Cette ancienne ferme a conservé en état l'ensemble de ses bâtiments disposés sur les trois côtés d'une cour. Tous sont en pans de bois et torchis avec solin en brique et enduit de ciment. Chaque bâtiment est pourvu d'une toiture indépendante (soit en ardoise, soit en pannes picardes), permettant ainsi de ralentir la propagation du feu en cas d'incendie. La pâture se situe au fond de la propriété.

Le logis longe la rue sur trois travées. Le rez-de-chaussée, légèrement surélevé afin de compenser la déclivité du terrain, trahit la présence d'une cave. Le comble à surcroît est ajouré par une ouverture percée dans le pignon. Le toit à longs pans est couvert de tuiles flamandes mécaniques. La souche de cheminée indique la présence d'un foyer tout à fait à l'est.

Les éléments agricoles sont disposés sur le côté oriental de la propriété, les uns à la suite des autres, en retour d'équerre du logis. De l'habitation vers la pâture, les fonctions sont ainsi distribuées : l'écurie abritant une cave, la bergerie, une seconde écurie et enfin, la charreterie (corps de passage vers la pâture). Les écuries disposent sur cour d'un petit abreuvoir. Le plafond est uniquement composé d'un assemblage de troncs d'arbre non dégrossis, surmonté de foin (en Picard : ch´naillère). Seule la deuxième écurie est augmentée d'un fenil, accessible depuis le corps de passage. Certains édifices voient leur intérieur doublé par un bardage de planches de bois ; le torchis abîmé est parfois remplacé par cette technique de construction. L'espace interne semble avoir été chaulé. Le sol en terre battue est recouvert de paille. Le mur pignon sud du dernier bâtiment est entièrement couvert d'un essentage de tôles. En retour d'équerre, au niveau de la bergerie, se déploient, à la suite du corps de passage, les étables. Les deux éléments disposent d'un même toit en ardoises. La sablière haute, visible, est assemblée à mi-bois chevillé. Le pignon oriental des étables est ajouré, laissant ainsi la charpente apparente depuis le corps de passage ; cette ouverture permet également la circulation de l'air pour le séchage du foin. Les boutisses débordantes à tenons traversants sont visibles en façade. La sablière haute est là aussi assemblée à mi-bois chevillée.