"Une pyramide quadrangulaire en pierre de Senlis, dans le goût égyptien, nous indique la tombe de M. DARGENT, décédé le 21 mai 1823, maire de la ville d'Amiens. Cette pyramide est supportée par un piédestal recouvert d'une corniche à oreillons sculptés. Aux quatre faces de ce piédestal sont appliquées un pareil nombre de tables de marbre noir propres à recevoir des inscriptions. Celle de face porte la suivante :
"Ici repose / le corps de M. Charles- / Nicolas-Antoine DARGENT, / décédé le 21 mai 1823, / âgé de 67 ans et demi. / Maire de la ville d'Amiens, / Chevalier de l'ordre royal de la Légion d'Honneur, / Président de la chambre de commerce / et membre du conseil d'arrondissement."
Sur l'un des côtés latéraux on lit cette inscription :
"Ici repose / Louis-Fidèle GRANDSIRE, / décédé à Paris, le 5 mars 1838, âgé de 31 ans."
Ce dernier, petit-neveu de M. DARGENT, a été ramené de Paris pour être inhumé près de son oncle.
A l'élévation postérieure des quatre faces de la pyramide sont sculptés, sur celle principale, la croix de la Légion-d'Honneur ; à droite, un clepsydre ailé ; à gauche, une lampe sépulcrale ; et sur la quatrième, une urne lacrymatoire : ces symboles sont tous entourés d'une couronne de cyprès.
Ce monument est de M. Polart, les ornements de M. Duthoit, et le plan de M. Cheussey.
M. DARGENT est mort dans l'exercice de ses fonctions de maire, le 21 mai 1823, à 5 heures du soir. Le son du beffroi apprit à toute la ville qu'elle venait de perdre son premier magistrat et l'un de ses concitoyens les plus recommandables. [...]
Après la cérémonie religieuse, le convoi s'achemina vers le cimetière de la Madeleine. M. Herbet de Saint-Riquier prononça un discours sur sa tombe au moment où le cercueil y fut déposé. Toute la façade de la mairie fut tendue en noir avec les armes de la ville."
Stéphane C[omte], 1847, p. 128-132.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.