Dossier d’œuvre architecture IA60005324 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village d'Abbeville-Saint-Lucien
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Abbeville-Saint-Lucien
  • Dénominations
    maison, ferme

Les typologies d’habitat

 

                Fermes « picardes » et fermes à cour

 

L’habitat ancien est principalement constitué de fermes. Elles sont de deux types que l’on retrouve dans tous les villages du plateau environnant : la ferme dite « picarde » (grange alignée sur la rue et logis en fond de cour) installée sur une parcelle en lanière ; la ferme à cour (bâtiments agricoles et logis distribués autour d’une vaste cour) implantée sur une large parcelle.

La ferme « picarde » est majoritaire et caractéristique des villages-rues au parcellaire découpé en fines lanières (« trinquettes » en picard). Elle correspond à de petites ou moyennes exploitations agricoles sur lesquelles vivaient des familles partageant leurs activités entre travaux des champs et petit artisanat. Il n’était par exemple pas rare qu’un maréchal possède également un petit troupeau, des animaux de basse-cour et un lopin de terre. Cette habitation est également celle du journalier ou manouvrier agricole qui pouvaient être rémunérés directement en grains. La grange est ainsi alignée sur la rue pour engranger plus aisément les céréales. Elle est traversée par un passage charretier menant dans la cour au fond de laquelle s’élève le logis. Sur les côtés peuvent être implantées les bâtiments d’élevage (étable, écurie, poulailler…). Ce type d’habitat se retrouve surtout dans les rues de la Place et de la Mairie (n°2 (ill.), 8, 9, 10 (ill.), 12, 14 (ill.) et 16 rue de la Place ; n°2 rue du Bois (ill.) ; n°7 rue de la Mairie (ill.)).

Les fermes à cour se sont surtout multipliées au centre du village (n°9 et 11 rue de la Place ; n°3, 8, 19 (ill.) ou 25 rue de la Mairie) dans la seconde moitié du 19e siècle, à la faveur de l’exode rural qui a entraîné des remembrements de parcelles vidées de leurs habitants. La comparaison entre le plan terrier de la seconde moitié du 18e siècle et le cadastre de 1939 est éclairante : la ferme au n°8 rue de la Mairie est par exemple créée au cours du 19e siècle par la fusion de plusieurs petites fermes. Enfin, deux fermes à cour sont situées rue des Frênes, aux sorties du village (n°2 et 24). Elles figurent déjà sur le cadastre de 1939. Le logis de style anglo-normand de la ferme au n°2bis est typique des reconstructions du 1er quart du 20e siècle.

 

                Commerces et maisons d’artisans

 

Si de nombreux artisans pouvaient habiter dans de petites fermes, certaines habitations sont caractéristiques d’une activité principalement artisanale ou commerciale. C'est le cas des logis alignés directement sur la rue et prolongés ou non d’une entrée charretière permettant de pénétrer dans la cour. Ce type d’habitat à logis sur rue est moins représenté que les fermes, mais il est par exemple visible au n°7, 13, 32 rue de la Place ou n°21 rue de la Mairie (ill.).

 

                Des pavillons construits à partir des années 1980

 

Ce type d’habitat est le type de logement privilégié aujourd’hui. Il s’est généralisé avec la reprise démographique que connaît le village à partir des années 1980 et 1990. Les pavillons sont implantés au milieu d’une parcelle carrée. Les rues de Beauvais et des Vignes (ill.), bordées de ce type d’habitat, naissent alors.

 

Évolutions dans l'emploi des matériaux de construction

 

Le torchis et le pan de bois sont les matériaux les plus anciennement employés dans les constructions. Le vieux presbytère est bâti ainsi (ill.). La pierre est très rare et employée surtout dans les solins des bâtiments comme les granges alignées sur la rue (n°16a rue de la Place par exemple, où de gros blocs de calcaire sont placés aux retombées des poteaux du pan de bois). Les entrées charretières alignées sur la rue sont fermées par d’imposants battants qui constituent les « grands portes » et sont l’occasion pour les menuisiers de faire montre de leurs compétences en les ornant parfois de motifs décoratifs (n°19 rue de la Mairie (ill.)).

Dans la seconde moitié du 19e siècle, la brique se généralise. La date "1860" portée sur le n°14 rue des Frênes illustre cette évolution (ill.). Ainsi, des bâtiments agricoles sont reconstruits avec ce matériau (n°19 rue de la Mairie (ill.)) mais surtout de nouvelles maisons, souvent cossues (n°7 et 35 rue de la Place, aux chambranles moulurés en pierre, ou le pavillon au n°27 rue de la Mairie construit dans les premières décennies du 20e siècle (ill.)).

Aujourd’hui, le béton est le matériau de construction majoritaire et permet d’édifier les nouveaux pavillons.

En ce qui concerne les matériaux de couverture des toits, l'emploi du chaume ne recule que lentement (en 1831, 76 maisons sur les 100 que compte le village ont leur toit en chaume contre 43 en 1861). Aujourd’hui, alors que les pavillons sont tous couverts de tuile, cette dernière est employée aux côtés de l’ardoise sur les toits des habitations plus anciennes.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1860, porte la date

Documents figurés

  • Abbeville-Saint-Lucien. Plan des terres relevant de l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais, [18e siècle] (AD Oise ; plan 727).

  • Abbeville-Saint-Lucien. Cadastre rénové, section C, feuille 3, 1939 (AD Oise ; 1964 W 1).

  • Abbeville-Saint-Lucien. Cadastre rénové, section C, feuille 3, 1960 (AD Oise ; 1964 W 1).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Articulation des dossiers