Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Troussencourt
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Dénominationsmaison, ferme
Les formes de l’habitat sont adaptées aux activités des habitants. Ainsi, les rues sont bordées de fermes picardes juxtaposées. Elles sont constituées d’une grange avec porte charretière (la "grand-porte"), du logis en fond de cour et souvent d’un ou deux bâtiments fermant la cour pour abriter des animaux, le fournil ou des espaces de stockage. Les plus anciennes granges remontent au XVIIIe siècle (Bayard, 2000). Chaque foyer vivait du travail textile l’hiver et d’activités agricoles vivrières pendant la belle saison.
Les types d’habitat : une présence encore marquée des fermes picardes à grange sur rue
À Troussencourt comme dans les villages de l’ancien canton de Breteuil, la principale forme d’habitat est celle de la ferme picarde en pan de bois et torchis avec grange sur rue. Cette structure est systématique le long de la Grande Rue qui conserve encore de beaux exemples. La grange, qui donne directement sur la rue, est construite parallèlement à elle. Le logis est implanté en fond de cour, la façade côté rue. Enfin, un bâtiment, souvent une étable, était placé perpendiculairement à la grange. Cette organisation se répète le long des voies. Les façades des granges qui se succèdent sans interruption forment comme une muraille. Pour éviter la propagation des incendies, fréquents dans les villages à pans de bois et torchis, les bâtiments d’étables n’étaient pas mitoyens, mais les uns en face des autres, d’une parcelle à l’autre. Derrière le logis se trouvait un potager et parfois une zone de pâture pour les quelques animaux élevés.
Les ouvertures des granges sur rue sont constituées d’une porte charretière (la "grand-porte"), disposant d’une porte piétonne, découpée dans l’un de ses battants (exemples n° 7 (ill.), 16 (ill.), 18 (ill.), 29 (ill.)). D’autres ouvertures servant à engranger les récoltes directement depuis la rue sont encore visibles (n°45 (ill.), n°31 (ill.), 16 et 18).
Les logis, volontairement construits en fond de cour pour éviter toute diffusion d’un incendie survenant dans la grange, sont également édifiés en torchis et pan de bois. Le n°6 de la rue d’Hardivillers (ill.) était le logis d’une ferme avec grange sur rue (aujourd’hui disparue). Il est visible sur le cadastre napoléonien. La maçonnerie en torchis et pan de bois est aujourd’hui recouverte d’un enduit, mais un soubassement surmonté d’une poutre sablière est toujours perceptible. L’élévation est composée de deux niveaux : un niveau d’habitation avec une porte et deux fenêtres successives ; un niveau de comble percé de deux ouvertures. Le pignon est couvert d’un essentage horizontal en bois. Il est flanqué d’une remise, construite plus tardivement.
Évolution et mise en œuvre des matériaux de construction
Concernant les maçonneries, le pan de bois en torchis est la technique la plus employée, typique du plateau picard. Les fermes avec grange sur rue (comme dans la Grande Rue) en sont de parfaits exemples. Les maçonneries des granges reposent le plus souvent sur un solin mixte en brique et pierre calcaire. Les gros blocs de pierre sont placés aux retombées des poteaux du pan de bois pour supporter les charges (exemple au n°33 de la Grande Rue). La grange située au numéro 45 de la Grande Rue (ill.), est déjà attestée au XVIIIe siècle (date de 1781 portée sur la charpente d’après Bayard, 2000). Seul le calcaire est employé dans le solin, mêlant moellons et pierre de taille. Dans d’autres cas, seule la brique est utilisée. C’est le cas du numéro 49, déjà visible sur le cadastre napoléonien.
Sur les solins s’élèvent les murs en torchis et pan de bois. Au n°45 de la Grande Rue, trois poteaux verticaux sont implantés dans la sole (poutre sablière basse juste au-dessus du solin). Des potelets de décharge se répartissent en arête de poissons, de part et d’autre d’un bandeau horizontal composé de trois poutres qui renforcent la structure. Il permet également d’employer des poutres plus courtes assurant une construction plus solide et plus facile à mettre en œuvre. Le clayonnage (lattes de bois permettant de fixer le torchis) est apparent dans cet exemple. Le pignon de la grange au n°49 rend également bien visible la mise en œuvre du pan de bois et du torchis (ill.) tandis que la présence du poteau horizontal se retrouve aux n°3 (ill.) et au n°31 (ill.).
Ces murs sont souvent recouverts aujourd’hui d’un enduit ou bien d’un essentage qui le protège du vent et de l’humidité. Les n°16 et 18 présentent par exemple ce type de revêtement, composé de longues planches verticales en bois (ou clins) tandis qu’au n°7 de la rue d’Hardivillers, la partie supérieure de la grange comprend un essentage d’ardoise (ill.).
L’utilisation de la brique se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle mais elle semble avoir été employée plus tardivement que dans les villages des environs. Les maisons au 15 rue de Caply (ill.), et 15 rue d’Hardivillers (ancien commerce ? (ill.)) ont certainement été construites autour des années 1900. C’est surtout dans la première moitié du XXe siècle que ce matériau pénètre à Troussencourt, avec quelques exemples toujours en place aujourd’hui (n°14 et ferme au n°11 de la rue de l’École).
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le béton se développe en lien avec la construction de pavillons individuels, édifiés en périphérie des zones d’implantation originelles (exemples au croisement de la rue d’Hardivillers et de la Petite Rue), ou bien dans les dents creuses laissées dans le parcellaire, à la suite des destructions des anciennes fermes en torchis et pans de bois (pavillons de la place de l'Église).
En ce qui concerne les matériaux de couverture, si en 1841, les deux tiers des maisons sont en chaume, 5 ans plus tard les toits se couvrent d’ardoise, de tuiles et de pannes, mais le chaume reste employé pour la moitié des habitations. C’est à partir de 1856 que l’ardoise est le type de couverture le plus employé. Le n°5 rue de Caply, avec ses longs rampants de toits, garde la trace d’une couverture en chaume (ill.). Les toitures de certaines granges sur rue sont encore en pannes (n°25 de la Grande Rue (ill.)).
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Période(s)
- Principale : 4e quart 18e siècle
- Principale : 19e siècle
- Principale : 20e siècle
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Dates
- 1781, daté par travaux historiques
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Bibliographie
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BAYARD, Aline, BAYARD, Raymond. Les maisons paysannes de l'Oise. Eyrolles, 2000, 240 p.
Documents figurés
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Troussencourt. Cadastre dit napoléonien, section A du Village, 1828 (coll. communale).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
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