Dossier collectif IA80007345 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Les châteaux, rendez-vous de chasse, demeures et maisons de villégiature de l'arrière-pays maritime
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    château, rendez-vous de chasse, maison, demeure
  • Aires d'études
    Somme

1) Châteaux

Le territoire étudié ne possède plus aucun édifice que l´on peut appeler « château » dans sa définition historique (résidence seigneuriale ou royale entourée de parcs et jardins). En effet, la plupart des châteaux médiévaux ou seigneuriaux ont été détruits soit au cours des guerres successives (Noyelles, 16e siècle) soit démantelé à la Révolution (Pendé). Les châteaux étudiés ici correspondent à de « grande (s) demeure (s) somptueuse (s) à la campagne avec ou sans domaine, datant du 19e siècle ».

Nous ne possédons que très peu d'éléments historiques concernant ces édifices ; il semblerait que la plupart des archives privées aient été brûlées pendant la Seconde Guerre mondiale ou emportées par les propriétaires successifs.

De même, les états de section et matrices cadastrales, curieusement, ne fournissent que très peu de renseignements concernant les propriétaires et les architectes. Ils appartenaient le plus souvent à de riches industriels du nord de la France ou de la région parisienne, ou encore à de grandes familles abbevilloises qui s´établissaient près de la baie de Somme pour les vacances, afin d´y pratiquer la chasse, alors activité mondaine. D´après J.-M. Wiscart, les garennes du Marquenterre, les marais et étangs de la baie et la presque totalité des bois privés leur étaient réservés.

2) Rendez-vous de chasse

Seul le dispositif spécifique des pièces intérieures permet de déterminer si l´édifice est un rendez-vous de chasse ou une simple résidence secondaire dénuée de fonction précise : la présence d´une salle du débotté (vestiaire), d´une salle réservée aux invités, d´une autre destinée au nettoyage des armes, d´un sas... Les convives possédaient une entrée propre, différente de celle des domestiques ou des chasseurs revenant de la chasse.

Les supposés rendez-vous de chasse rencontrés ici ne possèdent que peu de pièces : il semble qu´il s´agissait donc de petites chasses. Ils sont de deux types : soit de grandes demeures néo-gothiques ou néo-classiques (Pendé, Drancourt, Noyelles) soit de simples maisons « bourgeoises » (les Tilleuls à Port-le-Grand, villa les Fougères à Noyelles-sur-Mer).

3) Maisons de villégiature et demeure de type "villa"

L´apparition de la maison de villégiature se manifeste après le Second Empire, époque au cours de laquelle la bourgeoisie urbaine sort des villes pour s´offrir du repos à la campagne ou en bord de mer. Ces maisons de plaisance se situent parfois non loin du lieu de résidence principale (les propriétaires sont parfois abbevillois). La plupart ont été construites au 19e siècle comme résidence secondaire, avec parfois une fonction primitive de rendez-vous de chasse.

Au 19e siècle, le tourisme se tourna vers les stations balnéaires proches de Paris pour les bains de mer, assimilés à une cure de santé. En 1887, l´arrivée du chemin de fer de la Somme reliant Noyelles au Crotoy désenclava la côte picarde. Les réductions tarifaires en fin de semaine pour les Parisiens accentuèrent la fréquentation de la côte par les classes moyennes et populaires. Sur une affiche de 1897, Saint-Quentin-en-Tourmont faisait partie de la station de Quend. Deux express par jour dans chaque sens les desservaient. La villégiature se développa donc dans l´arrière-pays maritime dès la fin du 19e siècle et jusqu´au début du 20e siècle mais de manière beaucoup plus modeste que dans les stations balnéaires du bord de mer.

Il est relativement aléatoire de distinguer une maison secondaire d´une habitation principale, les deux faisant appel au même vocabulaire architectural, aux mêmes proportions et aux mêmes matériaux. En effet, certains éléments décoratifs, tels que les lambrequins ou les carreaux de céramique en façade sont parfois utilisés dans les constructions rurales (Les Marronniers à Favières) pour lesquelles rien n´indique qu´il s´agisse de résidence secondaire. Certains architectes ayant travaillé dans les stations balnéaires ont répondu à des commandes dans les villages alentours, utilisant pour ces dernières les mêmes modèles.

Ce sont le plus souvent les appellations qui évoquent les maisons de la villégiature mais elles peuvent ne pas être d´origine. Seul le témoignage des propriétaires sur la fonction primitive de leur résidence permet d´affirmer avec certitude qu´il s´agissait bien d´une résidence secondaire (comme c´est le cas pour la villa des Pommiers à Morlay).

Certaines constructions se différencient largement de l´architecture rurale en raison d´un développement horizontal prononcé en brique, avec étage, rappelant ainsi davantage le type urbain de l´habitation. Mais la différence entre maison de villégiature et habitation permanente est encore une fois difficile à observer pour ce type plus ample, notamment dans les villages qui se sont développés à la fin du 19e siècle, époque à laquelle les exploitations agricoles ont peu à peu été abandonnées (comme à Noyelles).

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérés 28
    • étudiés 24

Bibliographie

  • THEBAULT, Vincent. La maison bourgeoise en milieu rural : de la maison de maître à la résidence secondaire. Préhistoire des campagnes périurbaines (début 19e siècle -1970). In La maison rurale en pays d´habitat dispersé de l´Antiquité au 20e siècle. Rennes, PUF Rennes, actes du colloque de Rennes 29-31 mai 2002, p. 63-73.

    p. 63-73

Documents figurés

  • Peudé (Somme) - Le Château, carte postale en noir et blanc, début 20e siècle.

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI