaise, qui aurait nécessité l'emploi d'une énergie accrue. Quelques années après, la démolition du Petit moulin accroît encore la force du Grand moulin et assure le développement de l´exploitation. Vers 1860, les farines blanches produites sont régulièrement expédiées à Paris. Dans le dernier quart du 19e siècle, le meunier, Emile Letenneur, poursuit l´accroissement de la production de farine grâce à trois paires de meules. L´activité de meunerie se prolonge jusque dans l´Entre-deux-guerres, Mais en 1929, le moulin cesse de moudre pour laisser la place à une fonderie de fonte, développée par Cossart et Montigny. L´entreprise, spécialisée dans la fabrication d´appareils sanitaires en fonte, occupe les bâtiments jusque dans les années 1950, date à laquelle elle décide de transférer son activité dans la Sarthe. L´usine de Chaumont est alors rachetée par un ferrailleur, avant de perdre, quelques années plus tard, sa vocation industrielle. Les bâtiments sont aujourd´hui convertis en logements. Le régime des eaux du moulin est réglementé par arrêté préfectoral du 22 mars 1852. En 1841, la roue hydraulique verticale qui existait auparavant est remplacée par une autre roue plus large. L'équipement du moulin est signalé à partir de 1885. Il comporte alors trois paires de meules. Actuellement, la roue hydraulique, ainsi que l'ensemble des machines de transmission et de meunerie, n'existent plus.