Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
-
Commune
Saint-André-Farivillers
-
Dénominationsvillage
-
Parties constituantes non étudiéescroix de chemin, école, mairie, abreuvoir, puits, place, presbytère
Chaque hameau de la commune de Saint-André-Farivillers a une histoire propre et fait donc l’objet d’un dossier à part entière. Hédencourt a constitué un village indépendant jusqu’à la Révolution. Il est en effet réuni à Farivillers en 1790. C’est un village-rue en forme de "L" s’étirant le long de la départementale 61 entre Troussencourt et Campremy. L’habitat semble s’être développé à la suite de l’implantation d’un manoir seigneurial au Moyen Âge.
En tant que chef-lieu de la commune de Saint-André-Farivillers, les équipements publics les plus importants (la mairie, l’école et la salle des fêtes) se trouvent à Hédencourt. C’est également le hameau le plus peuplé des cinq, qui se répartissent sur le territoire communal.
Origine
La première mention d’Hédencourt dans les sources remonte à 1164 sous la forme "de galencurte" (LAMBERT, 1982). En 1268, ce lieu est désigné "Manerium de Hedencourt" dans le cartulaire de la maladrerie Saint-Lazare de Beauvais. Un manoir seigneurial semble ainsi être implanté dès cette époque et un village se développe. Au XVe siècle, l’église paroissiale est toutefois construite à l’écart, à 650 m au sud-est.
Hédencourt est réuni à Farivillers en 1790 pour former une même commune. Une chapelle existait sous l’Ancien Régime dans le hameau, mais elle a été détruite en 1795 (GRAVES, 1832).
Évolution de la morphologie et du parcellaire
La morphologie urbaine d’Hédencourt est presque identique à celle figurée sur la carte d’état-major du milieu du XIXe siècle. C’est un village-rue : l’habitat se répartit le long d’un axe principal en forme de "L" qui court sur une plaine haute. La longue rue est toutefois ramifiée à plusieurs endroits. À l’ouest du village d’abord, la Grande Rue est prolongée vers le sud par la ruelle Lucien. Le centre de la portion est-ouest est ramifié au sud par une rue qui conduit à Bois l’Abbé. Près de la mairie, la rue du chemin de Calmont monte au nord du village. Enfin, dans la partie la plus à l’est, la Grande Rue vire vers le sud. À peu près au milieu de cette dernière portion, la ruelle Caron conduit dans les champs au nord du village tandis que la rue de Montagne de Cose descend au sud.
Seule une rue a été créée depuis le milieu du XIXe siècle : la rue de la Place, probablement en lien avec l’aménagement de la place publique dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Les zones bâties sont aujourd’hui plus nombreuses que sur la carte du milieu du XIXe siècle même si le maillage parcellaire est plus lâche en raison de l’exode rural survenu dans la première moitié du XXe siècle. De nombreuses parcelles le long de la Grande Rue sont ainsi vides sur le cadastre de 1940. Il faut attendre la reprise démographique des années 1980 pour que certaines soient de nouveau occupées et pour que des pavillons soient construits aux extrémités du village (HLM La Haie Villet, au nord, construits en 1991 rue de Montagne de Cose et pavillons individuels à la sortie est).
Le parcellaire traditionnel toujours visible sur le cadastre de 1940 est constitué de fines lanières juxtaposées, les "trinquettes" sur lesquelles était bâtie la ferme picarde traditionnelle (grange sur rue et logis en fond de cour). Il est encore présent aujourd’hui même si les habitations récentes sont établies en milieu de parcelles, sur des terrains plus larges.
Lieux partagés et structurants
Les limites du village : croix de chemin et tour de ville
Une partie du tour de ville préservée
Dans les villages picards, le chemin du tour de ville séparait la zone habitée avec ses potagers, vergers et pâtures (courtils) de la zone des terres labourables. Il est donc parallèle à la rue principale et le plus souvent accessible directement par un portillon aménagé dans la clôture des jardins.
À Hédencourt, quelques portions sont encore praticables. La première est accessible depuis la rue de Montagne de Cose. Elle se poursuivait dans le virage bifurquant sur la route de Bois l’Abbé. Du côté nord du village, une partie du sentier du tour de ville rejoignait la ruelle Caron. Seule la partie à l’est de cette rue est toujours existante. Enfin, la dernière section du tour de ville à être encore conservée se situe à l’ouest du village : elle rejoint le lotissement de la Haie Villet et la rue de la Place, formant la limite nord du village avant la construction des lotissements.
Les croix de chemin
Souvent, elles marquent les sorties des villages et ont la plupart du temps été érigées par une famille en mémoire d’un enfant perdu ou pour exprimer leur piété. Les investigations de l’Association pour la Connaissance et la Conservation des Calvaires et des Croix du Beauvaisis (ACCCCB) ont permis d'éclairer leur histoire.
La croix dite Mesnard ou des HLM Haie-Villet marque ainsi la limite nord d’Hédencourt. Elle aurait été érigée par un couple de la famille Mesnard en souvenir de leurs enfants vers 1870. Elle est cédée à la commune à la toute fin du XXe siècle puis remise en état deux ans plus tard. Son inscription, partiellement lisible est : "SOUVENIR DONNE A LA … NARD S-N-R".
La seconde croix d’Hédencourt signale la sortie sud du village et se trouve dans le virage au bord de la route menant à l’église. Elle est dénommée "Calvaire Boisselin-Tournier" du nom de son dernier propriétaire avant donation à la commune à la toute fin du XXe siècle. Elle est élevée en 1893 par Valentin-Joseph Boisselin et porte l’inscription : "Il expire, et la nature / Sans lui pleure son auteur ; / Il n’est point de créature / qui ne marque sa douleur. / SOUVENIR / 8bre 1893".
Enfin, un socle de croix se trouve sur la placette dans la partie nord du village en face de la ferme à cour au n°9 de la Grande Rue.
Gérer et partager l’eau : puits et mares
La collecte et le stockage de l’eau ont toujours été des enjeux majeurs pour les habitants du plateau picard en raison de la nature aride et poreuse de ses sols calcaires. Puits et mares sont ainsi des aménagements anciens et indispensables faisant partie du patrimoine des villages.
Dans la Notice descriptive et statistique sur le département de l’Oise (1902), dix-huit puits sont recensés sur l’ensemble du territoire de Saint-André-Farivillers. Le cadastre de 1940 signale la présence de cinq de ces puits dans la Grande Rue à Hédencourt. Aujourd’hui, un seul a conservé ses maçonneries en élévation composées de grosses dalles de pierre. Bouché par des briques, il se situe dans la partie nord du village, à côté du n°4 de la Grande Rue.
Les mares communales permettaient principalement d’abreuver les troupeaux et de disposer d’une réserve d’eau en cas d’incendie. En 1902, dix mares sont identifiées sur l’ensemble du territoire de Saint-André-Farivillers. Sur le cadastre de 1940, trois sont figurées à Hédencourt. La première se trouvait au nord du village sur la placette devant la ferme au n°9 de la Grande Rue ; la seconde était située contre le côté sud de la place publique. Aujourd’hui asséchée, ses murs en brique sont toujours debout. Enfin, la dernière était implantée à côté du n°77 dans la partie sud du village. Si elle n’est plus en eau actuellement, ses murs en brique sont toujours en place. Un local technique a été construit à son emplacement.
Équipements communaux
Les documents de la série O des Archives Départementales de l’Oise renseignent sur les différentes étapes des projets de construction du presbytère et de la mairie-école d’Hédencourt.
Le presbytère
Un presbytère existait au début du XIXe siècle. En 1817 toutefois, une ordonnance du roi Louis XVIII autorise la commune à en acquérir un nouveau pour des raisons que les sources n'ont pas mentionné. Il est alors installé dans une maison achetée à François Dodé. En 1826, une ordonnance de Charles X autorise la commune à vendre ce presbytère pour acquérir l’ancien qui appartenait alors à monsieur Paillard. Ce bâtiment est fait de brique et pierre et est couvert de chaume.
L’acte de la vente réalisée en 1828 chez le notaire décrit la propriété (située à l’emplacement de l’actuel n°107 de la Grande Rue). Elle comprend "une porte sommière, un toit à porc, un poulailler, un bûcher et une grange ayant une grande porte sur la rue, une cave voûtée sous l’une des « tasseries » de la grange". Le presbytère dispose en outre d’une "bergerie, écurie, étable à vaches au-dessus de laquelle un colombier, une chambre à coucher et cabinet et cave voûtée au-dessous". Le logis comprend "deux cabinets de cuisine, corridor, salle, chambre à coucher et fournil en retour sur la cour". "Un puits, cour et jardin clos de murs au bout duquel un petit bâtiment en pierres couvert en ardoise ayant une porte de sortie sur une pièce de terre" complètent l’ensemble.
En 1834 des réparations sont réalisées par la commune qui vend une pièce de terre attenante au presbytère ainsi qu’un bâtiment de ce dernier pour les payer. Elles sont effectuées par Jean-Charles Hermant, couvreur en ardoise à Saint-André-Farivillers. Tous les toits en chaume sont remplacés par de l’ardoise.
Face à la vétusté des bâtiments, le presbytère est reconstruit en brique à son emplacement en 1882. Le chantier est supervisé par Montier, architecte de Noyers-Saint-Martin, et mené par l’entrepreneur André Prilleux, domicilié à Saint-André-Farivillers. Le bâtiment est toujours en place aujourd’hui.
La mairie-école
En 1830, l’école se tient dans un local appartenant à l’instituteur. Il reçoit jusqu’à cent enfants. Le conseil municipal formule le vœu de mieux l’aménager pour en faire une école plus convenable. Les travaux sont réalisés par Benjamin d’Hardivillers, menuisier à Farivillers. Il fournit le mobilier de la classe et les fenêtres. D’après Germain Commelin, cette première école de garçons se trouvait dans les bâtiments le long de la rue au n°87, en face de la mairie-école.
À partir de 1843 toutefois, le conseil municipal construit le projet d’édifier une mairie-école complète. L’architecte d’arrondissement Bellanger rédige un devis en 1847. La classe se trouvera au rez-de-chaussée tandis que la mairie se tiendra au-dessus de la classe. Le logement de l’instituteur occupera l’autre moitié du bâtiment. Des latrines et un bûcher complètent le site. En ce qui concerne les maçonneries, toutes les fondations ainsi que les piédroits, appuis, platebandes et chambranles des ouvertures seront faites en moellons neufs d’Hédencourt (carrière située au bord de la route de Campremy). Les murs seront constitués de briques de Breteuil ou des environs. C’est Alexandre Oby, entrepreneur de couverture à Villers-Vicomte, qui est chargé de l’exécution des travaux. Des travaux supplémentaires sont menés en raison d’infiltrations d’eau dans la cave. La réception définitive des travaux a lieu en 1863. Le logement de l’instituteur est agrandi par l’ajout d’une chambre qui diminue la surface de la salle de classe.
En 1919, la commune achète aux enchères publiques une maison à la famille Boisselin-Thierry afin d’agrandir le jardin et la cour de l’école d’une part, et d’installer un logement pour l’employé communal d’autre part. La grange et le logis de la propriété sont détruits et un mur de clôture est construit.
En 1961 une deuxième classe est ouverte dans un local temporaire avant d’être installée dans une construction neuve en 1965. Une troisième classe est établie dans un préfabriqué en 1997 (COMMELIN, 2006).
La salle des fêtes et la nouvelle mairie
La commune achète l’ancien café-épicerie après le décès de madame Devarenne sa propriétaire. La salle des fêtes est construite sur une partie de son terrain en 1984-1985 ainsi qu’une salle destinée aux activités des personnes âgées, un bistrot, une salle de sport et le local des pompiers (COMMELIN, 2006).
Une nouvelle mairie est édifiée en 1999 juste à côté, à l’emplacement d’une vieille maison.
L’école de filles
Le projet de création d’une école de filles remonte à 1868. Elle s’installe dans un bâtiment déjà existant appartenant à la commune (n°1 rue de la Place). L’école qui vient d’être construite n’accueille plus que les garçons. C’est l’entrepreneur Félix Lennuiez, domicilié à Hédencourt, qui mène les travaux d’aménagement et de construction d’un préau et de latrines. Malgré l’ouverture de l’école en 1870, des travaux supplémentaires doivent être menés et une grange ainsi que d’autres bâtiments situés dans l’enceinte de l’école sont vendus par la commune afin de financer ces frais supplémentaires.
L’école est finalement fermée vers 1890 et le conseil municipal décide de vendre ses bâtiments. Un café-épicerie s’y installe (COMMELIN, 2006).
-
Période(s)
- Principale : Moyen Age
- Principale : Temps modernes
- Principale : Epoque contemporaine
-
Auteur(s)
-
Auteur :
Montierarchitecte attribution par sourceMontier
Architecte domicilié à Noyers-Saint-Martin (Oise) et actif dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il devient architecte de l'arrondissement de Clermont.
-
Auteur :
Prilleux Andréentrepreneur attribution par sourcePrilleux André
Entrepreneur en bâtiments domicilié à Saint-André-Farivillers (Oise) et actif dans la seconde moitié du XIXe siècle.
-
Auteur :
Bellanger Honoré Désiréarchitecte d'arrondissement attribution par sourceBellanger Honoré Désiré
Architecte de l'arrondissement de Clermont (Oise) dans la première moitié du 19e siècle.
-
Auteur :
D'Hardivillers Benjaminmenuisier attribution par sourceD'Hardivillers Benjamin
Menuisier domicilié à Farvillers (Oise) et actif dans la première moitié du XIXe siècle.
-
Auteur :
Oby Alexandreentrepreneur attribution par sourceOby Alexandre
Entrepreneur de couverture à Villers-Vicomte (Oise) actif au milieu du XIXe siècle.
-
Auteur :
Lennuiez Félixentrepreneur attribution par sourceLennuiez Félix
Entrepreneur domicilié à Hédencourt (Saint-André-Farivillers, Oise), actif dans la seconde moitié du XIXe siècle.
-
Auteur :
-
Typologiesplateau ; village-rue
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
-
AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 10. Saint-André-Farivillers. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.
-
AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 624. Saint-André-Farivillers. Recensements de population (1820 à 1936).
-
AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 12624. Saint-André-Farivillers. Presbytère (1817-1932).
-
AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 13378. Saint-André-Farivillers. Écoles (1832-1939).
Bibliographie
-
COMMELIN, Gérard. Saint-André-Farivillers : son histoire. [s. l.] : [s. ed.], 2006.
-
GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.
pp. 44-45. -
LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).
p. 273. -
Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du service géographique, 1902.
p. 241
Documents figurés
-
Saint-André-Farivillers. Cadastre rénové, section A, feuille 2, 1940 (AD Oise ; 1964 W 154).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).