Dossier d’œuvre objet IM02005450 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Statue (petite nature) : Vierge à l'Enfant
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice niche de la chapelle axiale du déambulatoire

La chapelle axiale de la cathédrale, qui semblait précédemment avoir été consacrée à sainte Marie-Madeleine si l'on en croit l'inventaire des archives du chapitre, change de vocable au moment du remaniement complet du chœur dans la seconde moitié du 18e siècle. La chapelle est alors vouée à la Vierge et elle est donc dotée d'un ameublement et d'un décor qui la distinguent de ses voisines. Pour l'orner, le sculpteur Forest ou Forêt, qui dirige les travaux, réalise une statue de la Vierge. La date précise n'en est pas connue ; mais le chanoine Cabaret, qui évoque longuement cette campagne de travaux, signale que les chapelles rayonnantes reçoivent leurs autels et leurs statues en 1771 et que le décor de la chapelle de la Vierge est achevé l'année suivante. La création de l'œuvre est donc à dater de cette période.

Aucun document n'évoque le matériau dans lequel la Vierge a été sculptée par Forest. Or en 1814, la confrérie de la Sainte Vierge, qui se préoccupe de rénover la chapelle axiale, propose au Conseil de fabrique de se charger des frais de déplacement de la statue et de l'achat d'une nouvelle, si cela s'avère nécessaire. Le Conseil de fabrique y consent. Et en effet, l'inventaire de 1836 mentionne, dans cette chapelle, une statue de la Sainte Vierge "en carton-pierre" et, dans la chapelle de la Sainte-Enfance, une statue de Vierge "en pierre fine et distinguée", qui est peut-être l'œuvre de Forest. En 1855, l'évêque qui désire obtenir de l'État le dépôt d'une Vierge en marbre de Foyatier, écrit au ministre des Beaux-Arts, soulignant que la cathédrale possède seulement "une Vierge en carton-pierre de très médiocre exécution". Cette affirmation n'est pas tout à fait exacte, puisque le monument conserve aussi la Vierge du 16e siècle en albâtre. Mais cette dernière, placée dans le couloir de la sacristie, n'est jamais visible des fidèles. la Vierge en pierre "distinguée" semble donc avoir disparu de la cathédrale vers le milieu du 19e siècle et l'on ne sait ce qu'elle est devenue.

Stylistiquement, la Vierge à l'Enfant qui se trouve aujourd'hui dans la chapelle axiale du déambulatoire relève du style néoclassique influencé par l'Antiquité gréco-romaine, qui a fleuri approximativement entre 1760 et 1830. Le traitement du visage semble néanmoins plus proche de la statuaire du Premier Empire que de l'art qui s'est développé vers la fin du règne de Louis XV. Son attribution au sculpteur soissonnais Forest doit donc rester uniquement du domaine de l'hypothèse, jusqu'à ce qu'une analyse de son matériau ait pu être effectuée.

La statue, entièrement sculptée, et sa base en forme de calotte sphérique ont été réalisées dans un seul bloc de matériau. La couche de patine grisâtre qui la recouvre empêche d'apprécier correctement cette matière. La cassure du bras de l'Enfant semble plaider en faveur de pierre calcaire. Mais il pourrait également s'agir d'un matériaux dur élaboré à partir de plâtre et de poudre de pierre, comparable à une sorte de stuc.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers sculpté, (incertitude),
  • Matériaux
    • calcaire, blanc, monolithe (incertitude), taillé, patine
    • carton-pierre, (incertitude), moulé, patine
  • Précision dimensions

    h = 168 ; la = 70 ; pr = 47.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    La Vierge est debout sur un socle dont la forme évoque le globe terrestre. Elle est représentée arrêtée dans un mouvement, comme le suggèrent la position de sa jambe droite, et surtout l'animation des plis de ses vêtements. Elle est vêtue d'une robe, qui laisse passer seulement l'extrémité de ses pieds chaussés de sandales à l'Antique, et d'un long manteau dont un pan revient sur son avant-bras droit. Un voile est posé sur sa chevelure, coiffée de manière élaborée et maintenue par un bandeau. Le traitement du visage révèle une forte influence de la sculpture antique, caractéristique du style néoclassique.

    La Vierge porte l'Enfant nu, qui est tourné vers l'observateur et appuie son avant-bras droit contre la poitrine de sa mère. L'avant-bras gauche étant brisé, l'on ne peut savoir quel geste était accompli par l'Enfant ou quel attribut sa main tenait.

  • État de conservation
    • manque
  • Précision état de conservation

    Il manque l'avant-bras gauche de l'Enfant ainsi que le gros orteil de son pied gauche. L'œuvre a perdu quelques éclats ça et là. La base est brisée à l'avant.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 2008/09/12
  • Référence MH

Documents d'archives

  • AN. Série F ; Sous-série F 21 (Beaux-Arts) : F 21, carton 320, dossier 36.

    Lettre de l'évêque de Soissons au ministre des Beaux-Arts, en date du 11 décembre 1855.
  • AD Aisne. Série G ; G 254. Inventaire ou somme des chartres, titres, pièces importantes, registres et papiers contenus dans les archives du chapitre de l'église cathédrale de Soissons, t. 1.

    p. 519.
  • AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).

    p. 318, 328.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 2 D. Inventaires.

    Inventaire de 1836, n° 38.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 4. Délibérations de la Fabrique (1811-1830).

    Séance du 7 octobre 1814.

Bibliographie

  • DELORME. Notes sur le mobilier artistique de la cathédrale de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 3e série, t. 12, 1903-1904, 8e séance, lundi 1er août 1904, p. 265-292.

    p. 279.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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