Dossier d’œuvre architecture IA80000175 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • enquête thématique régionale, édifices civils et édilitaires d'Amiens des 19e et 20e siècles
  • inventaire topographique, Amiens métropole
Ancien arsenal, dit hôtel des Fiefs, actuellement musée de Picardie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois
  • Commune Amiens
  • Adresse 48 rue de la République
  • Cadastre 2003 VE 121, 122
  • Dénominations
    arsenal, musée
  • Appellations
    Fiefs
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, clôture de jardin, portail

L'ancien hôtel des Fiefs est construit en 1547, sur l'ordre du Roi, pour y abriter l'artillerie et les munitions de la place (Goze). Réparé et agrandi en 1636 (Duthoit), il sera à nouveau affecté au service de l'artillerie de 1818 à 1845, malgré sa cession à l'académie universitaire d'Amiens en 1810. Le cadastre napoléonien (1851) en donne la disposition après l'ouverture de la rue de la Bibliothèque (actuelle rue Puvis-de-Chavannes). On peut y voir un bâtiment de plan en L avec cour, vestige de l'ancien hôtel, et un grand jardin occupant alors la presque totalité du terrain, bordé au sud par des communs, construits dans le 2e quart du 19e siècle. Le dessin d'Aimé Duthoit, en donne une représentation depuis la rue, en 1853, qui ne correspond pas au plan du cadastre. Sur ce dessin, le corps de logis à étage carré et étage de comble, aligné sur rue, semble se prolonger jusqu'à la limite de la parcelle au nord.

La construction d'un musée, d'abord envisagée comme une extension possible de la bibliothèque (séance du conseil des bâtiments civils de 1822 et 1823), est finalement réalisée à l'emplacement de l'ancien arsenal, à l'initiative de la Société des Antiquaires de Picardie. Lors de sa visite à Amiens, en 1853, l'empereur leur cède l'emplacement nécessaire.

Le projet mis au concours, cette même année, donna lieu à une exposition (Goze). Après l'abandon de l'auteur du projet lauréat (un bâtiment de style Renaissance), l'architecte Henri Parent est placé dans l'obligation de remanier ses plans en s'inspirant de certains autres projets présentés (Botrel, Gance, Diet). Commencé en 1855 (Lormier Tattegrain entrepreneur), le chantier est suivi par plusieurs architectes (dont Pinsard ou Garnaud), après la démission d'Henri Parent, la même année, puis achevé sous la direction d'Arthur Diet, deux ans après son inauguration, en 1866. Ce dernier transforme entièrement la décoration dans un style composite gréco-romain et Renaissance et dessine l'escalier d'honneur dont la construction commence en1862. Des peintures murales de Puvis de Chavannes en composent le décor.

En 1890, Emile Ricquier crée le Grand salon sur l'emplacement de la cour intérieure et deux galeries aux rez-de-chaussée et premier étage.

En 1992, l'artiste Sol LeWitt réalise son "Wall-drawing numéro 711" dans une des rotondes.

Pour H. Calland (1869 ca.), le musée Napoléon "est l´un des plus beaux ornements de la ville d´Amiens" (voir annexe 1).

Le cadastre napoléonien (1851) donne une représentation de l'ancien arsenal, implanté en parcelle d'angle. On peut y voir un bâtiment de plan en L avec cour, aligné sur rue, et un grand jardin occupant alors la presque totalité du terrain, bordé au sud par des communs.

Selon A. Goze (1854), l'ancien hôtel des Fiefs est construit en 1547, sur l'ordre du Roi, pour y abriter l'artillerie et les munitions de la place. Réparé et agrandi aux 17e et 18e siècles, il sera transformé en arsenal en 1810 puis détruit pour permettre la construction d'un musée. La ville céda les terrains de l'ancien couvent de Moreaucourt pour agrandir et régulariser l'emplacement. Le projet mis au concours donne lieu à une exposition. Le projet lauréat est un bâtiment de style Renaissance, dans le genre de l'hôtel du 28 rue Saint-Denis. Mais l'auteur engagé à fondre les divers projets se retira. C'est l'architecte Parent qui lui succède.

Pour H. Calland (1869 ca.), le musée Napoléon "est l'un des plus beaux ornements de la ville d'Amiens" (voir annexe).

Les frères Duthoit (1874) indiquent que l'ancien arsenal, construit sous le règne d'Henri II est rétabli en 1636, tel que le présente le dessin d'Aimé Duthoit, réalisé en 1853. Les armes de Maximilien de Béthune, duc de Sully, surmontaient le portail. En 1810, il est affecté à l'académie universitaire d'Amiens qui n'y est pas installée. L'édifice est alors cédé au service de l'artillerie, de 1818 à 1845. En 1853, l'empereur autorise sa cession à la Société des antiquaires de Picardie pour y élever un musée.

Selon les recherches menées par Nathalie Mette lors de l'enquête de 1997, l'ancien musée Napoléon fut construit à l'initiative de la Société des Antiquaires de Picardie qui eut recours à 4 loteries pour financer son projet. Le concours pour la construction du musée fut publié le 15 décembre 1853. L'architecte Henri Parent qui fut choisi, se vit dans l'obligation de remanier ses plans en s'inspirant de certains autres projets présentés (Botrel, Gance, Diet). L'adjudication des travaux eut lieu le 7 août 1854 en faveur de l'entreprise Lormier-Tategrain et la première pierre fut posée en septembre 1855. Après la démission de Parent en 1855, des architectes, tels que Charles Pinsart ou Garnaud, assurèrent son remplacement mais c'est Arthur Diet qui acheva la construction. Il transforma entièrement la décoration dans une style composite gréco-romain et Renaissance et construisit l'escalier d'honneur dont la première pierre fut posée le 20 juin 1862. Des peintures murales de Puvis de Chavannes en composent le décor magistral. Inauguré le 30 mars 1864, le musée fut définitivement aménagé en 1866. En 1890, Emile Ricquier créa le Grand salon sur l'emplacement de la cour intérieure et deux galeries aux rez-de-chaussée et premier étage. En 1992, l'artiste Sol LeWitt réalisa son "Wall-drawing numéro 711" dans une des rotondes.

L'édifice actuel est implanté en parcelle d'angle entre une cour-jardin sur rue et une cour arrière. De plan massé, il est composé de corps reliés par quatre pavillons d'angle délimitant une cour centrale couverte occupée par l'escalier. Deux hémicycles ferment les côtés nord et sud de la cour jardin, comportant des bassins. La parcelle est close d'un mur et, en façade d'une grille et d'un portail.

  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1975/10/29
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures ; escalier et galeries ; peintures de Puvis de Chavannes.

  • Référence MH

Ce dossier établi par Nathalie Mette en 1997 lors d'une enquête thématique sur les édifices civils et édilitaires d'Amiens a été mis à jour et enrichi par Isabelle Barbedor en 2002 dans le cadre de l'inventaire topographique d'Amiens métropole.

L'intégralité du dossier est consultable au centre de documentation de l'Inventaire et du Patrimoine culturel.

Bibliographie

  • CALLAND, H. Guide de l'étranger à Amiens. Description de ses monuments anciens et modernes suivie d'une biographie des hommes remarquables qui sont nés dans cette ville, augmenté par A. Dubois. Amiens : typographie Lambert-Caron.

    p. 95
  • DUTHOIT, Aimé et Louis. Le vieil Amiens. Amiens : typographie et lithographie T. Jeunet, 1874 ; rééd. Amiens : CRDP, 1978.

    p. vij
  • GOZE, Antoine. Histoire des rues d'Amiens. Amiens : Alfred Caron imprimeur éditeur, 1854-1861.

    tome 4, p. 99-102

Documents figurés

  • Section J, dite de la ville intra-muros, 4e feuille, dessin par Desroches géomètre, 1851 (DGI).

  • Amiens. Arsenal, rue des Rabuissons, dessin, par Aimé Duthoit. In En voyage avec Aimé et Louis Duthoit. Amiens : CRDP, 1979.

    3e série, pl. 3
  • Amiens. Le musée de Picardie, carte postale, B. F. Paris éditeur (AD Somme ; 8 Fi 257).

  • Amiens. Le musée. La salle de sculpture, carte postale, L.L. éditeur (AD Somme ; 8 Fi 3664).

Annexes

  • Extrait de : H. Calland, Guide de l'étranger à Amiens
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 1998, 2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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