Stagiaire au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (septembre 2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
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Kérignard MarcKérignard Marc
Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Plainville
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Adresse
rue de l'Église
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Cadastre
2019
A
145
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Dénominationséglise paroissiale
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VocablesSaint-Michel
Origine
D’après Louis Graves (1843), Plainville dispose au XIXe siècle d’une église, construite après la destruction en 1636 d’un premier édifice par les Espagnols. Implanté dans l’enceinte du château, il était dédié à saint Michel et aurait conservé des reliques de saint Firmin. C’est peut-être un héritage de la chapelle fondée au XIIIe siècle par Mathieu de Trie qui a été confirmée en 1315 par Louis X le Hutin. L’église de Plainville est alors une succursale de celle de Sérévillers. Les archives (AD Oise, série O) révèlent que divers travaux de rénovation ont lieu de 1840 à 1850. Le couvreur Jean-François Blin de Rocquencourt refait la toiture en 1840 : le clocher en ardoise et le chœur en tuile. Les mêmes travaux sont de nouveau entrepris en 1851 par Clément Fiéré, ouvrier en bâtiment, d’après le devis de Jean Louis Grigaut, les deux étant domiciliés à Plainville. L’abbé Merlu, arrivé en 1837 à Plainville envisage de faire reconstruire l’église, mais ses problèmes de santé l’empêchent de mener à bien son projet, qui n’est pas repris par ses successeurs. Cette église du XVIIe siècle est détruite en 1862 afin d'en construire une nouvelle sous l'impulsion de l’abbé Sterlin.
La construction de l’église sous l’impulsion de l’abbé Sterlin
Louis-Irénée Sterlin, qui officie à Plainville à partir de 1862, relate dans ses écrits l’édification de la nouvelle église, dont il doit trouver par lui-même les financements - l’archevêque de Beauvais, Joseph Armand Gignoux, ayant approuvé le projet à cette seule condition. La commune de Plainville participe à hauteur de 10 000 francs, les frais de construction étant estimés à 60 000 francs. Le prêtre mobilise les dons de paroissiens, venus de toute la Picardie, mais aussi de l’étranger, vend des images de saint Michel. Il souhaite ériger l’église en archiconfrérie de saint Michel en l’affiliant à celle de Bordeaux. Les travaux ont lieu de 1866 à 1870, après une interruption par manque de fonds de 1867 à 1869. Le premier compte-rendu de l’œuvre permet d’avoir le plan de l’église ainsi que le dessin de la façade en 1866.
D’après les archives (AD Oise, série O), le bâtiment de l’église est situé sur un terrain échangé en 1865 entre la commune et Anastasie Pigory, veuve Rançon et résidant à Beauvais, rue du Moulin, dans le prolongement de l’ancien édifice (ill.). L’emplacement correspond au début de l’allée du château acheté puis détruit en 1833 par les membres de la Bande Noire, Rançon et Compagnie. C’est le célèbre architecte Jean Herbault, d’Amiens, qui dessine les plans. La réalisation des travaux est confiée à Jacques Descoutures, entrepreneur en maçonnerie à Fismes dans la Somme.
Une église relativement épargnée par les conflits de 1914-1918
Le village de Plainville se trouve à une position stratégique lors de la bataille de Cantigny qui a lieu en mai 1918. L’église se place dans la continuité de l’ancien mur d’enceinte qui constitue la ligne de front au nord et les bombardements touchent particulièrement la mairie, située au sud de l’église, dans le village. Pourtant, l’édifice religieux subit finalement peu de dommages, comme le révèlent les sources (AD Oise, Série O). Les dégâts concernent principalement le chœur et la sacristie. Comme pour les autres bâtiments communaux, la restauration a été confiée à l’architecte communal Albert Lemaître, dont l’agence se trouve à Sérévillers, tandis que les frères Boutel, entrepreneurs en couverture à Villers-Tournelle dans la Somme s’occupent de réparer les toitures. Les travaux de première urgence ont été réalisés jusqu’en 1924 par Ferdinand Candillon, entrepreneur en bâtiment à Breteuil, puis le maçon plainvillois Gaston Delacroix est chargé d’exécuter les restaurations finales, achevées en 1930. La coopérative de reconstruction des églises dévastées de l’Oise participe activement au financement des opérations.
Les travaux visent à reconstruire un contrefort (ill.) et à élever une travée. La couverture du clocher est entièrement refaite en ardoise, la sacristie est couverte de zinc, son mobilier et sa porte d’entrée en ogive sont rénovés. Les peintures sont rafraîchies et les brèches dans la maçonnerie comblées.
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Période(s)
- Principale : Temps modernes, 17e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
- Principale : Epoque contemporaine, 3e quart 19e siècle , daté par source
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Dates
- 1870, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Herbault Jeanarchitecte attribution par sourceHerbault Jean
Architecte né en 1807 à Paris, qui arrive à Amiens avec ses parents en 1833. Il s'installe comme architecte en 1841 au 2, rue Napoléon (actuelle rue Lamarck) à Amiens. établi à Amiens en 1841. Ses débuts sont marqués par le chantier de restauration de la cathédrale d'Amiens, où, entre 1834 et 1844, il collabore avec l'architecte départemental Auguste Cheussey.
Ami de la famille Duthoit, qui collabore étroitement à son chef d'oeuvre : la Visitation de Boulogne-sur-Mer, détruite pendant la dernière guerre. Il est également l'auteur du monastère de la Visitation d'Orléans (1840-1850). ainsi que des hospices (1849-1858), du château de Regnière-Ecluse, de l'hôtel de Franqueville ou celui de Forceville ainsi que de la gendarmerie d’Amiens.
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Auteur :
Descoutures Jacquesentrepreneur de maçonnerie attribution par sourceDescoutures Jacques
Entrepreneur en maçonnerie à Fismes (Marne), actif dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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Auteur :
Lemaître Albertarchitecte attribution par sourceLemaître Albert
Architecte et maire de Sérévillers (Oise) dans la première moitié du XXe siècle.
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Auteur :
Candillon Ferdinandentrepreneur attribution par sourceCandillon Ferdinand
Entrepreneur en bâtiments à Breteuil (Oise), actif dans la première moitié du XXe siècle.
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Auteur :
Delacroix Gastonmaçon attribution par sourceDelacroix Gaston
Maçon à Plainville (Oise) dans la première moitié du XXe siècle.
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Auteur :
L’église est implantée dans la partie nord du village, sur l’ancienne allée du château. Orientée nord-est, elle a un plan basilical.
La sacristie épouse la forme polygonale du chœur et se situe dans le prolongement des collatéraux. On y accède soit par une entrée placée derrière l’autel au centre du chœur, soit par une porte extérieure précédée d’un escalier. Dix baies y apportent de la lumière, et comme pour la porte, elles sont en arcs brisés. La corniche est marquée par des briques légèrement saillantes. La couverture est en zinc.
Des contreforts angulaires et latéraux renforcent la structure de l’ensemble de l’édifice. Du côté de la façade, ils sont couronnés par un pinacle. Ils sont en brique montée en appareil vertical, et ponctués par des pierres à table tantôt saillante, tantôt sculptée formant un triangle.
Le clocher, percé par huit abat-sons, possède une balustrade en pierre et trois horloges, sur les côtés ouest, sud et nord. On y pénètre par les deux escaliers à vis dans-œuvre, formant deux tourelles de chaque côté du portail, coiffées d’une couverture polygonale en brique et pierre à assises alternées. La flèche du clocher possède aussi une toiture polygonale en ardoise.
Le portail, avec deux gargouilles néo-gothiques à ses angles, comprend un médaillon aveugle quadrilobé où les dates de construction, 1866-1870 sont indiquées, et un tympan avec un groupe sculpté de J.Ramboue. Il figure des paroissiens donateurs, un abbé (Sterlin ?) présentant la maquette de l’église à l’archevêque accompagné d’un diacre.
Des colonnes à chapiteaux de feuilles d’acanthe prolongent les voussures en pierre. Le tout est surplombé d’une colonne et d’un chapiteau avec des motifs végétaux supportant une statue de saint Michel en terre cuite.
L’ensemble des murs est en briques disposées selon un appareillage en croix. Un bandeau inférieur et une corniche en pierre avec des moulures en forme de talon droit les agrémentent. Une alternance de pierre et de brique est également visible sur les rampants des pignons du transept, surmontés d’un épi de faîtage.
Les toits de la nef sont à longs pans et croupe polygonale pour le chœur, ceux des transepts sont à deux pans avec leur pignon découvert. Les couvertures de l’édifice sont en ardoise.
À l’intérieur de l’église en entrant, une tribune découverte avec une balustrade en bois délimite le narthex. La nef présente deux niveaux d’élévation. Elle est couverte de fausses voûtes d’ogives quadripartites. Les colonnes, au nombre de huit, sont décorées par des chapiteaux avec des rinceaux végétaux. Celles en bordure du narthex et du transept forment un pilier de quatre colonnes. Des baies éclairent la nef. Au niveau inférieur, il y a quatre baies géminées en grisaille de chaque côté (sud et nord). Sur la partie supérieure, chaque baie géminée aveugle, au nombre de huit, est surmontée d’un oculus. Il y a également un oculus au-dessus des grandes arcades du transept et des deux baies de la façade occidentale. Toutes les ouvertures sont en arc brisé.
Le dallage noir et blanc disposé en damier est en pierre. Les initiales "S M", probablement pour saint Michel, figurent sur une dalle marquetée en pierre au centre du transept.
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Murs
- brique
- pierre
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Toitsardoise, zinc en couverture
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Couvrements
- fausse voûte d'ogives
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Couvertures
- toit à longs pans croupe polygonale
- toit à deux pans pignon découvert
- flèche polygonale
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
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Techniques
- sculpture
- vitrail
- peinture
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Précision représentations
Les chapiteaux de la nef sont ornés de végétaux.
Les murs, les branches d’ogive et les colonnes du chœur sont peints. On peut lire dans le bandeau du chœur l’inscription suivante : ÉGLISE CONSTRUITE DE MDCCCLXVI À MDCCCLXX AVEC LES AUMÔNES DES FIDÈLES, ainsi que le mot CRUCE au-dessus d’un blason or à la croix de gueules pouvant se rapporter aux armoiries de l’évêque de Beauvais. À droite on peut distinguer une phrase qu’on peut retranscrire ainsi Imperium de supero impendar ipso (puissè-je me consacrer à l’ordre venant de Dieu en personne).
Les baies sont garnies de vitraux. Ils sont étudiés dans le dossier de présentation du mobilier [IM60001759].
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Statut de la propriétépropriété de la commune
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de l'Oise - Archives départementales
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 11587. Plainville. Église (1840-1931).
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AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 11596. Plainville. Dommages de guerre 1914-1918. Remise en état des bâtiments et biens communaux (1920-1932).
Bibliographie
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STERLIN Louis Irénée (abbé). Souvenirs de la campagne 1870-1871 : Aux bienfaiteurs de l’église de Plainville. Montdidier : [s. éd.], 1872.
Périodiques
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BULAN Roselyne. L’abbé Sterlin (1832-1912) : un curé picard au parcours atypique. Mémoires de la Société académique d’archéologie, sciences et arts du département de l’Oise, 2015, Tome 37.
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GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1843.
p. 80.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Stagiaire au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (septembre 2023).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).