• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme de la Pruquière
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Quend
  • Lieu-dit la Pruquière
  • Adresse route de Berck
  • Cadastre 1828 C1 123-130  ; 1991 ZC 41-46, ZC 51-55, ZH 1-2, ZE 10
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable, étable à chevaux, grange, puits, fournil, pigeonnier

C'est peut-être cette même ferme qui figure sur la carte de Cassini (1758) représenté par le symbole d'une maison (d'après la légende) sous le toponyme "Pruquier". D'après Albert Demangeon, les pruquières désignent les carrières de cailloux roulés ; ces éminences isolées dans cette zone de bas-champs sont les témoins de l'ancien cordon littoral. Elles peuvent s'élever à huit ou dix mètres et sont appelées aussi, par les paysans, les prucqs ou pruques. C'est l'explication toponymique que donne également Alfred Dufételle dans sa monographie de Quend (1907) : "La Pruquière (...) ainsi nommée à cause de son emplacement en pleine foraine où abondent les cailloux ou prucques". L'auteur donne le nom de ses occupants depuis 1736.

La ferme est également représentée sur le cadastre de 1828 (orthographié « Pruiquière »). Le logis a conservé son emplacement, ses proportions et sa forme en T. Il semble donc qu´il ait été construit au 18e siècle ou au début du siècle suivant.

La saillie pratiquée par un appentis au nord de ce dernier (le fournil), visible sur le plan de 1828, n'existe plus aujourd'hui (remplacé par une véranda ; l'emplacement de cette avancée est encore visible dans la charpente par la forme des bois) : cette pièce était pourvue d´un sol en grès (comme dans la salle commune) et d'un puits (encore en place). Le bâtiment situé dans le prolongement de l'habitation à l'ouest a disparu, tout comme les longues écuries au sud. A l'ouest, les deux petits éléments ont été remplacés par un hangar. La cour était occupée en son centre par un colombier de section carrée et un autre, plus grand, que le propriétaire a connu comme étant une grange. Tous les bâtiments agricoles étaient, d'après lui, en torchis et pans de bois. Le jardin au nord était clos d'un mur en craie de trois mètres de haut. Une tempête l'acheva ainsi que la grange. Sur le plan, une mare occupait l'ouest de la propriété. D´après observation, le plafond des pièces étaient à l'origine recouvert de torchis (la trace des clous maintenant le lattis est encore visible). La maison disposait de nombreuses chambres (probablement sept) car les enfants y étaient nombreux (entre huit et dix). L'actuel propriétaire indique que la ferme avait sans doute occupé la fonction de relais. Le four à pain situé dans la salle commune a été détruit dans les années 1960. Le grenier de la partie habitable servait au stockage des récoltes. Les ouvriers mangeaient avec les patrons dans la salle commune.

La ferme possédait entre 15 et 20 vaches laitières.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle, 19e siècle

Il s'agit d'une exploitation agricole (toujours en activité) composée d'un ensemble principal de bâtiments organisés autour d'une cour. Disposant d'un plan au sol en T, le logis occupe le devant de celle-ci. Le côté le plus long est celui qui longe la cour, orienté au sud. La structure est en torchis et pans de bois, et les murs de refends ou les murs pignons ont fait l'objet d'un appareillage soigné de pierre de taille (craie). Du sud au nord, les pièces sont ainsi distribuées : trois petites chambres (dont une munie d'une alcôve, qu´on ne voit plus aujourd'hui), la cuisine et la salle commune (dont le sol est recouvert de pierre bleue qui pourrait s'apparenter au grés). La partie nord du logis est entièrement consacrée aux chambres (cinq ou six, toujours de petite taille). Les deux salles disposent d'une cheminée. Le conduit (observable depuis le comble) est entièrement en pierre de taille. Celle de la salle la plus au nord est composée de pierre de taille et briques jaunes. Celle de la « salle d'apparat » est recouverte de carreaux de Vron, encore pourvue de ses deux petites ouvertures pour la conservation des denrées craignant l'humidité. L'entrée de la cave était accessible depuis la salle commune (entrée aujourd'hui déplacée) : celle-ci est entièrement voûtée en pierre de taille et dispose d'un puits également en pierre de trois mètres environ de profondeur (il donnait auparavant dans le fournil). Une seconde cave (les deux étaient rejointes par une porte aujourd'hui condamnée, c'est par celle-ci qu'on accédait à la première) plus longue, également voûtée en pierre de taille, dispose de soupiraux visibles depuis la cour pour le déchargement des denrées (pomme de terre). La porte permettant l'accès au grenier se situe en façade sur cour. Un mur de refend en pierre de taille sépare le grenier du logis de celui des écuries. La charpente a fait l'objet d'un soin particulier (entrait retroussé, jambes de force). Les solives et poutres maîtresses sont pour la majorité en orme et pour 5 % en chêne.

L'écurie est située dans le prolongement de la partie habitable, à l'ouest. Cet édifice est long, assez bas d'élévation et de plain-pied. Son soubassement est enduit de goudron noir. La charpente, dont l'espace qu'elle dessine est destiné au stockage du foin, est composée d'orme.

On observe également plus à l'ouest encore deux piliers d'entrée en briques donnant sur une pâture.

Il reste un pigeonnier au toit en pavillon en ardoises, mais la maçonnerie est entièrement refaite en parpaings de béton. A l'arrière de ce pigeonnier et du côté sud, on peut enfin remarquer la présence d'un vestige de mur construit en moellons de craie, tronçon d'un ancien mur de délimitation de propriété. Les autres bâtiments servant à l'activité agricole sont de grands hangars contemporains.

Un mur en galet et brique clos la propriété au sud-est.

  • Murs
    • torchis
    • brique
    • ciment
    • grès
    • pan de bois
    • pierre de taille
    • galet
    • parpaing de béton
  • Toits
    tuile, ardoise, tôle ondulée
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

De par l'ampleur des pièces et les matériaux nobles utilisés dans la construction (pierre de taille, grès), cette ferme pourrait être dater du 18e siècle.

Bibliographie

  • DUFETELLE, A. Monographie de Quend. Le Marquenterre. Paris : Le Livre d´Histoire, 2003. Réimpression de l'édition originale publiée à Abbeville, 1907.

    p. 24

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de la commune de Quend, encre et lavis sur papier, 1828 (AC. Quend).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004