Dossier d’œuvre objet IM02001181 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
  • mobilier et objets religieux
Ensemble de deux statues, en pendant : sainte Catherine d'Alexandrie, sainte Agnès (?)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Largny-sur-Automne
  • Adresse Église paroissiale Saint-Denis , rue Saint-Denis
  • Emplacement dans l'édifice autel secondaire sud
  • Dénominations
    statue
  • Titres
    • Sainte Catherine d'Alexandrie
    • Sainte Agnès (incertitude)

Cet ensemble de deux statues, qui est probablement l’œuvre d'un seul sculpteur, est réputé provenir du prieuré fontevriste de Longpré, implanté jusqu'à la Révolution sur la commune voisine d'Haramont. Les statues représentent sainte Catherine d'Alexandrie et une sainte (dite sainte Agnès) dans laquelle on pourrait également reconnaître sainte Barbe. Le style de ces deux œuvres incite à en placer la réalisation vers la fin du 16e siècle ou dans la première moitié du 17e siècle. Il est possible que le relief en bois représentant La Descente de Croix et ces deux statues aient jadis orné le même retable du prieuré de Longpré, comme le suggèrent la qualité de la sculpture et des rapprochements stylistiques. Mais jusqu'à présent, aucun document n'en a apporté la preuve.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 17e siècle , (incertitude)
  • Lieu de provenance
    Commune : Haramont
    Lieu-dit : Longpré
    Édifice ou site : prieuré de Longpré

Les deux statues ont été taillées dans un bois dont l'essence n'a pas été identifiée. Il s'agit de statues d'applique, les deux œuvres ayant leur revers plat. Telles qu'elles se présentent aujourd'hui, la statue de sainte Catherine est faite de deux pièces de bois et la statue de l'autre sainte est monoxyle. Mais les attributs (disparus) dont elles étaient dotées à l'origine étaient rapportés. Les deux œuvres avaient également reçu une polychromie, appliquée sur un apprêt. Seule la statue de la sainte traditionnellement nommée sainte Agnès a conservé sa polychromie ancienne.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers plat
    • d'applique
  • Matériaux
    • bois, en plusieurs éléments taillé, peint, polychrome, sur apprêt
  • Précision dimensions

    Mesures de la statue de sainte Catherine : h = 90 ; la = 37 ; pr = 19. Mesures de l’a seconde statue : h = 83 ; la = 31 ; pr = 29.

  • Précision représentations

    Le sculpteur a donné aux deux saintes l'apparence de belles jeunes femmes, qui se présentent debout et de face. Sainte Catherine est vêtue d'une longue robe et d'un manteau et porte une couronne sur sa chevelure - évocation de sa noble origine. De ses attributs traditionnels, on reconnaît la roue brisée de son martyre, appuyée ici contre sa jambe droite, et la tête de l'empereur Maximin ou Maximien, placée à ses pieds. Cet empereur, qui fit martyriser la sainte, est ici représenté sous la forme d'un homme âgé, moustachu et barbu, coiffé d'un turban et d'une couronne. Il serre sa barbe de sa main gauche, dans un geste de perplexité - allusion à la joute oratoire remportée par sainte Catherine sur cinquante philosophes païens - et tenait un objet (disparu) dans la main droite. C'était sans doute un sceptre, comme le suggèrent d'autres représentations de la sainte. Sainte Catherine a perdu elle-aussi les attributs qu'elle tenait dans ses deux mains. La position des doigts incite à placer la palme du martyre dans sa main droite et le pommeau de l'épée de sa décollation dans sa main gauche.

    La seconde statue a été classée sous le nom de sainte Agnès, mais les attributs qu'elle tenait ont disparu et rien ne permet d'identifier le personnage, sans contestation possible. La sainte est vêtue de deux tuniques superposées, serrées sous la poitrine par une ceinture, et d'un manteau jeté sur les épaules. Elle portait assurément sur sa chevelure une couronne, aujourd'hui absente. Le geste des doigts de sa main gauche indique que cette main tenait la palme du martyre. En revanche, il est difficile d'imaginer quel objet reposait sur la paume de sa main droite, tournée vers le haut. Aucun agneau n'est représenté près du personnage et la position de l'avant-bras droit correspond difficilement au port d'un animal, à moins qu'il n'ait été de taille minuscule et n'ait reposé sur la paume ouverte. L'identification avec sainte Agnès n'est donc qu'hypothétique. Il pourrait tout autant s'agir de sainte Barbe. Dans ce cas, elle aurait porté sur sa paume, soit un livre ouvert, soit plus probablement un modèle réduit de la tour dans laquelle son père l'avait enfermée, attribut visible sur de nombreux tableaux et statues.

    Sainte Catherine et sainte Barbe sont en outre fréquemment associées, étant des vierges studieuses de noble famille, appartenant à un groupe de saints intercesseurs, et constituant - à cause de leurs divers patronages - des allégories de la vie contemplative (sainte Catherine) et de la vie active (sainte Barbe).

  • État de conservation
    • mauvais état
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    Les deux statues sont très vermoulues. La tête de la statue dite de sainte Agnès semble avoir été cassée puis refixée, de même que les doigts de sa main gauche. Elle portait une couronne rapportée, qui a disparu. Il manque également l'attribut qui était posé sur sa main droite et celui qu'elle tenait dans la main gauche. Les deux attributs que tenait sainte Catherine sont également perdus, ainsi que celui qui était serré par la main droite de l'empereur Maximien. Les deux œuvres ont été restaurées en 1957 par Maxime Chiquet, sculpteur installé à Alliancelles. Les statues ont été décapées pour dégager une éventuelle polychromie ancienne, et le bois a été traité et consolidé.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1912/12/24
  • Référence MH

Bibliographie

  • MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. 3 volumes. Paris : H. Laurens, 1914.

    t. 2, p. 129-130.

Documents figurés

  • LARGNY. Ste Catherine et Ste Marthe (?), impr. photoméc., par Étienne Moreau-Nélaton, photographe, 28 août 1911. In : MOREAU-NÉLATON, Étienne. Les Églises de chez nous. Arrondissement de Soissons. Paris : H. Laurens, 1914, t. 2, fig. 414.

Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Aisne
(c) AGIR-Pic
Riboulleau Christiane
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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