Dossier d’œuvre architecture IA62005273 | Réalisé par
Hoin Karl-Michael (Rédacteur)
Hoin Karl-Michael

Responsable-adjoint (2018-2023) puis responsable (depuis 2024) de l'Inventaire Général Hauts-de-France.

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  • opération ponctuelle
Ancien presbytère, aujourd'hui mairie
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes des 7 Vallées - Auxi-le-Château
  • Commune Wail
  • Adresse 2 rue de la Mairie
  • Cadastre 2024 AE 0014
  • Dénominations
    mairie, presbytère
  • Appellations
    Mairie de Wail
  • Destinations
    mairie

L'ancien presbytère, aujourd'hui mairie, est situé au centre du village de Wail, à proximité de l'église Saint-Martin. Il est venu remplacer un édifice bien plus modeste avec ossature bois et murs en torchis qui avait été jugé vétuste.

Le projet de reconstruction, sur la table depuis 1856 au départ du précédent desservant, tarde longtemps à se concrétiser à cause de lenteurs administratives qui finissent par écorner la bonne relation entre la commune et l'évêché, ce dernier perdant patience et agitant en 1864 la menace de priver de prêtre la paroisse. Le maire de Wail, le notaire Théophile Danvin, confie à l'architecte hesdinois Clovis Normand le projet de sa reconstruction qui débute en 1866 et s'achève en 1872 avec la construction de dépendances.

Le presbytère a fait l'objet d'une restauration complète en 2017 pour accueillir la mairie. Cette restauration a été conduite par M. Hugues Dewerdt, architecte du patrimoine et maître d'œuvre. Elle a coûté 212 398, 36 EUR.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1866, daté par source
    • 1872, daté par source
    • 2017, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Normand Clovis
      Normand Clovis

      Clovis Normand naît le 28 août 1830 rue du Marché-au-Lin à Hesdin, fils d’un maître menuisier originaire de Boubers-sur-Canche. Après deux années d’études au petit séminaire d’Arras, il débute sa carrière professionnelle dans l’atelier de son père. Doté d’un joli coup de crayon, il découvre l’architecture médiévale en Champagne, en Bourgogne et en Ile-de-France et se forme en autodidacte, sous l’inspiration de Viollet-le-Duc et de l’architecte arrageois Alexandre Grigny. Il débute en 1856 par la reconstruction de la nef de l’église du Fresnoy et l’ajout de deux ailes au château d’Ecquemicourt. Architecte de la ville de Saint-Pierre-lès-Calais entre 1860 et 1862, il se fixe ensuite définitivement à Hesdin.

      Sa production architecturale est considérable : il conduit en quarante ans près de 670 chantiers, avec évidemment de nombreuses réalisations localisées dans le Pas-de-Calais (pour l’essentiel dans l’arrondissement de Montreuil). Toutefois, il n’a pas limité son action à ce département. Il a conduit en effet des chantiers dans quelques villes de la Somme ou du Nord, a livré les carmels d’Épernay (Marne) et de Fontainebleau (Seine-et-Marne) ou encore la très célèbre chartreuse de Parkminster dans le Sussex (1876-1882).

      À la suite du décès prématuré de son mentor Alexandre Grigny en 1867, Clovis Normand se positionne comme son successeur dans le diocèse d’Arras et s’impose dès 1869 en remportant le premier prix du concours de l’église de Notre-Dame des Ardents à Arras (construite sur le site de l’ancien arsenal et consacrée le 21 mai 1876). La chapelle de l’Hôtel-Dieu de Montreuil (1865-1872), la chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil (1871-1875), les églises de Campagne-lès-Hesdin (1866-1872) ou d’Hallines (1879-1883) font incontestablement partie, elles aussi, de ses œuvres majeures.

      Sa contribution à la construction de quarante-cinq églises et à la rénovation de soixante-cinq autres (de Saint-Maurice de Lépinoy à Notre-Dame des Sables de Berck) en font un véritable "bâtisseur d’églises".

      Il a aussi gratifié le patrimoine architectural du Pas-de-Calais d’une dizaine de châteaux (Airon-Saint-Vaast, Quiestède, Rebreuve-sur-Canche...), d’une cinquantaine d’écoles, de mairies et de quelques maisons particulières aux façades richement décorées (à Hesdin, Berck, Wimereux...).

      L’élégance des formes, l’harmonie des volumes aussi bien que le soin apporté aux décors distinguent incontestablement ses réalisations de celles de ses confrères. Avec une prédominance certaine pour le néo-gothique même s’il se tourne parfois vers le néo-roman, Clovis Normand a souvent recours au modèle médiéval dans un souci de rationalité. L’usage qu’il fait de la brique ou de la pierre dépend fréquemment des crédits qui lui ont été alloués pour l’exécution des chantiers.

      Clovis Normand demeure toute sa vie à Hesdin. Très investi dans sa commune, il participe à son développement en qualité de conseiller municipal (poste qu’il occupe du 31 août 1870 à sa mort) et même comme lieutenant des sapeurs-pompiers. Adjoint aux travaux de la ville, il assure ainsi la reconstruction du beffroi (inauguré en 1878 et classé depuis le 15 juillet 2005 au patrimoine mondial de l’Unesco) ainsi que de la chapelle de l’hospice Saint-Jean (1880). Il fait également restaurer l’église en 1887 puis l’hôtel de ville et sa bretèche en 1894. Dans ce dernier, il aménage enfin un remarquable théâtre à l’italienne.

      Les archives de Clovis Normand sont conservées aux Archives départementales du Pas-de-Calais. Reçu par voie de don en 1971 et 1974, ce fonds (24 J 1-129 : répertoire numérique très détaillé, réalisé en 1980 par Ghislaine Bellart et Marylène Lasserre) rassemble des carnets de croquis et de dessins, des dossiers de travaux et des documents originaux recueillis dans le cadre de recherches historiques. Ils ne sont actuellement pas tous consultables (accès sur autorisation, en fonction de l’état matériel des documents). La documentation figurée que Clovis Normand a rassemblée est une source inestimable pour l’histoire de l’art. Ce fonds révèle aussi ses vastes connaissances en préhistoire, histoire et archéologie, son goût pour les œuvres d’art et les antiquités.

      sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Normand [consulté le 01/03/2024] et AD du Pas-de-Calais.

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Le bâtiment principal à étage carré et étage de comble est construit en brique et pierre calcaire sur deux niveaux et son toit en pavillon est couvert d'ardoise naturelle (ardoise naturelle de Fumay à l'origine) ; il est agrémenté sur son toit à croupes de deux épis en terre cuite vernissée aux extrémités d'un faîtage en tuile vernissée. Des châssis de toit de type tabatière ont été ajoutés au toit au cours de la restauration de l'édifice.

Les élévations antérieure et postérieure sont de cinq travées.

L'élévation antérieure se distingue par sa modénature en pierre calcaire (les appuis des baies, leurs encadrements harpés, leurs frontons par enroulement, les bandeaux moulurés de séparation de niveaux, la corniche de toit) et par un emploi prédominant de la pierre calcaire dans l'avant-corps central : la porte principale est en effet logée dans un appareil à refends horizontal en pierre calcaire qui se mue en appareil harpé au niveau du cordon de séparation de la porte et de son imposte.

La baie centrale du premier étage, de taille réduite par rapport aux autres baies, est fortement encadrée de pierre calcaire (bossage harpé, clé de fenêtre et écusson inférieur traités en pointe de diamant).

L'élévation postérieure, enduite d'un mortier au ciment à une date inconnue, a été recouverte lors de la restauration complète de l'édifice d'une peinture minérale d'aspect calcaire.

Ce presbytère à l'allure de petit château est élevé dans un style éclectique inspiré du XVIIe siècle régional.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à plusieurs pans croupe
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • A Évêché d'Arras. Série P ; sous-série 1P ; doy. Filièvres 2 (Wail). Correspondance administrative entre la paroisse de Wail, l’évêché et les autorités civiles sous le Concordat (1808-1895), 37 pièces.

    A Évêché Arras

Périodiques

  • L’ancien presbytère devient mairie, un patrimoine réhabilité et sauvegardé [en ligne]. La Voix du Nord, 1er avril 2018.

  • Wail. Vie communale. La mairie va prendre ses quartiers au presbytère. L'Abeille de la Ternoise, 25 octobre 2012.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Hoin Karl-Michael
Hoin Karl-Michael

Responsable-adjoint (2018-2023) puis responsable (depuis 2024) de l'Inventaire Général Hauts-de-France.

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