Dossier d’œuvre objet IM02005008 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique départementale, vitrail dans le département de l'Aisne (XIXe et XXe siècles)
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Ensemble des verrières de l'église (verrières figurées ou verrières décoratives) : Hymne à la Vierge, le Songe de saint Martin (détruit), Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Collection particulière. Droits réservés

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Chauny-Tergnier-La Fère - Coucy-le-Château-Auffrique
  • Commune Bichancourt
  • Adresse Église paroissiale Saint-Martin , rue de l'Église , rue du Calvaire
  • Emplacement dans l'édifice sanctuaire, transept et bas-côtés (baies 0 à 10)
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Hymne à la Vierge
    • Songe de saint Martin (Le)
  • Parties constituantes non étudiées
    verrière

Lors de la reconstruction de l'église de Bichancourt après la Première Guerre mondiale, le peintre Louis Mazetier réalise, dès la fin de 1930 et surtout en 1931, les peintures murales intérieures de l'édifice, dont plusieurs portent cette date. Il conçoit à la même époque le carton des verrières du monument, ou, au moins, des verrières du sanctuaire, du transept et des bas-côtés. En effet, dans le devis de reconstitution des verrières de l'église dressé en août 1953, ces vitraux sont les seuls à être déclarés d'une "classe très recherchée", les autres verrières (non étudiées) de l'édifice n'étant que des "vitraux-mosaïque" en verre teinté, de "classe moyenne". Le compte de liquidation, présenté par la Coopérative de Reconstruction des Églises dévastées au maire de Bichancourt en 1939, attribue la réalisation des verrières de ce monument à un nommé Dupuis, pour la somme de 32000 F. Rien n'est connu sur ce peintre-verrier - le seul de sa profession qui soit cité dans le document - et l'on ne sait s'il faut le confondre avec un verrier lillois de même nom, actif à cette époque. Quoi qu'il en soit, les verrières de l'église ont été détruites au cours de bombardements en mai 1940. Elles ont été remplacées en 1956 par un nouvel ensemble, émanant d'un autre atelier.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1931, daté par source
  • Lieu d'exécution
    Commune : Lille
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Mazetier Louis
      Mazetier Louis

      Louis Barthélemy Olivier Mazetier est né le 29 octobre 1888 à Saint-Michel-en-l’Herm (Vendée). Dès 1908, il se consacre à l’enseignement primaire. Mais en 1911, il abandonne ce métier et entre à l’école des beaux-arts de Nantes. Il parfait alors sa culture, tant générale que musicale. Puis en 1913, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, où il se forme à la peinture dans les ateliers de Raphaël Collin, puis de Fernand Cormon.

      Ayant rencontré Jean Gaudin après la Première Guerre mondiale, il travaille comme cartonnier de vitrail religieux pour le verrier Félix Gaudin et pour son fils Jean. Il se laisse séduire par cette activité et fournit à cet atelier réputé des cartons de vitraux et de mosaïques pour une quarantaine d’églises, de 1920 à 1933.

      S’étant installé à Chauny en 1929, il participe à la restauration et à la reconstruction de nombreuses églises de l’Aisne, s’attaquant à la décoration murale de ces édifices et collaborant avec différents peintres-verriers, dont Pierre Villette de la Société nouvelle artistique et surtout, Marcel Delange. Il produit au cours de la décennie 1930 quelques-unes de ses plus belles verrières dans le département de l’Aisne et atteint le faîte de sa carrière peu avant la Seconde Guerre mondiale.

      Réfugié en Vendée pendant ce nouveau conflit, il destine alors ses créations à plusieurs églises de cette région. Sa carrière rebondit après la guerre, bien qu’en cette période, le décor des églises soit confié aux plus grands artistes contemporains. Il décède à Saint-Fraigne (Charente) le 20 mars 1952.

      Son style particulier et reconnaissable fait souvent appel à des couleurs de verres très denses. Tout aussi originaux sont les sujets religieux traités, souvent inédits, ou les thèmes développés, centrés sur le Bien et le Mal, le Rachat et la Rédemption.

      Pour en savoir plus, consulter : RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.

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      cartonnier attribution par source
    • Auteur :
      Dupuis Robert
      Dupuis Robert

      Robert Victor Camille Dupuis est né à Lille le 9 décembre 1901. A 20 ans, sur sa fiche matricule, il est déclaré vitrier d'art, puis il deviendra maître-verrier par la suite. Le 23 septembre 1926, est formée pour 10 ans une Société en nom collectif Robert Dupuis et Cie, entreprise générale de vitraux d'art et de lustrerie, domiciliée 21 rue Eugène-Jacquet à Lille, où le verrier demeure alors. Son atelier est installé 156 rue Pierre-Legrand à Lille. la Société reste active jusqu'au 2 juin 1934, date de sa dissolution. L'atelier est ensuite transporté 6 rue de Châteaudun, où il va rester jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

      Robert Dupuis est décédé à Salagnac-Clairvivre (Dordogne) le 14 mai 1955.

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      peintre-verrier attribution par source

Les trois baies du sanctuaire ont des mesures et une structure identiques. Il s'agit de baies libres, en forme de lancettes, qui s'achèvent en partie supérieure par un arc en plein cintre. Chaque bas-côté reçoit aussi le jour par trois baies libres surmontées d'un arc en plein cintre. En revanche, ces baies sont moins allongées que celles du sanctuaire. Enfin, les murs nord et sud du transept sont ajourés chacun d'une grande fenêtre à trois lancettes juxtaposées et surmontées d'un arc en plein cintre, la lancette centrale étant plus haute que les deux autres qui l'encadrent.

D'une comparaison avec les verrières créées sur des cartons de Louis Mazetier dans plusieurs autres églises de l'Aisne, il ressort que celles de Bichancourt étaient probablement réalisées avec des pièces de verre antique, assemblées par un réseau de plomb et rehaussées de grisaille. Toutefois, pour éviter que les peintures murales à dominante rouge et des verrières polychromes ne se nuisent réciproquement, Mazetier avait imaginé pour ce monument des vitraux monochromes de teinte grise, intégrant juste quelques notes de couleurs vives. Cette formule, commentée par Yves-Jean Riou dans son ouvrage consacré à l'artiste (2015), a été reprise à une plus vaste échelle, quelques années plus tard, dans l'église de Coucy-le-Château (Aisne).

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • baie libre, 9, rectangulaire vertical, en plein cintre
    • lancette, 3, juxtaposé, rectangulaire vertical, en plein cintre
  • Matériaux
    • verre transparent, verre antique, découpé, peint, grisaille sur verre
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Mesures des trois baies du sanctuaire : h = 392 ; la = 80. Celles du transept sont formées d'une lancette centrale mesurant 580 cm de haut et 75 cm de large, encadrée par deux lancettes de 430 cm de haut et 75 cm de large. Les baies des bas-côtés mesurent 270 cm de haut et 85 cm de large.

  • Précision représentations

    Le programme original de l'ensemble des verrières reste énigmatique, faute de description ou de photographies intérieures de l'édifice. Si les verrières du sanctuaire et du transept étaient assurément figurées, rien ne permet encore de savoir si celles des bas-côtés comportaient elles-aussi des personnages ou se contentaient d'être décoratives, intégrant peut-être des motifs symboliques dans leur composition, à l'image de certaines verrières de Notre-Dame de Chauny, de Trucy ou d'Urcel.

    Seul le sujet des deux verrières du transept est connu, grâce à une maquette conservée au musée des Sables-d'Olonne et à une photographie publiée dans un périodique d'architecture.

    La verrière qui meublait la baie 3, située dans le bras nord du transept consacré à la Vierge, avait reçu de son concepteur le titre d'Hymne à la Vierge, comme en témoigne la maquette mentionnée ci-dessus. Hormis des éléments décoratifs, elle comportait dans la lancette centrale une Vierge en gloire, couronnée, arborant sur la poitrine la représentation d'un cœur entouré de sept étoiles (les sept dons du Saint-Esprit ?). Elle était encadrée par deux anges tournés vers elle et appuyés sur un haut bouclier. Il faut peut-être y reconnaître une variante d'une Immaculée Conception, iconographie confortée par l'inscription peinte sur le mur sous la verrière et par la représentation peinte de plusieurs attributs mystiques de la Vierge autour de cette baie.

    À la baie 4, la verrière n'était pas occupée par une Résurrection du Christ - comme on peut parfois le lire -, bien que la composition en soit proche. Il s'agissait en réalité du Songe de saint Martin, au cours duquel, la nuit suivant le célèbre partage du manteau, le Christ - vêtu du demi-vêtement - était apparu en rêve à saint Martin endormi. Le jeune homme auréolé, portant l'uniforme militaire romain, est assis devant sa tente. Il sommeille, la tête sur son avant-bras, appuyé sur son bouclier et la lance à la main. Un cheval harnaché et un groupe de tentes à l'arrière-plan évoquent un camp romain. Au-dessus de saint Martin et du blason du Christ, la partie supérieure de la lancette centrale est entièrement réservée à l'apparition du Christ. Ce dernier, de face, porte drapé autour de son torse nu le tissu coupé par saint Martin. Le Christ tient une béquille, révélant ainsi que le pauvre infirme d'Amiens n'était autre que Lui. Il est encadré par deux personnages tournés vers Lui et qui semblent présenter chacun un volumen (ou rouleau) déroulé. On y devine avec difficulté les mots "Amour" et "Charité". Il ne semble pas s'agir d'anges, car on ne distingue pas vraiment d'ailes, mais plutôt de saints, d'apôtres ou de prophètes.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, connu par document, partiellement illisible
  • Précision inscriptions

    Aucune inscription n'est repérable sur la maquette de la verrière 5. En revanche, une inscription peinte courait sur deux ou trois lignes au bas des trois lancettes qui meublaient la baie 4. Il a été possible de déchiffrer sur la photographie un bref passage de ce texte, qui confirme l'iconographie "martinienne" de la verrière : "[...] avait donné la veille / au pauvre de [...]". Les deux personnages qui encadraient le Christ présentaient des rouleaux portant respectivement les mots : A/M/O/U/R et C/H/A/R/I/T/E.

  • État de conservation
    • oeuvre détruite
  • Précision état de conservation

    Toutes les verrières de l'église ont été détruites en mai 1940 au cours de bombardements.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Précisions sur la protection

    L'église ayant été inscrite au titre des Monuments historiques le 12 novembre 2018, son décor porté bénéficie de la même protection.

  • Référence MH

Bien que ces verrières n'existent plus depuis 1940, deux d'entre elles sont à ce jour connues par des documents figurés. D'après Yves-Jean Riou, c'est dans cette église que Mazetier aurait inauguré son style de vitraux en camaïeu de gris, dont les plus remarquables exemples ornent encore l'église de Coucy-le-Château (Aisne).

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série W ; sous-série 968 W (Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale) : 968 W 1219 (Bichancourt ; église).

    Dossier des dommages de guerre (1939-1945) de l'église de Bichancourt.
  • AD Aisne. Série R ; sous-série 15 R (Dommages de guerre de la Première Guerre mondiale) : 15 R 1987. Dommages de guerre de la société coopérative de reconstruction des églises du diocèse de Soissons.

    Projet de liquidation au compte de la commune de Bichancourt (1939).

Bibliographie

  • RIOU, Yves-Jean. Le séjour de Louis Mazetier dans l'Aisne. Le point riche. Bulletin de l'Association "Les amis de Louis Mazetier", n° 2, juin 2004, p. 31-44.

    p. 34
  • RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.

    p. 201-202, 372.

Documents figurés

  • Église de Bichancourt (Aisne). - Fresques et vitraux, par L. Mazetier, photographie, par Chevojon, [vers 1932]. In : La Construction moderne, vol. 47, n° 35, 29 mai 1932, p. 578.

  • Les Sables-d'Olonne, musée Sainte-Croix. Maquette de la verrière du bras nord du transept de l'église Saint-Martin de Bichancourt (Aisne), photographie. In : RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : éditions C.P.P.P.C., 2015.

    p. 202 ; fig. 29
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2021
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Édifice
Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt

Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt

Commune : Bichancourt
Adresse : rue, de l'Église, rue du Calvaire