Cet ensemble de lambris de demi-revêtement proviendrait de l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Bohéries, dont le mobilier fut dispersé à la Révolution, et partiellement recueilli dans les églises des communes voisines. Ces quatre épisodes de la vie et de la Passion du Christ appartenaient à un ensemble plus vaste, aujourd'hui démembré, dont seulement deux autres éléments ont pu être localisés dans deux églises de Thiérache. Ils ont été remontés à Guise côte à côte sans suivre la chronologie de la vie du Christ. Un cinquième lambris, ayant comme représentation La Visitation, est conservé dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Lesquielles-Saint Germain (canton de Guise), un sixième dans l'église Saint-Martin de Puisieux-et-Clanlieu (canton de Sains-Richaumont) et ayant comme thème l'Annonciation. Ces lambris qui décoraient sans doute l'église abbatiale ou l'un des bâtiments conventuels (réfectoire par exemple) datent du milieu du 18e siècle et présentent des traits stylistiques propres à l'art rocaille. Les scènes de la vie du Christ reprennent vraisemblablement des compositions diffusées par le biais de la gravure et relevant sans doute d'un artiste français. L 'ensemble de Guise peut être rapproché des lambris de l'abbaye Saint-Martin de Laon, provenant également des bâtiments conventuels d'une autre abbaye thiérachienne, celle de Foigny. Egalement de style rocaille, ils présentent de grandes similitudes formelles et structurelles, et deux des compositions s'inspirent de gravures d'après Antoine Coypel. Lors de la mise en place des panneaux de Bohéries dans le bas-côté nord, ils ont alors été partiellement complétés, la travée centrale garnissant le pilier séparant la paire de panneau, a réemployé un élément rocaille.