La chapelle fondée par la famille de Trie, confirmée en 1315 et autour de laquelle s’est construite une forteresse médiévale, est probablement à l’origine du premier cimetière de Plainville, puisque Charles d’Estourmel demande à y être enterré, auprès de ses ancêtres, à sa mort en 1618 (STERLIN, 1872). En 1717, Jean Sabot de Luzan, nouveau propriétaire de la seigneurie de Plainville, fait transférer le cimetière qui se trouvait devant le château, au sud des bâtiments de ferme, à l’emplacement actuel, ancienne rue de la Ploye, désormais rue du Chalet (GOUDAILLER, 1924). Au début du XIXe siècle, l’église de Plainville est une annexe de la cure de Sérévillers, et une partie du cimetière de cette paroisse est réservée aux Plainvillois (GRAVES, 1843).

D’après les Archives départementales (AD Oise, Série O), le cimetière est agrandi à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, un décret de 1852 déclarant la place disponible comme insuffisante. Selon Louis Graves (1843), le cimetière est bordé de haies vives, même si des murs et clôtures sont reconstruits en 1837. Le terrain est étendu grâce à l’achat en 1879 par la commune d’une parcelle appartenant au couple Blangy-Talma, entre la rue du Chalet et la rue Salmont (ill.). Le maître-maçon Émile Frémont résidant au Mesnil-Saint-Firmin est chargé de la construction des murs en brique avec des chapiteaux en pierre. La séparation avec le champ voisin, entreprise par l’abbé Louis-Irénée Sterlin, qui part de la voie de grande communication D47 et longe le cimetière, est repoussée. Après la Première Guerre mondiale, des travaux effectués par le maçon plainvillois Gaston Delacroix sont effectués pour terrasser en rigole le mur de clôture et refaire des maçonneries en brique. Le mur en béton qui borde actuellement cet espace a été construit dans la seconde moitié du XXe siècle et l’enceinte en brique a été rénovée en 2022.

La croix en fer forgé au centre du cimetière a été édifiée par Théophile Guilbert de Tartigny. À son pied, se trouve la tombe de l’abbé Bauwens, une concession gratuite à perpétuité lui ayant été accordée en 1905 pour services rendus aux pauvres. Charles-Jean-Baptiste Bauwens a été prêtre à Plainville de 1888 jusqu’à sa mort en 1938 (archives de l’Association pour la connaissance et la conservation des croix et calvaires du Beauvaisis).

Si le caveau de la famille Sterlin n’est couvert désormais que d’une simple dalle, il avait, d’après les archives (AD Oise, Série O), été protégé par une chapelle en pierre, édifiée dans la seconde moitié du XIXe siècle mais détruite par la commune en 1939 car menaçant de ruine faute d’entretien. Il réunirait les dépouilles de la première épouse de Louis-Irénée Sterlin, née Élise Houpin, décédée en 1879 et mère de ses deux premiers enfants, celle de sa troisième épouse Florine Phélicie Devillers inhumée en 1902 ainsi que l’ancien abbé lui-même, mort en 1912.

De nombreuses reprises de concessions ont eu lieu au cours de l’année 2022 et une grande partie des tombeaux anciens a aujourd’hui disparu. Une chapelle funéraire se démarque parmi les monuments toujours en place (ill.).