Dossier d’œuvre architecture IA60005384 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Plainville
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Plainville
  • Lieu-dit
  • Dénominations
    maison, ferme

Les formes du bâti

Si quelques habitations se retrouvent rue de la Ploye au bord de la route vers Sérévillers, l’habitat est principalement implanté le long de deux axes formant un "T" inversé. Le premier, nord-sud, part de l’église jusqu’à la place publique (rue de l’Église et rue Marcel Dassault) tandis que le second, est-ouest, comprend les rues Maurice Tytgat et Saint-Michel. C’est le long de ce noyau parcellaire primitif que se trouve les formes d’habitat les plus anciennes qui sont étudiées ici.

 

Les types d’habitat

Comme de nombreux villages du plateau picard, Plainville compte surtout des habitations des artisans textiles vivant sur une petite exploitation agricole. Elles se caractérisent soit par la présence du logis sur la rue - prolongé dans ce cas par une entrée charretière (n°7 rue de la Ploye, n°8 et 10 rue Marcel Dassault) -, soit par un logis relégué au fond de la cour. Dans ce dernier cas, le bâtiment aligné sur la rue comprend une partie à usage de grange et une partie à usage de "boutique" (atelier). Les n°2 et 10 (ill.) rue Maurice Tytgat correspondent à ce type d’habitat. Contrairement à d’autres villages voisins, rares sont les fermes picardes (bâtiment sur rue avec entrée charretière et logis en fond de cour) de Plainville qui comprennent uniquement une grange sur la rue. Si une partie du bâtiment sur rue a un usage de grange, l’autre était systématiquement associé à un usage artisanal. Les seules fermes picardes à avoir uniquement une grange sur rue sont des fermes de taille importante reconstruites en brique à la fin du XIXe siècle (exemples n°1 et 5 rue Saint-Michel).

Il est ainsi difficile de séparer la ferme de la maison d’artisan car artisans autant que petits cultivateurs pouvaient occuper les premières. Les fermes dont les bâtiments ont été conservés à Plainville sont donc en grande majorité de petite taille. Il semble que le village n’ait jamais compté de grosses exploitations agricoles, qui prennent le plus souvent la forme de fermes à cour. Elles ne sont que deux à avoir été relevées et leur taille est moyenne. Elles se caractérisent par une implantation des bâtiments (dont le logis) autour d’une cour fermée par un portail. La première (n°2 rue de l’Église) a pu être autrefois liée au château car l’architecture de son logis suggère une construction du dernier quart du XVIIIe siècle (un seul niveau d’élévation ; maçonneries en pierre de taille calcaire). La seconde ferme (n°2 rue des Bois) a été reconstruite grâce au fonds des dommages de la Première Guerre mondiale.

 

Évolution dans l’emploi des matériaux de construction

La démolition du château au début du XIXe siècle a certainement permis un réemploi des pierres dans des constructions de logements. Plusieurs murs de pignon sont ainsi en calcaire (n°11 de la rue Marcel Dassault, n°10 de la rue de l’Église, n°19 de la rue Maurice Tytgat). Les matériaux de construction les plus communs et traditionnels restent toutefois le pan de bois et le torchis. Ils sont employés en grande majorité (exemples : boutique au n°4 de la Place du Jeu de Paume, ancien café avec pans de bois apparents au n°1 de la rue Salmont). Les maçonneries en charpente et torchis sont le plus souvent couvertes d’un enduit, simple ou avec faux colombages (aux n°7 et 13 de la rue de l’Église) ou essentées de clins de bois (n°10 de la rue Maurice Tytgat).

Les constructions et reconstructions en brique se généralisent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle à la faveur du perfectionnement des fours et du développement des briqueteries locales (Gannes notamment). À Plainville, les bâtiments en brique encore visibles semblent dater de la première moitié du XXe siècle et surtout des années 1920-1930 après les reconstructions des dommages de la Première Guerre mondiale. Le village se trouvait en effet sur la ligne de front. Ainsi, la ferme au n°2 de la rue des Bois, le logis sur rue au n°8 de la rue de l’Église ou encore celui au n°10 de la Place du Jeu de Paume sont des constructions d’après-guerre. Cette architecture est reconnaissable aux jeux de briques en damier formant des bandeaux le long des façades ou des arcs en anse de panier au-dessus des ouvertures. L’emploi de carreaux de ciment incrustés dans la façade du n°10 de la Place du Jeu de Paume accentue le traitement décoratif du logement.

En ce qui concerne les couvertures, l’emploi du chaume diminue dans la première moitié du XIXe siècle (d’après les recensements de population, en 1831 sur les 91 maisons du village, 49 sont en chaume et 38 en tuile ; en 1841, sur les 89 maisons, 29 sont en chaume et 52 en tuile). Aujourd’hui, les toitures sont couvertes en tuile ou en ardoise, dans les mêmes proportions.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle

Documents figurés

  • Plainville. Cadastre rénové, section B feuille 1, 1936 (AD Oise ; 1964 W 132).

  • Plainville. Cadastre rénové, section B feuille 2, 1936 (AD Oise ; 1964 W 132).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers
Fait partie de