Ce tableau possède le grand intérêt iconographique de présenter une vue cavalière du château de Rogny (canton de Vervins) détruit à la Révolution. Celui-ci apparaît sous la forme d'un édifice quadrangulaire autour d'une cour, dotée de tours et d'un châtelet. Le tableau était peut-être un élément d'un ensemble décoratif plus important, de semblables œuvres pouvant être encastrées dans des lambris de revêtement. Il provient peut-être du décor du château de Rogny. L’œuvre s'inspire sans doute d'une gravure ou d'un plan relevé par les ingénieurs royaux. Exécuté par un peintre local actif en Thiérache au cours de la 2e moitié du 18e siècle, cette vue cavalière, non exempte d'erreurs de perspective et de composition, est proche par son style naïf et savoureux des ex-voto populaires de cette époque. Outre l'intérêt historique cité plus haut, il offre une vue idéalisée du monde rural, proche de celle des plans-reliefs. Il a aussi un caractère ethnographique avec la représentation de jeux de boules et de quilles ainsi que des petits groupes de personnages évoluant dans le parc arboré. Ce tableau a été offert à la Société Archéologique de Vervins lors du legs Amédée Piette en 1883. Ce legs comportait également le tableau représentant l'abbaye de Foigny avant 1734. Le cadre n'est pas celui d'origine et doit dater du 20e siècle. Cette œuvre, dans un assez mauvais état de conservation, ne porte pas de numéro d'inventaire.