Pendant de nombreuses années, la commune de Vauchelles-les-Quesnoy ne possède pas d'école publique spécifiquement dédiée aux filles du village. Seule une école libre, ouverte par Mme Blondel en 1836 (AD Somme, II T 432-433), fait alors office d’école de filles (IA80011023) : elle était tenue par une sœur de la congrégation de la Sainte-Famille (AD Somme, 99 T 1094). En 1871, Mme Leboucher de Richemont, habitant le village, lègue à la commune une maison à usage d’école de filles "à condition qu’elle conservera cette destination et que ladite école soit dirigée par une religieuse" (AD Somme, 99 T 1094). À ce legs s'ajoute une rente annuelle de 200 francs à affecter aux besoins de l'école.

Le conseil municipal accepte dans un premier temps cet arrangement mais exige que l’école libre accueille également gratuitement les jeunes filles dont les parents ne peuvent pas payer la rétribution scolaire. Il semble que cet engagement n'ait pas été respecté et ait poussé la municipalité à envisager une solution alternative.

Dans une réunion du 24 septembre 1882, le conseil municipal souligne que l’école libre, qui appartient à la fabrique, échappe à la surveillance des autorités locales ; il refuse alors les subventions destinées à accueillir des jeunes filles qui sont dans le besoin puisque de fait, leur admission à cette école est refusée. Cette situation avait déjà provoqué une pétition qui, en 1873, avait réuni 150 signatures afin qu'une école publique de filles soit construite à Vauchelles-les-Quesnoy. Un premier projet est d’ailleurs établi à cette époque, mais finalement abandonné. Il est toutefois repris en 1882, lors de cette réunion du Conseil municipal du 24 septembre, où la décision est prise de construire finalement une école publique laïque de filles (AD Somme ; 99 O 3658). La même année, la municipalité rachète à cet effet une maison située rue Neuve et appartenant à Melle Louise Martin. Cette maison, qui date de 1869 (AD Somme, 3 P 779/4) et qui avait été construite pour Isidore Gruel-Leford, présente alors toutes les qualités pour servir de logement pour l'institutrice. Elle doit cependant être complétée par la construction d'une salle de classe (AD Somme ; 99 O 3658).

Malgré l'opposition massive des habitants à ce projet (89 voix contre ; 4 pour), le commissaire-enquêteur chargé d'émettre un avis sur cette nouvelle construction donne son accord pour l'aménagement de la maison en logement pour l'institutrice ainsi que pour la construction d'une salle de classe à l'ouest. Il appuie son avis sur le fait qu'une commune de 800 habitants doit posséder une école publique de filles et que les locaux trouvés par la mairie sont convenables. L’architecte désigné est Léopold Dingeon, architecte abbevillois, déjà retenu par la commune pour la construction du clocher de l’église en 1865 (IA80011020) et pour l’école des garçons en 1880 (IA80011022). Les plans sont dressés quelques mois après, le 10 novembre 1882, mais les travaux ne semblent pas démarrer immédiatement. La salle de classe est installée provisoirement dans la maison acquise par la mairie, le temps de réaliser les travaux, mais en 1884, l'édifice n'est toujours pas achevé et la salle de classe manifestement inadaptée pour accueillir tous les élèves, est à nouveau déménagée dans une des dépendances située à l'avant de la propriété (ill). La réception provisoire des travaux n’a lieu que deux ans plus tard, le 10 novembre 1886 (AD Somme, 99 O 3658).

L’école a été endommagée lors de la Première Guerre mondiale, des bombardements aériens ont touché la commune en mai 1918. Les travaux de réparation ont été réalisés par Elie Pelletier, entrepreneur à Abbeville (AD Somme, 10 R 1543). Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’établissement a subi de nouveaux dégâts. Le budget pour la réparer a été accepté en 1956 (AD Somme, 1272 W 76).

L’école est aujourd’hui redevenue une habitation (2024).