• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ancienne ferme de l'abbaye de Valloires, dite ferme de Bonance, à Port-le-Grand
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Port-le-Grand
  • Lieu-dit Bonance
  • Cadastre 1832 A 17-24  ; 1984 A3 323, 337

D'après la "Gallia christiana" des Bénédictins de Saint-Maur, relatée par Alexandre Bouthors, Bonance aurait été donné aux cisterciens par Gui II, comte de Ponthieu en 1138. Ils y auraient fait une première tentative d´installation avant de s'installer à Balance (village de Vron, où des chanoines réguliers leurs cédèrent la place), en 1140 (au nord de la forêt de Crécy) et finalement d'obtenir du comte de Ponthieu, en 1143, le site de Valloires, où ils n'auraient établi leur monastère qu'en 1226. En 1140, une charte de l'abbé de Saint-Josse désigne encore Hugues, fondateur du couvent, comme l'abbé de Bonnance.

En 1177, une charte fait état de la grange de Bonnance, dans laquelle les moines engrangeaient leur récolte. Il en reste aujourd'hui quelques fondations, datant probablement de cette époque.

La ferme de Bonnance, propriété de l'abbaye de Valloires jusqu'à la Révolution, figure sur une carte du 18e siècle (AD Somme ; RL 343) et sur le plan par masse de cultures (1804). Au 18e siècle, elle est de plan rectangulaire, flanqué au sud d'un verger, à l'ouest et à l'est de bâtiments isolés et plus au nord et à l'ouest du bois de Bonance.

Elle figure également sur le cadastre napoléonien de 1832, elle est de plan en U orienté vers le nord-est. Le logis est placé au sud-ouest, flanqué de part et d´autre de bâtiments agricoles dans son prolongement ainsi que perpendiculairement. Un chemin menant à Buigny dessert la propriété.

Sur le plan de Port-le-Grand présenté par E. Hecquet d´Orval en 1874, la ferme présente encore les mêmes dispositions.

D´après l'état des sections en 1880, la ferme de Bonance appartenait à Tillette de Buigny, propriétaire à Buigny-Saint-Maclou (pour les bâtiments) et à Hecquet d´Orval, propriétaire à Abbeville, pour les bois et friches. Les recensements de population indiquent qu'elle est exploitée par Théodore Desseaux (1851), qui rejoint ensuite une ferme de la rue de l'Eglise, Blimont Dorge (1872), puis par Adolphe Gagnère, de 1881 à 1911.

Une grange et des écuries, du même style que le logis, ont été détruites à la fin du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes , (détruit)
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle

La ferme de Bonance est située au sud/sud-est de Port, à la limite du territoire de Laviers.

Exploitation agricole toujours en activité, au moment de l'enquête, elle se compose de plusieurs bâtiments implantés au nord et au sud d'une cour, complétés par un hangar métallique contemporain.

Au nord de la cour, le logis en briques présente une élévation à sept travées (trois portes et quatre fenêtres). Dans l'axe de la porte centrale et à la partie supérieure, on observe la présence d'une lucarne pendante avec porte à deux vantaux, système permettant l'engrangement. De même, dans l'axe également de toutes les autres fenêtres et portes, le mur est percé, à la partie supérieure, de petites ouvertures carrées témoignant du même usage. Sur la toiture d'ardoises, présence de trois cheminées et d'un petit clocheton.

Le logis est augmenté, à l'extrémité est, d'un petit bâtiment de moindre hauteur (probablement les écuries). Un trottoir court le long de cette face sud et deux petites ouvertures semi-circulaires dans le mur, à l'aplomb du trottoir, indiquent probablement la présence d'une cave.

Les autres bâtiments liés à l'activité agricole sont disposés en enfilade le long du côté sud de la cour.

Un mur de délimitation de propriété en briques est présent à l´ouest le long de la voie d´accès à la ferme. On en retrouve un fragment de l´autre côté du chemin, à l´est tout près d´une mare située à l´angle de la pâture longeant le côté est de la voie d´accès, mais il est difficile de savoir s'il a, en réalité, le même usage délimitable.

  • Murs
    • brique
    • béton
    • ciment
    • métal
  • Toits
    ardoise, tuile
  • Étages
    en rez-de-chaussée, étage en surcroît, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon découvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le logis semble avoir été reconstruit sur des bases anciennes au début du 20e siècle contrairement au bâtiment est qui paraît remonter au milieu du 19e siècle : la toiture ondulante recouverte de tuile indique la présence d'une charpente plus ancienne et l'aspect des briques (plus claires) de la petite construction à l'extrémité occidentale de l'ensemble invite à penser également que son origine est plus ancienne. Le mur de clôture pourrait remonter à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. La présence de trois cheminées et d'un petit clocheton sur la toiture du logis se retrouve également dans une ferme, dont la construction remonte probablement au 19e siècle, dans le village de Favières. D´après des renseignements aimablement communiqués par le propriétaire, la pâture aurait pu, à un moment donné, avoir été construite puisque des fondations de murs, repérables en surface, en empêchent sa transformation en terre cultivable.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série P ; 3 P 637/3. Etat de section de la commune de Port-le-Grand, [19e siècle].

Bibliographie

  • BACQUET, Gérard. Le Ponthieu. Auxi-le-Château, Gérard Bacquet, 1992.

    p. 62, 442-443
  • LEMAN DERERIVE, G. Le cimetière gaulois de Port-le-Grand, essai d'interprétation des fouilles de 1833-1834. Cahiers d'archéologie de Picardie, 1976, n° 3.

    p. 99, 112, 115
  • JAMINON, Raphaële. Les granges de l'abbaye de Valloires dans le Ponthieu. Quadrilobe, 2006, n° 1.

    p. 112-120.
  • DEMANGEON, Albert. La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis. Paris, Guénégaud, 1905.

Documents figurés

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

  • Port-le-Grand. Plan par masses de culture, d'après Cardinet (géomètre) et Branquart (arpentier), 3 novembre 1802 (AD Somme ; 3 P 1069).

  • Port-le-Grand. Plan cadastral, 1832 (AD Somme ; 3 P 1451).

Annexes

  • Histoire du lieu
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
Articulation des dossiers