Dossier d’œuvre architecture IA80010042 | Réalisé par
Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
Ancien manoir de l'Etoile (détruit)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Département de la Somme

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Picquigny
  • Commune L'Étoile
  • Adresse ancienne rue d' Amiens
  • Cadastre 1833 C 99 à 113
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme, moulin, parc, fontaine, jardin d'agrément, bac

L'édifice est représenté sur le plan par masse de cultures de 1807 et sur le cadastre napoléonien de 1834.

Sur le plan par masse de culture, on distingue le logis du manoir, de plan en L, précédé d'une vaste cour à l'est et disposant d'un jardin à l'ouest. Au sud, la ferme, dont le logis est construit sur le même alignement que le manoir, à l'ouest une cour rectangulaire délimitée par des dépendances agricoles.

Le cadastre napoléonien donne une représentation plus précise. Le logis du manoir, de plan en L, possède une aile nord plus profonde (environ 10 m.) que l'aile sud (environ 7 m.), en retour.

Au centre de la cour de la ferme, est représenté un pigeonnier octogonal. Les différents bâtiments composant la ferme sont tous représentés de la même couleur, sans distinction d'un logis.

Au sud de la ferme, on distingue un plan d'eau et un jardin aménagé en carrés de culture, bordé au sud par un canal. Une fontaine est également représentée dans ce jardin.

Les photographies du début du 20e siècle en donnent plusieurs représentations.

Le logis du manoir présente des traitements différents entre les façades extérieures (ouest et nord) et intérieures (est et sud). Côté cour, le logis présente un étage de comble à la Mansart et une façade à 9 travées (aile sud) et 2 travées (aile nord). Sur les façades ouest et nord, l'édifice présente une façade à étage carré.

On distingue également la présence de deux étages de comble.

La position des souches de cheminée et la profondeur de l'aile sud indiquent la présence de 4 ou 5 pièces par niveau et un plan simple en profondeur. On distingue également deux portes dans l'aile sud et une porte dans l'aile nord, qui se signale par la présence d'une tourelle d'angle, au nord-est. La date 1813 est visible sur le pignon est de l'aile nord.

Le logis est construit en calcaire, appareillé en pierre de taille, et couvert d'ardoises.

Les baies de l'aile sud (côté cour) sont très caractéristiques du début du 18e siècle.

Les cartes postales représentant les dépendances agricoles composant la ferme montrent des bâtiments en pan de bois hourdés en torchis. L'ancien colombier comportait un niveau de soubassement en calcaire, appareillé en pierre de taille, et des murs de briques. La date 1784 était sculptée sur un linteau de porte.

Au nord et à l'est, le long de l'ancienne rue d'Amiens et de la rue Saint-Martin, la propriété était close par un mur de calcaire et de briques.

Les travaux historiques menés par Ghislain Lancel indiquent que la ferme et le colombier sont attestés en 1592, date du contrat de mariage d'Antoine III Leblond, qui en fait mention. Un acte notarié de 1668 nous apprend que les bâtiments de la ferme étaient couverts en chaume. Enfin, en 1763, le château seigneurial était couvert, partie en ardoises et partie en tuiles, bâti de pierres de tailles, en dépendaient : bâtiments, cours, basses-cours, pigeonnier, jardins légumiers et plants fruitiers, renfermés de murailles en pierres de tailles [B 206, f° 69 v°].

Ghislain Lancel retranscrit également un inventaire de 1675 (ADS, 3 E 29798), qui signale la présence d'une salle basse et d'un cabinet attenant, d'une cuisine et fournil, de deux chambres hautes, d'une tourelle et de quatre escaliers, enfin de plusieurs dépendances : écurie, attenant à la cuisine, ferme, granges et d'étables, remises, mais également un bac et un moulin. Cet inventaire ne mentionne aucun colombier.

Au début du 20e siècle, le château est aménagé en appartements. Il sera détruit par un incendie en août 1950.

Il ne subiste que le mur de clôture.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 17e siècle, 1er quart 18e siècle
    • Secondaire : 1er quart 17e siècle, 1er quart 19e siècle
  • Dates
    • 1784, porte la date
    • 1813, porte la date
  • État de conservation
    détruit

L'ancien manoir de l'Etoile, dont il ne subiste que des éléments de clôture (mur et portails), était une demeure très caractéristique des manoirs par son implantation à proximité de la rivière et l'importance de ses dépendances agricoles. Un premier manoir est attesté en 1274, qui commande vraisemblablement le passage du bac, assurant la traversée du cours de la vieille Somme. Selon G. Lancel, le cours de la vieille Somme passait juste au sud de la ferme du manoir et la rue Saint-Martin se prolongeait à l'emplacement du manoir.

Le dispositif rappelle celui de l'ancien manoir de Frémontiers.

Les dispositions, seulement connues par des photographies du début du 20e siècle, suggèrent une datation du du 17e siècle, pour l'aile nord, et du début du 18e siècle pour l'aile sud. L'édifice avait subi des transformations, comme le suggèrent les dates portées sur le linteau du colombier (1784) et sur le pignon est de l'aile nord (1813).

L'édifice reconstruit au 17e siècle pour Antoine I Le Blond, époux de Claire Scorion, qui en fait l'acquisition en 1516. son petit-fils Antoine III Le Blond (fils des précédents), époux d'Antoinette de Forcheville, qui y réside de 1571 à 1624. La tourelle, caractéristique de la fin du 16e et du début du 17e siècle, pourrait indiquer une première construction ou reconstruction au moment de son mariage, vers 1592. Les travaux associés à la date de 1660 pourraient être attribués à Antoine V Le Blond, mort en 1675. L'inventaire réalisé à son décès semble indiquer qu'il occupait ce qui correspondait à l'aile nord du manoir.

En 1720, la seigneurie est acquise, avec celle de Condé-Folie, par Pierre I Langlois de Septenville, époux de Marie-Madeleine Daincourt (D'Incourt), qui est inhumée dasn l'église de l'Etoile. Une campagne de travaux (extension aile sud au début du 18e siècle) pourrait lui être attribuée.

C'est enfin Ambroise Léopold Jourdain, époux de Marie Ursule Constance Lasnier de L'Eloge, qui fait l'acquisition des deux seigneuries en 1766.

Documents figurés

  • L'Etoile. Plan cadastral : section C, dessin à l'encre, à l'aquarelle et au lavis sur papier, Sannier jeune arpenteur, 1833 (AD Somme ; 3 P 1613/6).

  • L'ancien château de l'Etoile, photographie, avant 1919 (AD Somme. Fonds de la société des Antiquaires de Picardie ; 14 FI 22/23).

  • L'ancien château, vue de la tourelle d'angle, photographie, avant 1919 (AD somme. Fonds de la société des Antiquaires de Picardie ; 14 FI 22/26).

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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