Dossier d’œuvre architecture IA62000432 | Réalisé par ;
  • recensement du patrimoine balnéaire, Berck
Église paroissiale Notre-Dame-des-Sables
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois - Berck
  • Commune Berck
  • Lieu-dit quartier de Lhomel
  • Adresse Place de l'Eglise
  • Cadastre 2006 BR 142
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame des Sables

Berck-Plage se développe à la fin du 19e siècle. Les fidèles catholiques en villégiature se rassemblent à la chapelle de l'hôpital Maritime car l'église Saint-Jean-Baptiste de Berck-Ville est trop éloignée du quartier de la plage. En 1877, Aristide Danvin, ancien maire de Berck, organise une réunion publique destinée à statuer sur la construction d'un lieu de culte propre à ce quartier. En 1882, grâce au comité tontinier, le projet prend forme. Une souscription ainsi que des concerts et des quêtes sont organisés pour récolter des fonds. Les travaux d'aménagement du terrain sont menés par Emile de Lhomel, fondateur du quartier. La conception du bâtiment est confié à l'architecte Clovis Normand, également architecte de l'hôtel de ville de Berck-ville. L'entrepreneur Delattre s'engage à finir les travaux pour la saison estivale de 1885. En 1886 paraît le décret d'ouverture du culte. La chapelle est bénie sous le vocable "Notre-Dame-des-Sables" et inaugurée en 1887. L'église jouit d'un statut juridique particulier, appartenant à la société tontinière, elle reste gérée par le diocèse en 1905 lors de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Elle ne devient propriété communale qu'en 1988. En 1926-27 l'édifice est agrandi.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1884, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Normand Clovis
      Normand Clovis

      Clovis Normand naît le 28 août 1830 rue du Marché-au-Lin à Hesdin, fils d’un maître menuisier originaire de Boubers-sur-Canche. Après deux années d’études au petit séminaire d’Arras, il débute sa carrière professionnelle dans l’atelier de son père. Doté d’un joli coup de crayon, il découvre l’architecture médiévale en Champagne, en Bourgogne et en Ile-de-France et se forme en autodidacte, sous l’inspiration de Viollet-le-Duc et de l’architecte arrageois Alexandre Grigny. Il débute en 1856 par la reconstruction de la nef de l’église du Fresnoy et l’ajout de deux ailes au château d’Ecquemicourt. Architecte de la ville de Saint-Pierre-lès-Calais entre 1860 et 1862, il se fixe ensuite définitivement à Hesdin.

      Sa production architecturale est considérable : il conduit en quarante ans près de 670 chantiers, avec évidemment de nombreuses réalisations localisées dans le Pas-de-Calais (pour l’essentiel dans l’arrondissement de Montreuil). Toutefois, il n’a pas limité son action à ce département. Il a conduit en effet des chantiers dans quelques villes de la Somme ou du Nord, a livré les carmels d’Épernay (Marne) et de Fontainebleau (Seine-et-Marne) ou encore la très célèbre chartreuse de Parkminster dans le Sussex (1876-1882).

      À la suite du décès prématuré de son mentor Alexandre Grigny en 1867, Clovis Normand se positionne comme son successeur dans le diocèse d’Arras et s’impose dès 1869 en remportant le premier prix du concours de l’église de Notre-Dame des Ardents à Arras (construite sur le site de l’ancien arsenal et consacrée le 21 mai 1876). La chapelle de l’Hôtel-Dieu de Montreuil (1865-1872), la chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil (1871-1875), les églises de Campagne-lès-Hesdin (1866-1872) ou d’Hallines (1879-1883) font incontestablement partie, elles aussi, de ses œuvres majeures.

      Sa contribution à la construction de quarante-cinq églises et à la rénovation de soixante-cinq autres (de Saint-Maurice de Lépinoy à Notre-Dame des Sables de Berck) en font un véritable "bâtisseur d’églises".

      Il a aussi gratifié le patrimoine architectural du Pas-de-Calais d’une dizaine de châteaux (Airon-Saint-Vaast, Quiestède, Rebreuve-sur-Canche...), d’une cinquantaine d’écoles, de mairies et de quelques maisons particulières aux façades richement décorées (à Hesdin, Berck, Wimereux...).

      L’élégance des formes, l’harmonie des volumes aussi bien que le soin apporté aux décors distinguent incontestablement ses réalisations de celles de ses confrères. Avec une prédominance certaine pour le néo-gothique même s’il se tourne parfois vers le néo-roman, Clovis Normand a souvent recours au modèle médiéval dans un souci de rationalité. L’usage qu’il fait de la brique ou de la pierre dépend fréquemment des crédits qui lui ont été alloués pour l’exécution des chantiers.

      Clovis Normand demeure toute sa vie à Hesdin. Très investi dans sa commune, il participe à son développement en qualité de conseiller municipal (poste qu’il occupe du 31 août 1870 à sa mort) et même comme lieutenant des sapeurs-pompiers. Adjoint aux travaux de la ville, il assure ainsi la reconstruction du beffroi (inauguré en 1878 et classé depuis le 15 juillet 2005 au patrimoine mondial de l’Unesco) ainsi que de la chapelle de l’hospice Saint-Jean (1880). Il fait également restaurer l’église en 1887 puis l’hôtel de ville et sa bretèche en 1894. Dans ce dernier, il aménage enfin un remarquable théâtre à l’italienne.

      Les archives de Clovis Normand sont conservées aux Archives départementales du Pas-de-Calais. Reçu par voie de don en 1971 et 1974, ce fonds (24 J 1-129 : répertoire numérique très détaillé, réalisé en 1980 par Ghislaine Bellart et Marylène Lasserre) rassemble des carnets de croquis et de dessins, des dossiers de travaux et des documents originaux recueillis dans le cadre de recherches historiques. Ils ne sont actuellement pas tous consultables (accès sur autorisation, en fonction de l’état matériel des documents). La documentation figurée que Clovis Normand a rassemblée est une source inestimable pour l’histoire de l’art. Ce fonds révèle aussi ses vastes connaissances en préhistoire, histoire et archéologie, son goût pour les œuvres d’art et les antiquités.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur : peintre attribution par source
    • Auteur : maître verrier attribution par source

L'église est élevée sur un terrain de 957m² selon un plan allongé. Elle comporte 3 vaisseaux et mesure 35m de long sur 14m de large. Les murs sont à assises alternées de briques ocres et rouges. Cet effet de couleur a aujourd'hui disparu en raison de la pose d'un badigeon beige-rosé qui uniformise l'ensemble. La toiture à longs pans est couverte d'ardoise et percée de trois lucarnes triangulaires sur chaque versant. Le mur-pignon de la façade principale est percé de 2 lancettes surmontées d'un oculus, le tout souligné d'une mouluration en brique. Le clocher, en saillie, prend place sur la droite de la façade. Il s'agit d'une tour carré, percée de lancettes et couverte par une flèche carré. L'entrée en façade s'effectue par un petit porche hors-oeuvre comportant des pans de bois et surmonté d'un toit à longs pans. Les façades latérales sont rythmées par une succession de fenêtres. A l'origine les trois nefs se terminaient au sud par un chevet à 3 pans, mais l'édifice avait été prévu de manière à pouvoir être agrandi. Six travées furent en effet ajoutées en 1926-27, l'église s'achève depuis lors par un chevet plat. A l'origine le clocher était couvert d'une toit en pavillon surmonté d'une flèche, il est aujourd'hui couvert d'une flèche carré. L'intérêt majeur de l'église est sa charpente en pitchpin qui fait référence aux charpentes anglaises "double hammer beam" caractéristiques de la charnière du 15e et du 16e siècle. Elevée à 13 m de haut, cette charpente est d'une grande complexité. La poutre centrale s'efface sous la voûte lambrissée dont les parties faîtières reçoivent un décor de lambrequins. Des piliers carrés en bois supportent des aisseliers à arbalétriers courbes qui soutiennent cette voûte formant un décor d'arcatures. Les fenêtres sont ornées de vitraux, oeuvres de Levêque à Beauvais. Les murs acccueillent des peintures murales signées Lesieur représentant des scènes de la vie de la Vierge et de la vie publique du Christ.

  • Murs
    • brique
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche carrée
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1993/04/28
  • Référence MH

Mauvais état des peintures murales.

Date(s) d'enquête : 1995; Date(s) de rédaction : 1995, 2006
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général