Mesures approximatives des baies 1 et 2 : h = 310 ; la = 70.

La verrière de la baie 0 représente la Vierge de l'Annonciation. La Vierge, qui était agenouillée, se détourne du pupitre où repose le livre ouvert dans lequel elle lisait. Sur le sol, à côté d'elle, est posé un vase d'où sort une tige de lys.

La partie inférieure des baies 1 et 2 forme la scène complète de l'entrée triomphale du Christ à Jérusalem, d'après les quatre Évangiles canoniques (Luc XIX 28-38, Matthieu XXI 1-9, Marc XI 1-11, Jean XII 12-16) et l'évangile apocryphe de Nicodème. À la baie 1, le Christ, monté sur un âne et faisant un geste de bénédiction, passe sous un arbre dans lequel un homme est monté. Un manteau est étendu sur le sol, devant l'âne. La composition de cette scène, qui figure - avec quelques adaptations - dans de nombreuses verrières de la Renaissance et suggère donc l'existence d'un modèle gravé, a fait croire que l'homme dans l'arbre était Zachée et que la scène serait un condensé des entrées successives du Christ à Jéricho et à Jérusalem. Il n'en est rien. La comparaison avec des icônes, des peintures murales et des miniatures montre clairement qu'il s'agit d'un homme qui coupe des branchages et, soit les remet à d'autres, soit les laisse tomber devant le Christ, comme c'est le cas ici. Comme il est dit dans l’Évangile selon saint Matthieu : "D'autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route".

À la baie 2, la population de Jérusalem sort de la ville en tenant des palmes. Au premier plan, des personnages posent des tissus sur le sol. Un homme âgé vient de retirer son chapeau. Un autre s'apprête à le faire.

L'Agonie du Christ au jardin des oliviers occupe le haut de la baie 1 : un ange, tenant un calice, apparaît au Christ, agenouillé à l'écart et en prière, tandis que les trois apôtres (Pierre, Jacques et Jean) sont endormis. En bas à gauche, saint Pierre est reconnaissable à son épée, avec laquelle il va couper l'oreille d'un serviteur du Grand Prêtre, lors de l'arrestation du Christ. En face de lui, est assoupi saint Jean, imberbe.

Le sujet iconographique en haut de la baie 2 n'est pas identifié. Pour Étienne Moreau-Nélaton, Il s'agirait d'une "Pentecôte", tandis que pour les auteurs du Corpus Vitrearum, cette scène formerait un ensemble avec "l'Agonie du Christ". Mais aucune de ces propositions ne convient. Il ne s'agit assurément pas de la Pentecôte, car aucune manifestation de l'Esprit-Saint n'est dépeinte, la Vierge est absente et l'attitude des hommes présents n'est pas en accord avec ce sujet. Jules Leclercq de Laprairie suggère d'y voir une conversation entre saint Pierre et le magicien Simon, sujet effectivement représenté dans des verrières du 16e siècle. Cette hypothèse pourrait être retenue si une attitude nettement dominante avait été accordée à saint Pierre (personnage de gauche). Ici, les hommes qui participent à l'action étant au nombre de douze, il pourrait s'agir d'une représentation du collège apostolique, au sein duquel on reconnaîtrait saint Jean à son visage imberbe. À l'arrière-plan, les personnages sont distribués en petits groupes qui semblent entretenir des conversations animées. Les deux protagonistes les plus importants sont représentés au premier plan, en pleine "disputatio" (débat intellectuel oral devant un auditoire). En témoigne le geste des mains de l'homme barbu de droite - le comput digital -, qui exprime l'énumération d'arguments destinés à réfuter l'opinion de l'interlocuteur. L'homme de gauche à courte barbe tenant un livre pourrait être saint Pierre. Dans ce cas, on pourrait voir dans la scène une représentation d'un désaccord entre saint Pierre et saint Paul, désaccord nommé "conflit d'Antioche", l'homme de droite à la longue barbe, en train d'argumenter en présence de son voisin, voire contre lui, étant alors saint Paul (Lettre de saint Paul aux Galates, chapitre 2). Toutefois, en l'absence d'éléments de comparaison, cette proposition doit être considérée uniquement comme une hypothèse.

Il manque la majeure partie de la baie 0. Les verrières 1 et 2 ont été fortement restaurées au 19e siècle, surtout la verrière de la baie 2. L'entourage des verrières a été refait au 19e siècle. Quelques verres sont fendus ou manquent. La peinture s'efface sur certains verres.

Il est possible qu'à l'origine, les deux éléments de l'Entrée du Christ à Jérusalem aient orné deux lancettes d'une même fenêtre, et aient été complétés d'une troisième partie destinée à prendre place à l'arrière du Christ, car presque toutes les fenêtres de l'église sont constituées de trois lancettes. Dans une autre fenêtre, La Vierge de l'Annonciation devait également avoir pour pendant l'archange Gabriel.