Dossier d’œuvre architecture IA80010062 | Réalisé par
Kocourek Frédéric-Nicolas (Rédacteur)
Kocourek Frédéric-Nicolas

Enquêteur externe, chargé de l'inventaire du patrimoine du Vimeu industriel de 2014 à 2016.

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  • inventaire topographique, Vimeu industriel
Le village de Bourseville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Baie de Somme - Trois Vallées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Vimeu - Friville-Escarbotin
  • Commune Bourseville
  • Dénominations
    village

La commune de Bourseville s'étend sur une superficie de 807 hectares et comprend en 2012 une population de 719 habitants ce qui représente une densité moyenne de 89 habitant/km2 (source INSEE). Le village, appartenant au canton de Friville-Escarbotin, est traversé par la départementale D 102 selon un axe nord/sud le reliant de Friville-Escarbotin-Belloy à Cayeux-sur-Mer et par la départementales D 63 traversant la commune selon un axe ouest/est le reliant de Friaucourt à Vaudricourt. Aucun cours d'eau n’est recensé sur la commune.

L’évolution urbaine

La carte de Cassini recense le village de Bourseville ainsi que son église et son moulin. Le cadastre napoléonien de 1825 montre que les trames de rues actuelles sont déjà présentes au début du 19e siècle. Le hameau de Martaigneville-sur-Mer localisé à l'ouest de la commune y figure également. A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, l'industrie se développe sur le territoire communal avec l'implantation de quelques unités de production liées à la construction (briqueterie) et à la petite métallurgie (usine de vis, fonderies).

La motte castrale du hameau de Martaigneville-sur-mer reste le témoin le plus ancien de la commune de Bourseville dont la levée de terre est encore visible aujourd'hui. Le manoir également appelé localement le "château de Bourseville" (étudié) comporte des éléments datant du 17e siècle notamment sur sa partie orientale (fortes sections de poutres, pans de bois…). L'église de l'Assomption de la Vierge (étudiée), construite vers le 16e siècle, possède également un riche mobilier liturgique témoin de cette époque : fonts baptismaux, retable, calvaire de poutre de gloire.

Le cadastre napoléonien répertorie plus de 70 fermes localisées sur Bourseville et le hameau de Martaigneville. Toutes sont situées aux abords des rues et ne forment pas d'écarts. Elles présentent le plus souvent un corps de bâtiment principal encadré par deux ou trois corps de bâtiments secondaires (fournil, dépendance, grenier…) formant une cour centrale. Construites en torchis jusqu'au milieu du 19e siècle et en briques par la suite, la commune conserve encore de beaux exemples notamment au n° 127 route de Friaucourt, au n° 97 Impasse du cimetière et au n° 83 rue de Belloy. Comparativement à d'autres villes et villages du Vimeu industriel, la commune de Bourseville, malgré le développement de l’activité industrielle, a conservé une importante activité agricole jusqu'au milieu du 20e siècle.

Huit mares sont localisées sur le cadastre napoléonien de 1825, époque où l'eau courante n’est pas encore disponible dans les villages. En raison du caractère limoneux du territoire, les nappes phréatiques se trouvent à très grande profondeur et il est onéreux de construire des puits qui ne sont destinés qu'à l'alimentation en eau potable. Ces mares servent alors de bassins d'orage, d'abreuvoir pour le bétail et de réserve d'irrigation. Elles sont toutes comblées au cours du 20e siècle.

L’activité artisanale et industrielle

Avant que l'industrie liée à la petite métallurgie prenne une place importante, la commune de Bourseville, comme l'ensemble des communes du Vimeu, développe son activité essentiellement autour de l'agriculture et du textile. Le recensement de population de 1836 indique que 116 personnes sont fileuses ou tisserands contre 9 serruriers sur un total de 713 habitants. Ce n'est qu’en 1906 que la tendance s'inverse, soit à une époque plus tardive que dans la plupart des autres communes du Vimeu industriel. Près de 21 serruriers, 21 briquetiers, 33 ouvriers en vis, 1 mouleur et 8 tourneurs sont recensés tandis que les personnes exerçant une activité liée aux tissages ont complétement disparu.

Témoignage de cette activité industrielle, la briqueterie Flet construite à la fin du 19e siècle aux abords de la rue de Martaigneville. Celle-ci, malgré sa fermeture après la seconde guerre mondiale,conserve encore les bâtiments abritant les fours, les cheminées, le logement patronal, les écuries et la cité ouvrière. L’ensemble est complété par des ateliers en sheds destinés à l'usine de petite métallurgie.

L’usine Opaix Simon, fondée en 1898, est spécialisée dans la fabrication de vis avant d’être reprise en 1944 par la société SA Valentin, qui est spécialisée dans la robinetterie et qui fabrique des articles de vidages et douchettes. Cette entreprise a déménagé ses sites de production au sein d'un seul ensemble dans la ZAC de Feuquières-en-Vimeu.

La fonderie Capelle, créée dans les années 1980 au n° 663 de la Grande-Rue, a fermé ses portes en 2009.

La commune de Bourseville comporte également deux ateliers dont l'atelier Auzouz, créé en 1933 et spécialisé dans la fabrication de meubles scolaires situé au n° 770 de la Grande-Rue et l’atelier de décolletage Ducrocq, fondée en 1955 au n° 779 de la Grande-Rue. Ces deux ateliers ne sont plus en activités.

Aujourd'hui, à Bourseville, deux entreprises exercent toujours une activité en lien avec la petite métallurgie dont l'entreprise Duret spécialisée dans la fabrication de pièces de robinetterie, serrurerie et ameublement en zamak. L'entreprise Polyméto est, depuis les années 1990, spécialisée dans la fabrication de pièces de décoration en laiton et bronze en utilisant des techniques artisanales.

L'habitat

Malgré le développement de l'activité industrielle dans le Vimeu à partir du 19e siècle, la commune de Bourseville est l'une des rares communes du Vimeu industriel à ne posséder qu’une seule cité ouvrière construite à l'initiative d'un industriel. Ceci s'explique par plusieurs raisons. Les matrices cadastrales montrent l'existence d’une activité domestique artisanale très forte concernant le filage, le tissage et la serrurerie. Toutes ces activités sont exercées au sein des fermes déjà présentes sur le territoire communal. De plus, l’ensemble des usines présentes sur le territoire communal n'accueillent pas un grand nombre d’ouvriers. La population de la commune passe de 670 habitants en 1800 à 740 habitants en 1900. Cette faible croissance démographique ne favorise pas la construction de logements supplémentaires.

La seconde moitié du 20e siècle est caractérisée par la construction de pavillons disséminés sur le territoire communal, le long de la Grande-Rue, de la rue de Cayeux, de l'allée Gaston Leroy et de la rue de Martaigneville.

Les anciens logements patronaux Flet et Valentin (étudiés) présentent un intérêt patrimonial, au niveau de la commune, tant par la valeur historique que par la qualité de leur construction. Ils conservent encore aujourd'hui une fonction d'habitation.

Les édifices publics

La commune compte sur son territoire une mairie, anciennement mairie-école (étudiée) construite en 1878. L'ancienne école enfantine (578 Impasse Cornet), est édifiée en 1890 et change d'usage après la construction de la nouvelle école dite des Peintres en herbe après la seconde guerre mondiale. Une ancienne école privée (35 de la rue de la Ferme) a pu être identifiée grâce à une carte postale du début du 20e siècle.

Les commerces

De nombreux commerces ont été identifiés sur le territoire communal dont une ancienne coopérative (476 Grande-Rue), une ancienne ruche au n° 509, une ancienne charcuterie au n° 580, une ancienne boulangerie au n° 734, des anciens cafés aux n° 744 et 779 de la Grande-Rue ainsi qu’au n° 98 de la D102.

Autres édifices présentant un intérêt patrimonial

Une motte castrale, représentée sur le cadastre napoléonien de 1825, est toujours visible aujourd'hui au hameau de Martaigneville. Celle-ci est caractérisée par sa levée de terre et ses fossés.

Une croix en pierre de tuf prend place en bordure de la route menant de Bourseville à Martaigneville. D'époque médiévale, celle-ci a été retrouvée brisée et mutilée au début des années 1980 avant d'être restaurée sur le même emplacement. Elle a été inscrite au titre des monuments historiques en 1999.

La commune de Bourseville compte également quelques vestiges de la seconde guerre mondiale qui datent de l'occupation allemande. Une ancienne base radar se situe à cheval sur les communes de Bourseville, Vaudricourt et Brutelles. Non loin de la Baie de Somme, elle correspond au système de défense anti-aérien "Kammhuber". Des casemates et des Tobrouk se trouvent aussi dans les champs. Des propriétés privées de la commune comportent encore quelques blockhaus dans les jardins privés.

Conclusion

La commune de Bourseville, malgré sa localisation proche des grands bourgs industriels et son développement lié à la petite métallurgie, a gardé son aspect rural et une activité liée à l'agriculture. L'absence de structures industrielles importantes, notamment sur le plan des effectifs, a sans doute également contribué au maintien de cette activité agricole et à la faible croissance démographique de la commune aux 19e et 20e siècles.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle , daté par source

Bibliographie

  • BRIEZ, P. Notices sur la serrurerie de Picardie. Abbeville : Briez, 1857.

Documents figurés

  • Bourseville. Plan cadastral : section C dite de Martaigneville et section D dite de Duvallé, dessin à l'encre, à l'aquarelle et au lavis sur papier, Delgove géomètre, 1825 (AD Somme ; 3 P 1292/4)

  • Bourseville. Plan cadastral : section F dite du centre, dessin à l'encre, à l'aquarelle et au lavis sur papier, Delgove géomètre, 1825 (AD Somme ; 3 P 1292/5)

  • Château de Bourseville. L. Gillard (BM Abbeville ; Aul 58).

  • Restes de l'ancien château de Martaigneville, commune de Bourseville, canton d'Ault. L. Gillard 1864 (BM Abbeville ; Aul 59).

  • Emplacement de l'ancien fort à Martaigneville, commune de Bourseville, canton d'Ault (BM Abbeville ; Aul 60).

  • Bourseville (Somme). Vue de trois-quarts depuis la Grande Rue, carte postale, photographie Chavard, Woincourt, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bourseville. La place, carte postale, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Commune de Bourseville. la Place, carte postale, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bourseville (Somme). Épicerie Douay, carte postale, Milan à Ault, début du 20e siècle (coll. part.).

  • Bourseville (Somme). Manufacture de vis cylindriques et décolletage Opaix Frères et Cie, carte postale, vers 1905 (coll. part.).

  • Commune de Bourseville (Somme). La briqueterie, carte postale, vers 1920 (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de la Somme
(c) Syndicat mixte Baie de Somme - Trois Vallées
Kocourek Frédéric-Nicolas
Kocourek Frédéric-Nicolas

Enquêteur externe, chargé de l'inventaire du patrimoine du Vimeu industriel de 2014 à 2016.

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