Dossier d’œuvre architecture IA80007798 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme de Mayoc
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Le Crotoy
  • Lieu-dit Mayoc
  • Adresse 1 hameau de Mayocq
  • Cadastre 1828 D2 171-184  ; 1985 AZ 19, 23-25, 27
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable, porcherie, charretterie, poulailler, communs, séchoir à chicorée, abreuvoir, étable à chevaux, jardin

Une ferme figure sur une carte du 18e siècle. Elle se trouve également sur le cadastre napoléonien selon un plan relativement similaire à aujourd'hui (un quatrième bâtiment clôt désormais la cour intérieure). Les bâtiments longeant le côté oriental semblaient toutefois moins longs en 1828, offrant une ouverture plus grande au sud du logis. La maison du vacher, au sud-ouest de la cour, est déjà en place à cette époque : elle a donc pu être édifiée au 18e siècle ou au début du siècle suivant. Un bâtiment, parallèle à l'habitation, occupait le coeur de la cour (il a aujourd'hui disparu) avec la mare. Un second bâtiment, situé à l'ouest de la propriété, était situé parallèlement à la cossetterie. Cet édifice, visible sur le cadastre napoléonien, apparaît également sur les cartes postales du début du 20e siècle. Il a donc été détruit dans le courant du 20e siècle. D'après le propriétaire, il servait à faire bouillir l'eau pour la cuisson de la chicorée. D´après la couleur des matériaux employés, il semble que la plupart des bâtiments de cette ferme aient été construits au cours de la seconde moitié du 19e siècle.

Les vues anciennes permettent de déterminer en partie la fonction de certains bâtiments. En effet, les bâtiments à l'ouest de la cour servaient de cossetterie (séchoir à chicorée). Un double toit, aujourd'hui simple, permettait l'aération et la ventilation de l'édifice (fig. 3). Deux ailes en saillie à l'ouest de celle-ci étaient destinées au traitement de la chicorée ; celle au nord disposait apparemment, d'après la vue ancienne, d'un essentage de bois.

Les racines y étaient nettoyées, coupées en tranches ("cossettes"), déshydratées puis refroidies. Elles étaient stockées une années puis envoyées vers une raffinerie dans laquelle on les torréfiait pour transformer leur sucre en caramel. La sècherie est composée de deux bâtiments : un atelier de travail et un hangar de stockage. La cossetterie exigeait une main d'oeuvre importante, apparemment issue du Crotoy même.

D'après une carte postale, la ferme, au début du 20e siècle, élevait des volailles. Les propriétaires cultivaient la betterave, la chicorée et le blé. Mis à part le vacher, aucun employé n'était logé à la ferme.

A l'origine, le logis disposait d'une toiture en ardoise, dépourvue de lucarnes. Les pièces étaient ainsi distribuées, d'est en ouest : une chambre, la salle d'apparat, le couloir menant de la cour au jardin situé au nord, la salle commune, la cuisine et enfin, la chambre des enfants. Le comble était occupé par le grenier permettant le stockage des récoltes. La cheminée picarde ne disposait pas de la hotte prussienne largement rencontrée dans la région.

La ferme fut occupée par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. D'après le propriétaire, un dépôt de munitions y avait été installé.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle, 1er quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle , (incertitude)

Cette ferme isolée se situe non loin des carrières de galets. Elle est d'ailleurs implantée sur un sol composé de ce matériau dur, légèrement en hauteur par rapport aux champs et pâtures environnants. Cet ensemble de bâtiments, organisés autour d'une cour, dispose de deux entrées : la première au sud et la seconde au nord-est. Elles sont toutes deux marquées par trois piliers surmontés de chaperons : un espace large permet l'entrée de véhicules agricoles et l'autre, plus étroit, sert d'entrée piétonnière. Tous les bâtiments disposent d'une toiture en pannes picardes et d'une maçonnerie homogène composée de jambes harpées et lits de brique avec remplissage en blocage de galets liés au mortier. Le côté sud de la cour est bordé par l'ancienne maison du vacher, construction en torchis et pans de bois avec soubassement en brique et essentage de planches au-dessus. La partie ouest est ajourée, permettant un espace de stockage pour les véhicules. L'ancienne cossetterie, en maçonnerie de galets avec jambes harpées et bandes horizontales de briques, occupe le côté occidental de la cour. Des fers d'ancrage, incomplets, indiquent un 1 et un 7. La charpente est en orme. La cloison intérieure est également composée d'une maçonnerie mixte en galets et brique. Les deux ailes saillantes sur la face postérieure sont aujourd'hui en ruines. Dans le prolongement de la cossetterie, se situent les écuries, également composées d'un appareillage mixte de galets et briques et percées de multiples aérations verticales. Plus bas que son voisin, ce bâtiment dispose sur sa face postérieure d'un appentis disposant d'une cheminée. Le comble à surcroît, percé au nord, permet le stockage du foin. Au nord-ouest de la cour, accolé au logis, se trouve le poulailler. Formant un L, le bâtiment dispose d'une maçonnerie en brique avec décor de boutisses à la corniche et lucarne à deux pans au comble. Long de sept travées, le logis, situé au nord de la cour, est un bâtiment en brique dont la toiture (aujourd'hui rénovée), à longs pans et demi-croupes, est percée de cinq lucarnes. La façade sur cour est ajourée de deux portes. La souche de cheminée, au centre du toit, donne l'emplacement du foyer au coeur de la maison. La charpente est dite à l'anglaise. Le décor se concentre à la corniche. Le poulailler possède son pendant à l'est du logis servant de soue ou d'étable. Il s'agit d'un bâtiment en maçonnerie mixte de galets et brique, plus bas que l'habitation, au toit à longs pans et croupe. Une lucarne à fenêtre pendant en occupe la face sur cour. L'est de la propriété est longé d'un long bâtiment bas, également en brique et galets, percé de multiples ouvertures : les étables. La partie centrale a été entièrement reconstruite en parpaing. La partie sud, légèrement plus élevée, est ajourée sur rue pour permettre l'abri des véhicules agricoles. Le toit à longs pans est en pannes picardes. Au milieu de la cour, on peut encore remarquer une mare et légèrement en avant du logis, un petit muret (contre lequel le fumier était disposé). Signalons enfin, un mur de clôture, également en maçonnerie mixte de galets et brique, qui part de l'entrée nord-est pour enserrer un petit jardin au nord de l'autre côté du logis.

  • Murs
    • brique
    • torchis
    • essentage de planches
    • galet
    • parpaing de béton
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile flamande, tuile flamande mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • demi-croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Les ouvertures de la cossetterie ont été quelque peu remaniées au cour du 20e siècle : certaines ont été rajoutées et d'autres condamnées. Ces ajouts ont fragilisé la construction. Des contreforts en bois (déjà visibles sur les cartes postales du début du 20e siècle) permettent pourtant de la renforcer. Les fers d'ancrage (1 et 7) sont incomplets. L'une des trois cartes postales du début du 20e siècle indique la présence d'un 8. Nous pourrions proposer une date de construction de 1887. Une cossetterie est également visible au Ranch de la Baie des phoques à Saint-Firmin-les-Crotoy. Le matériau principal ayant servi à l'édification de cette construction, le galet, provient du sol, puisque la ferme est implantée sur un îlot composé de ce type de cailloux. Son utilisation massive, associée à celle de la brique, confère à l'ensemble des bâtiments une certaine homogénéité. La ferme ne semble pas avoir disposé de grange, les vivres pour animaux ainsi que les récoltes étant stockés dans les greniers aménagés au-dessus des différents bâtiments.

Documents figurés

  • Le Crotoy. Plan cadastral, 1828 (AD Somme : 3 P 1324).

  • Mayocq-les-Crotoy - Promenades de Rue et du Crotoy - Ferme de Mayocq-les-Crotoy, carte postale en noir et blanc, In : Le Crotoy d'hier, début 20e siècle.

  • Mayocq-les-Crotoy - Promenades de Rue et du Crotoy - Intérieur de la ferme de Mayocq-les-Crotoy, carte postale en noir et blanc, début 20e siècle.

  • Mayocq-les-Crotoy - Promenades de Rue et du Crotoy - Lavoir mécanique et touraille à chicorée de la Ferme de Mayocq-les-Crotoy, éleveuse pour la volaille, carte postale en noir et blanc, début 20e siècle.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI