Une école existe déjà à l’emplacement actuel de la mairie en 1820. Elle figure en effet sur le plan parcellaire cadastral de la commune, dit plan napoléonien, établi à cette date (AD Somme ; 3 P 1310/4). Il s'agit alors d'une construction sur cave, en pans de bois et torchis, couverte d’un toit de chaume, qui accueillait à la fois la salle de classe et le logement de l’instituteur. En 1856, la commune souhaite agrandir l'édifice. Mais le Conseil départemental de l’Instruction publique considère que l'école et le logement de l’instituteur sont trop exigus pour accueillir les élèves et surtout qu'ils sont en trop mauvais état. Il s'oppose donc au projet de la municipalité et exige une nouvelle construction.

Un premier projet semble avoir été proposé quatre ans plus tard, en 1860. En 1861, l’Inspecteur départemental d’académie alerte une nouvelle fois le préfet sur l’état d’insalubrité de l’école et réclame son interdiction. Il déclare : "Depuis onze ans, des démarches nombreuses ont été faites sans résultat auprès de l’administration municipale pour obtenir une amélioration à une situation aussi intolérable. M. le Maire montre une insouciance regrettable et n’agira que s’il a la main forcée par l’autorité supérieure" (AD Somme ; 99 O 1042). L’instituteur ainsi que ses enfants sont obligés d'installer leurs lits dans la salle de classe car leur unique chambre est "envahie par l’eau de pluie, par suite de mauvais état du toit en chaume". Le préfet décide donc d'interdire l'accès à la salle de classe, obligeant la municipalité à engager la construction d'une nouvelle école.

Les plans et élévations pour un nouvel établissement scolaire mixte sont dressés en 1863 par l’architecte M. Baizard. L'édifice proposé est connu par un plan et une élévation plus tardifs (AD Somme ; 99 T 3804/172). La salle de classe et le logement de l'instituteur sont au rez-de-chaussée, tandis que les combles accueillent la mairie. Le logement comprend deux chambres, une salle et une cuisine. La façade sur rue est rythmée de six travées percées de fenêtres en plein cintre, avec un accès direct pour le logement. La façade sur cour possède, quant à elle, deux accès dédiés à la salle de classe des garçons d'une part, et à celle des filles d'autre part. La salle de mairie est accessible par un escalier hors-œuvre qui dessert directement les combles. Malgré l'urgence du chantier, en 1865 les travaux ne sont toujours pas commencés - l'ancienne école n'étant d'ailleurs même pas encore démolie. Il faudra attendre plus d'un an supplémentaire pour que l'édifice soit réalisé. La réception des travaux a lieu le 12 mars 1867.

L'édifice sert ainsi d'école et de mairie durant 77 ans. Mais le 2 septembre 1944, un chariot de munitions situé proche de la mairie-école explose et endommage le bâtiment. Les dégâts sont constatés tardivement en 1957 par M. Tirmarche, architecte chargé de la reconstruction de Caours. M. Tirmarche dresse tout d’abord les plans et élévations de l’état de l’édifice en 1958, puis ceux destinés à la restauration (AD Somme ; 1272 W 375). Dans ce projet, les arcs en plein cintre sont remplacés par des linteaux. Trois fenêtres de la façade sud ainsi que les ouvertures du pignon sont transformées par de grandes ouvertures horizontales divisées en triplets.

Une seconde salle de classe ainsi qu’un préau ont visiblement été construits dans la cour de l’école dans les années 1950. Ils ont été transformés en salle communale.

L’ancienne école subit de nouvelles transformations à la fin du XXe siècle, notamment par l'ajout d'un étage supplémentaire. Aujourd’hui, l'ensemble de l’édifice est consacré à la mairie, depuis qu'une nouvelle école a été construite rue des Prés, entre le hameau de L’Heure et Caours.