Les quatre évangélistes qui garnissent les baies de l'abside ont été réalisés en deux temps.
Les verrières orientales (baies 1 et 2 : saint Matthieu et saint Jean) ont été exécutées en 1886 par la maison Bazin-Latteux de Mesnil-Saint-Firmin, et offertes en 1887 à l'église de Pierregot par Elisa Joly.
Les deux autres verrières (saint Luc et saint Marc) sont des œuvres un peu plus tardives, réalisées en 1893 par l'atelier noyonnais Bulteau-Goulet, sur commande de la famille Carton (pour la baie 4). La même année, Bulteau-Goulet complétait le décor vitré de l'église en fournissant pour la nef six scènes de la vie de saint Jean-Baptiste, patron de la paroisse.
Ces deux ateliers sont bien représentés dans le canton de Villers-Bocage, surtout celui de Bazin.
Marc-Joseph Bulteau est né à Wazemmes (Nord) le 15 avril 1858. Il est le fils de Hippolyte Bulteau (1828-1895), d'abord installé à Wazemmes, puis, vers 1868, avenue de Laon à Reims, et qualifié selon les sources de sculpteur pour édifices religieux, d'architecte et de peintre-verrier.
Marc Bulteau épouse à Reims, le 15 février 1879, Marie-Zélie Goulet. Son acte de mariage le présente comme peintre sur verre, activité qu'il poursuit jusqu'à son départ de Reims. Peu après (aux alentours de 1882), le couple s'installe à Noyon où vont naître plusieurs enfants. Marc Bulteau apparaît alors dans les actes d’état civil comme "peintre en bâtiment", puis comme entrepreneur de peinture.
Il semble avoir repris son activité de peintre-verrier à Noyon (boulevard Saint-Éloi) vers 1890, d'abord associé à un dénommé Paul Cava, qui n'est plus mentionné vers 1895. À cette date, les publicités publiées dans différentes revues prêtent à son atelier la réalisation de vitraux pour églises et appartements, de "décorations polychromiques" sur faïence fine et lave, de chemins de croix vitrifiés sur faïence et de mobilier d'église. En ce qui concerne la région Hauts-de-France, les verrières qui portent sa signature ont été réalisées entre 1890 et 1905. Actuellement, rien n'est connu sur ce verrier après cette date, si ce n'est qu'il est encore présent à Noyon en 1906 (recensement), mais qu'il est décédé avant janvier 1915 (acte de mariage d'une de ses filles).
Il faut donc veiller à ne pas le confondre avec son père Hippolyte Bulteau, mort à Reims le 29 juin 1895, également connu sous le nom de Bulteau-Jupin, puis, dès la fin de 1881, de Bulteau-Durand - du nom de ses deux épouses successives - et dont l'important atelier a aussi produit des verrières et du mobilier religieux.