Dossier d’œuvre architecture IA60005441 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village d'Ansauvillers
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Ansauvillers
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce, demeure

Les formes du bâti

Les types d'habitat

 

En raison de sa population importante et de son statut de bourg, Ansauvillers compte une grande diversité d'habitat : commerces, logis d'artisans sur rue, fermes à cour et fermes picardes, demeures de notable.

 

               Les logis sur rue : habitat de commerçants et d'artisans

 

Ce type d'habitation est le plus représenté à Ansauvillers. Il comprend un logis aligné sur la rue et disposant d'une entrée charretière accédant à la cour arrière. Une porte piétonne permet de rentrer dans le logement depuis la rue (exemples au n°3 rue Henri-Sohier (ill.) ; n°1 ou 17 (ill.) rue du Bail (ancien hôtel)) mais sa présence n'est pas systématique (exemples au n°28 rue Henri-Sohier (ill.) ; au n°2 de la rue du Bail (ill.)).

Comme l'indiquent les recensements de population, Ansauvillers compte de nombreux tisserands au milieu du XIXe siècle. Leur atelier ou "boutique" pouvait se trouver aligné sur la rue, de l'autre côté de l'entrée charretière comme c'est le cas dans la rue de la Chaussée Brunehaut aux n°13, 14 et 28.

Des logements d'ouvriers ont été identifiés au n°19 de la rue du Bail (ill.).

Enfin, le logis sur rue est particulièrement présent dans la rue de la Halle qui compte la majorité d'anciens commerces avec boutique dont plusieurs devantures sont toujours reconnaissables depuis la rue (exemples aux n°4, 6, 8 et 24 (tous en ill.)). Le logement se trouvait à l'étage. Une carte postale témoigne de l'aspect de cette artère commerçante au début du XXe siècle.

 

               Les fermes

 

Ce type d'habitat est le second le plus représenté dans les rues d'Ansauvillers. Il se distingue du logis d'artisan par l'importance des bâtiments agricoles.

 

                              Les fermes à cour

 

Elles sont le siège des exploitations agricoles les plus importantes dans le village, et ont souvent été agrandies et reconstruites dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les bâtiments s'organisent autour d'une large cour fermée. L'imposant logis aligné sur la rue est une véritable demeure de notable. La rue de la Chaussée Brunehaut compte plusieurs exemples de ces fermes : n°3, 7, 8 et 46 (tous en ill.).

 

                              Les fermes picardes

 

Elles sont reconnaissables à leur grange alignée sur la rue. Le logis est relégué en fond de cour. L'accès à cette dernière se fait par l'entrée charretière garnie d'une "grand'porte" percée dans la grange (exemples dans la rue de la Chaussée Brunehaut aux n°49 (ill.), 64 et 64bis).

Selon sa taille, la ferme picarde comprend une seule porte charretière (n°18 de la rue Henri Sohier (ill.)) parfois percée d'une petite porte complémentaire pour accéder à la grange (n°26 de la rue Henri Sohier (ill.)). Une porte à engranger le grain directement depuis la rue est visible au n°1 de la Place du Bail (ill.). Par la suite, les logis ont le plus souvent été reconstruits et les parcelles remembrées (n°49 de la rue de la Chaussée Brunehaut (ill.), n°9 de la rue Lenfant).

 

               Les demeures

 

Village de grande taille, un temps chef-lieu de canton, Ansauvillers a compté une population de petits notables (notaires, médecins, petits industriels) qui se sont fait construire des maisons cossues, en particulier dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elles sont surtout situées au cœur du village. Un alignement de trois demeures est visible sur la Place de la Mairie : une villa de style anglo-normand au n°1, la demeure dite le Cèdre Bleu au n°2, ancienne demeure du docteur Delpierre sur une carte postale du début du XXe siècle (ill.) et, certainement la plus ancienne, une vaste maison à étage en pierre alignée sur la rue (n°3 (ill.)).

Dans son prolongement, la rue du Bail comprend également d'importantes demeures à étage alignées sur la rue (n°9 (ill.), 21 (ill.) ou au n°4 de la Place du Bail (ill.)) ou en retrait, protégées par une clôture (n°16 (ill. et carte postale)).

Évolutions dans l'emploi des matériaux de construction

 

Comme dans tous les villages du plateau picard, l'habitat ancien est principalement construit en pans de bois et en torchis en raison de la rareté de la pierre dure sur le territoire (parmi les très nombreux exemples : n°37 de la rue de Montdidier (ill.), n°41 de la Chaussée Brunehaut (ill.).

Rares sont les maisons en pierre à l'exception des demeures alignées sur la Place de la Mairie ou de cas isolés comme au n°4 de la Chaussée Brunehaut (ill.).

Dans l'habitat traditionnel, la pierre est réservée aux solins (grange de la ferme au n°1 de la Place du Bail (ill.)) et aux pignons afin de renforcer les côtés des bâtiments et d'assurer un coupe-feu en cas d'incendie (pignon avec appareil mixte de silex, calcaire et grès de la maison au n°37 de la rue de Montdidier). Outre le calcaire, le grès est également très présent en raison de la proximité de carrières locales notamment près de Gannes (carrière de Blin, lieu-dit "Bois du Grès"). Quelques maisons dont les propriétaires sont de gros cultivateurs ou des notables bénéficient de maçonneries entièrement en pierre comme la demeure alignée sur la rue au n°3 de la Place de la Mairie (ill.) ou le logis de la ferme à cour au n°46 de la rue de la Chaussée qui porte la date de 1814 sur les fers d'ancrage (ill.).

La large diffusion de la brique à partir du milieu du XIXe siècle, encouragée à Ansauvillers avec la proximité des briqueteries de Gannes et Saint-Just, a entraîné la reconstruction de nombreuses maisons et fermes du village. Leur date est parfois apparente sur les fers d'ancrage de certains édifices comme le bâtiment agricole de la rue de la Chapelle construit en 1861, le n°3 de la rue du Bail daté de 1853 ou encore la ferme à cour au n°51 de la rue de la Chaussée reconstruite en 1879 (ill.). Les constructions en brique se poursuivent à la limite des XIXe et XXe siècles (n°31 de la rue de Montdidier (ill.), n°9 ou 21 de la rue du Bail (ill.)).

Les reconstructions en brique sont parfois nettement visibles dans les maçonneries des édifices comme le pignon du logis au n°49 de la rue de Montdidier qui laisse apparaître des assises de pierres de taille et de brique anciennes (ill.).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , porte la date
    • Principale : 3e quart 19e siècle , porte la date
    • Principale : 4e quart 19e siècle , porte la date
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle , porte la date
  • Dates
    • 1814, porte la date
    • 1853, porte la date
    • 1861, porte la date
    • 1879, porte la date
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Ansauvillers (Oise). Propriété de M. Vaquette, notaire, carte postale, Ch. Delormel éd., [premier quart du XXe siècle] (Ansauvillers (Oise), archives communales).

  • Ansauvillers (Oise). Propriété du docteur Delpierre, carte postale, Ch. Delormel éd., [premier quart du XXe siècle] (Ansauvillers (Oise), archives communales).

  • Ansauvillers (Oise). Rue de la Halle, Maison Delormel, carte postale, Delormel édit., [premier quart du XXe siècle] (Ansauvillers (Oise), archives communales).

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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