Modules carrés de 12 à 13 cm de côté.

Cohabitent des motifs géométriques, héraldiques, végétaux, religieux (Agnus Dei et symboles des évangélistes), des créatures hybrides, des scènes de chasse, mais aussi des fous (avec l'inscription "Prenez a gré" illisible en raison de l'usure des carreaux, fou avec sa marotte dansant), des musiciens (musicien jouant de la flûte et du tabor, dont d'autres exemplaires sont conservés à l'Unité archéologique de Château-Thierry et au musée de la Céramique provenant de la chapelle du hameau de Groscourt (Oise)) et des danseurs de mauresque très typés dans leurs mouvements. Il y le Maure reconnaissable à son bandeau dans les cheveux et à son "pagne". Il y a aussi ce danseur tenant d'une main un bâton et brandissant une épée de l'autre, rare témoignage iconographique de l’amalgame qui s’est produit au cours du XVIe siècle entre la mauresque et les traditionnelles danses de bâtons ou danses des épées, dont l’enjeu est le même : la conquête d’une dame. La mauresque du XVe siècle a ainsi perduré au XVIe siècle à travers ces danses et aujourd'hui encore en Angleterre ("morris dance", dance folklorique anglaise), en Provence ou en Espagne (les "folies d’Espagne"). La danse mauresque avait non seulement gagné les cours princières mais aussi les villes lors des fêtes ou pendant le carnaval (notamment en Provence ou en Allemagne). Sa représentation ici, dans cet édifice modeste, témoigne de sa popularisation.

La position actuelle des carreaux de pavement dans les cadres ne reflète pas la disposition d'origine.