La verrière de la baie 8 illustre l'arrivée au 7e siècle de plusieurs religieux de l'abbaye de Luxeuil, qui sont à l'origine de la fondation du prieuré Saint-Georges, auquel a succédé au 17e siècle l'abbaye Saint-Remi. Le premier plan est occupé par trois bénédictins, dont l'un porte l’Évangile et l'autre une croix de procession. Le religieux central, dont les bras écartés semblent exprimer l'émerveillement ou accompagner une prédication enthousiaste, est peut-être un portrait. Sa coiffure, caractéristique de l'entre-deux-guerres, contraste avec la couronne de cheveux monacale de ses compagnons. Derrière eux et en plus grande taille, prennent place les deux saints patrons de l'établissement religieux. Saint Georges, jeune homme en armure, tient la lance de tournoi et foule au pied le dragon. Saint Remi lui fait face, porteur de tous les insignes de sa fonction épiscopale et bénissant. À l'arrière-plan, sont représentés divers bâtiments de l'abbaye Saint-Remi, d'après la gravure de Tavernier et Née publiée à la fin du 18e siècle.
Le vitrail de la baie 10 se rapporte au passage des reliques de sainte Clotilde et de sainte Geneviève, transportées depuis Paris lors du siège de cette ville par les Normands en 845. Huit religieux portent les deux reliquaires sur deux brancards. Ils commencent à diverger dans leur marche, se dirigeant vers deux destinations différentes. Au premier plan, une femme agenouillée de face vient d'être miraculeusement guérie et, par son geste, exprime sa joie et sa gratitude. Pour représenter les châsses, le cartonnier s'est inspiré - avec un certain anachronisme - de reliquaires modernes, encore exposés. Ainsi, le premier reliquaire représenté est celui du bras de sainte Clotilde, conservé dans l'église de Vivières.
Enfin, la verrière de la baie 12 rappelle la fondation de la chartreuse de Bourgfontaine dans les premières décennies du 14e siècle. Le roi Philippe VI de Valois (de profil) et son père Charles de Valois (étonnamment dépeint de dos) présentent la maquette de l'église cartusienne à son saint patron, saint Louis d'Anjou ou de Toulouse (membre de la famille royale, canonisé en 1317). Le jeune saint, mort à 23 ans évêque de Toulouse, est représenté revêtu des insignes de sa charge. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une copie fidèle, la composition est inspirée par une peinture murale de même sujet qui ornait autrefois l'église de la chartreuse et dont le relevé est conservé dans un manuscrit du fonds Clairambault (BnF). La porte d'entrée de la chartreuse se reconnaît à l'arrière-plan.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.