Dossier d’œuvre architecture IA62001513 | Réalisé par
Luchier Sophie
Luchier Sophie

Chercheur de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, Berck
Lotissement concerté, dit Quartier Rothschild, Quartier Central
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département du Pas-de-Calais

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois - Berck
  • Commune Berck
  • Dénominations
    lotissement concerté
  • Appellations
    Quartier Rothschild, Quartier Central

Au moment de la construction du premier hôpital, monsieur Lens, conducteur des Ponts et Chaussées à Etaples, propose à l´Etat de vendre les lais et relais de mer qu´il possède sur la plage. Il compose les lots selon un plan orthogonal. Le 26 décembre 1863, trente-trois lots répartis sur 60 hectares 15 ares et 88 centiares sont cédés par les Domaines. Cela signe la naissance de la station de Berck, qui devient la deuxième station balnéaire créée sur la côte d'Opale, la première étant Boulogne-sur-Mer, créée en 1824.

Il y a trois grands acheteurs : Jean-Baptiste Simon Dubois, propriétaire à Paris, venu soigner sa fille malade, Alfred Albert (?) Macquet, et Emile (?) Delhomel, banquier à Montreuil, qui achète le lot de garennes entre la rue de l´Impératrice et le chemin au Raisins, au sud de l´Entonnoir, devenu quartier Lhomel. Dès 1866, les différents "grands" propriétaires redivisent le terrain en vingt-sept lots, couvrant une superficie de 7 hectares, 84 ares et 68 centiares, composé d'environ 150 parcelles, qui sont vendus comme spécialement à bâtir, indiquées sur le "plan de lotissement des terrains à vendre " (fig.1) et formant en 1885 les quartiers "Central" et "Rothschild".

Le plan de 1866 montre les différentes constructions déjà existantes ; celles concentrées autour de l´Entonnoir, avec notamment les deux hôtels (hôtel de la Plage à côté du calvaire et l´hôtel des Bains), quelques chalets (?) le long du rivage, les rues qui portent les noms des différents propriétaires (Theillier, Macquet, Dubois) et les terrains et parcelles à vendre. Les candidats à l´achat peuvent s´adresser aux différents propriétaires : messieurs Dubois ou Theillier (architecte) à Paris, l´hôtel des Bains, de la Plage ou de Berck, ainsi qu´aux notaires Cachelou installé à Montreuil ou Lecomte à Verton. Les noms de Dieudonné, Macquet, Cachelou y sont les plus fréquents.

En comparant ce plan avec le "plan de la plage divisée en quatre quartiers " de 1885 (conservé à la Bibliothèque Nationale) et le "plan dispositif des chalets et villas" de 1912 (Archives privées), on constate que les lots à bâtir vendus en 1866 sont délimités par l´hôpital Maritime et le corps de garde, emplacement sur lequel est construit l´hôpital Rothschild. Cela rend compte du caractère déterminant du développement hospitalier du site dans le processus d´urbanisation. Jusqu´en 1881, la presque totalité des chalets reste comprise entre ces deux hôpitaux, matérialisant les limites nord et sud de la plage. Les plans successifs permettent également de mesurer l´évolution des parcelles et de la construction des chalets : en 1885, le quartier de la plage accueille déjà 250 habitations, plutôt concentrées dans le quartier Central, le quartier Rothschild abritant les propriétés privées de la famille Rothschild. Une analyse fine du parcellaire ainsi qu'un dépouillement systématique des matrices cadastrales permettrait de retracer l'évolution complète. Quelques sondages dans les matrices cadastrales ont permis de faire quelques constats : Jean-Baptiste Dubois, propriétaire de 8 parcelles de sable, réalise une "construction nouvelle" en 1868, qui sera vendue ou partagée en parcelles à partir de 1870 à 1878. Macquet achète une parcelle en 1869 et la revend au baron James de Rothschild en 1871 qui y construit un hôpital, agrandi en 1882. Sur cette parcelle, la veuve du baron, Laura de Rothschild, construit également un chalet appelé Oyats, d´après les plans d´Emile Lavezzari.

Les chercheurs Guy et Michèle Crepin ont mené un travail sur l'identification des chalets par une comparaison et analyse d'une large iconographie.

Les quartiers Rotshchild et Central, constituant le lotissement initial, ont subi les plus importantes transformations de la station balnéaire : les destructions pendant la Seconde guerre mondiale ont induit les modifications les plus importantes : la reconstruction de l'esplanade. Les quartiers terminus et Belle-Vue ont eu une existence assez brève. Seuls le casino et quelques maisons ont été construites à Belle-Vue. Le projet pour terminus est connu par les archives. Le quartier Terminus se situait entre le chemin de l´Oise (au sud) et le chemin des Anglais (au nord). La société Terminus-Berck y possédait différents immeubles propres à constructions et certains susceptibles de lotissement. L´ensemble est divisé en 66 lots de taille différente, de 136 à 2000 m², en prélevant du terrain pour l'établissement du chemin. L´article 14 du cahier des charges précise que "le terrain doit être vendu pour l'établissement de villégiature (villa, maison de bourg), maison avec commerce ou boutique mais aucun hôpital". L´article 16 précise que la construction se fait dans les 5 ans. La hauteur des édifices doit se référer au règlement de la voirie de la ville de Berck, et "avoir un bel aspect et en ciment armé, pierre ou brique, recouvert de tuile, ardoise ou terrasse". Il y est interdit de faire des constructions légères. Une distance minimum de 4 m et au maximum de 6 m doit être respectée pour le retrait de la rue. Les voies sont privées, tant que non classées par la ville de Berck.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Luchier Sophie
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