Dossier d’œuvre architecture IA60005406 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-Denis
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Paillart
  • Adresse rue de la Motte
  • Cadastre 2020 AB 308

L’église paroissiale est attestée en 1301 dans le Pouillé de la province de Reims. Elle relève du doyenné de Moreuil et du diocèse d’Amiens. Comme pour de nombreuses paroisses environnantes, elle subit des dommages importants au cours des Guerres de Cent Ans. Elle est ainsi reconstruite dans le premier tiers du XVIe siècle, à l’initiative de Robert de Lannoy également seigneur de Folleville depuis 1478. À sa mort en 1513, sa veuve puis son fils François poursuivent les travaux. L’église de Paillart est achevée à la même période que celle de Folleville, dans le second quart du XVIe siècle : il est possible de le déduire d’après les armoiries datées entre 1518 et 1530 visibles sur les verrières réalisées par Mathieu Bléville.

La tour du clocher et le chœur sont les premières parties achevées. Ce dernier présente un vocabulaire à la limite des styles gothique tardif et Renaissance tant dans le couvrement (voûtes d’ogives à liernes, nervures réticulées, retombées en pénétration) que dans le percement de vastes ouvertures (baies composées de plusieurs lancettes) au remplage flamboyant (soufflets, mouchettes). Le portail sud remarquablement orné mêle également ces deux styles : arcade polylobée, niches surmontées de dais finement ouvragés, contreforts couronnés par des pots à feu, lancettes trilobées aveugles.

La façade occidentale semble avoir été remaniée au XVIIIe siècle d’après la forme classique de l’entrée surmontée d’un simple fronton triangulaire interrompu par une niche et soutenu par des pilastres peu saillants.

D’importants travaux sont engagés au cours du XIXe siècle. D’après les documents de la série O des Archives départementales de l’Oise les toitures du chœur qui étaient en tuile sont remplacées par de l’ardoise en 1834. Un lattis neuf est également fixé sur le couvrement de la nef. En 1840 des travaux sur les toitures du chœur sont réalisés. Le 12 juin 1842 le conseil municipal se réunit en urgence face à la nécessité de réaliser des travaux de maçonnerie : il faut reconstruire la voûte en bois de la nef, la charpente du clocher, remplacer des ardoises de la toiture, changer certaines poutres au-dessus des voûtes du chœur et refaire la toiture de la chapelle de la Vierge. Ces restaurations sont exécutées par les entrepreneurs Baticle et Pillon.

En 1870 les soubassements de la nef sont restaurés en pierre de la Faloise (80) par Adrien Judenne, maçon à Folleville. En 1876 un ouragan détruit une partie de la toiture qui est refaite.

Au cours du XXe siècle, les travaux ont essentiellement concerné les couvertures (clocher en 1906, versant nord et chœur en 1921, puis en 1926).

En 1992, l'église est classée au titre des Monuments historiques (PA00114983).

L’église Saint-Denis est implantée dans la rue de la Motte au cœur du village qu’elle surplombe. Entourée du cimetière communal, elle est orientée et consiste en une nef à vaisseau unique prolongée par un chœur dont le côté nord est flanqué de la chapelle de la Vierge et le côté sud occupé par la chapelle de Saint-Antoine et l’emprise de l’imposante tour de clocher. L’édifice s’achève par un chœur polygonal. Une sacristie s’étire le long de l’élévation nord de la nef. L’accès au clocher se fait dans‑œuvre côté sud, par une porte menant à un escalier à vis en pierre.

La tour du clocher, de plan quadrangulaire, est épaulée de contreforts. Elle s’élève sur cinq niveaux dont quatre sont séparés par des larmiers. Le dernier abrite les cloches et compte quatre baies en arc brisé, garnies d’abat-sons. Elle est enfin couronnée d’une flèche de plan carré en ardoise.

L’imposant portail situé dans la troisième travée de la nef côté sud s’inscrit dans une arcade encadrée de deux contreforts. Il développe un riche décor (détaillé ci-dessous). La façade occidentale est simplement percée d’un portail à deux vantaux, surmonté d’un fronton triangulaire interrompu par une niche et appuyé sur deux pilastres.

L’ensemble des maçonneries est en moyen appareil de pierre calcaire.

L’édifice est éclairé par 15 larges baies en arc brisé composées de deux ou trois lancettes garnies de verrières dont trois sont figurées (elles sont détaillées dans le dossier consacré à la présentation du mobilier [IM60001766]. La façade occidentale est percée d’un oculus.

Les toitures sont à longs pans et pignon découvert pour la nef, la sacristie, la chapelle de la Vierge et la chapelle Saint-Antoine. Le chœur est surmonté d’une croupe polygonale. Toutes les couvertures sont en ardoise.

Le chœur et le transept sont couverts de voûtes d’ogives quadripartites avec des liernes dans certaines travées. Les piliers ont une forme prismatique et les nervures des voûtes retombent en pénétration. Les culots du chœur sont ornés de personnages. La nef est couverte d’une fausse voûte en berceau plein cintre lambrissée.

Des lambris de demi-revêtement garnissent les murs du sanctuaire et des deux chapelles.

  • Murs
    • pierre moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • fausse voûte en berceau plein-cintre
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
    • flèche carrée
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Précision représentations

    Le portail sud développe un riche décor : une arcade brisée polylobée structure l’ensemble ; deux contreforts ornés de dais finement sculptés de frises aux têtes d’angelots ailés sont surmontés de gâbles à crochets, de lancettes aveugles en arc brisé et couronnés par des pots à feu ; en partie supérieure se déploie une frise de lancettes aveugles au remplage flamboyant.

    Les culots du chœur sont ornés de personnages sculptés : hommes et femmes portant des coiffes typiques du début du XVIe siècle et un livre.

    Des clés pendantes sculptées ornent certaines croisées d’ogives : Agneau mystique, Christ, Immaculée Conception.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1992/03/19
  • Précisions sur la protection

    Église Saint-Denis (cad. AB 308) : classement par arrêté du 19 mars 1992

  • Référence MH
  • Référence Patriarche
    Relu KMH, 18/10/2024., Relu KMH, 18/10/2024.

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 11328. Paillart. Église (1820-1926).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

    p. 537.
  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. [Beauvais ] : Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

    pp. 47-48.

Périodiques

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1843.

    pp. 77-79.
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers
Fait partie de