Dossier d’œuvre architecture IA60001139 | Réalisé par
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Clermont
Ancien moulin à blé, puis à foulon, dits Moulin d'Achon, puis Moulin de Saint-Félix, puis brosserie Autin, devenue musée, dit Moulin-Brosserie de Saint-Félix
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Thelle Vexin-Sablons - Mouy
  • Hydrographies le Thérain
  • Commune Saint-Félix
  • Lieu-dit le Moulin-de-Saint-Félix
  • Cadastre 1983 C 308 à 313
  • Dénominations
    moulin à blé, moulin à foulon, brosserie
  • Appellations
    Moulin d'Achon
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, salle des machines, bâtiment d'eau, remise, garage, logement patronal

Usine constituée de deux moulins séparés par la rivière du Thérain. Le plus ancien, dénommé Moulin d'Achon, remonte à l'époque médiévale. Il est mentionné en 1533, comme moulin à blé, dépendant de l'abbaye bénédictine de Saint-Lucien de Beauvais. De cette époque, subsistent certains éléments d'élévation, tels que le pignon en pierre de taille et ses contreforts.

A la Révolution, il est vendu comme Bien National. Vers 1835, il apparaît comme étant la propriété de Jean-Baptiste Delafraye, qui, l'année suivante, demande au préfet l'autorisation de reconstruire le moulin à blé, dont il s'est rendu acquéreur. Mais avant que l'instruction de cette demande aboutisse, le moulin est vendu à nouveau. En 1840, le site industriel est acheté par deux industriels de Mouy : Achez, spécialisé dans la fabrication de machines à carder la laine, et Leclerc, filateur de laine. Ces derniers convertissent le moulin à blé en moulin à foulon, et modifient le site en créant un déversoir et en installant de nouvelles roues hydrauliques. En 1864, ils le cèdent à Mascré qui exploite le site pour le blanchiment et le sciage d'os destiné à la tabletterie et la boutonnerie.

C'est vraisemblablement vers cette période qu'un second moulin (encore inexistant sur un plan de 1854) est construit en aval du précédent. Cet édifice est complété vers 1880 d'ateliers en shed, dont la dernière des trois travées porte la date de 1884. A partir de 1892, Fleury-Cossart, nouveau propriétaire de l'usine, maintient le travail de l'os mais développe parallèlement une partie propre à la fabrication des brosses à dents. Cette nouvelle activité connaît un essor important, permettant à l'industriel de se faire construire un imposant logement patronal à proximité. En 1910, l'usine, dont la production se tourne davantage vers la brosserie, est vendue à Albert Autin. Ce dernier poursuit l'activité et agrandit les ateliers en shed de quatre travées supplémentaires vers 1920, puis à nouveau vers 1950 de trois autres à usage de bureaux. Malgré les crises successives qui touche l'industrie brossière au cours du 20e siècle, Autin parvient à faire fonctionner l'usine jusqu'en 1979.

A la fermeture, les bâtiments sont abandonnés avec toutes les machines de production et les moteurs hydrauliques. Mais en 1994, grâce au travail de l'Ecomusée des Pays de l'Oise, le site est préservé et transformé en musée de la brosserie. Depuis 2002, l'établissement est géré par le Comité départemental du Tourisme de l'Oise.

Roue hydraulique verticale de type Poncelet (étudiée) et système de régulation à boules type Watt, de la marque Granger à Rouen, réalisé entre 1830 et 1840.

Marques déposées : Falconia vers 1895 pour les brosses à dents, et Docteur Grange vers 1920 pour les blaireaux. Le site est électrifié vers 1930. Vers 1920 : 125 ouvriers ; en 1970 : 40 salariés.

Le site industriel est composé de deux moulins établis sur le cours de la rivière du Thérain, à l'écart du village de Saint-Félix. Le plus ancien bâtiment est construit en pierre de taille de moyen appareil et réhaussé d'un étage en brique. L'un de ses pignons, également en pierre, a conservé un contrefort central, derrière lequel est aménagée la cage dans l'oeuvre de la roue hydraulique verticale, toujours en place. En aval de ce moulin et séparé d'un large déversoir cantonné d'une double volée de vannes de décharge, est établi le second moulin, également construit en pierre. Il se compose d'une élévation à un étage à cinq travées, couvert d'un toit en tuile plate, à longs pans et pignons découverts. Son pignon donnant sur la rivière reçoit la cage hors oeuvre du moteur hydraulique, en brique et couvert d'un toit de tuile mécanique en bâtière. Il est prolongé d'une série de dix travées d'ateliers couverts de sheds. Les quatre premiers sont en moellons de pierre enduits, tandis que les extensions postérieures de ces ateliers sont en brique. Enfin, le logement patronal, qui s'étend de l'autre côté de la rivière est construit en brique et couvert en ardoise. Il comporte une élévation ordonnancée, comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble à surcroît. Ses angles et les linteaux d'ouverture sont en pierre de taille. L'usine a conservé l'ensemble de ses machines de production encore en marche au moment de la fermeture ainsi que ses différentes roues hydrauliques et systèmes de transmission énergétique.

  • Murs
    • brique
    • calcaire
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise, tuile plate, tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
    • toit en bâtière
    • appentis
    • pignon couvert
    • pignon découvert
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie électrique
    • produite sur place
    • achetée
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine de production, machine énergétique
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1990/06/28
  • Précisions sur la protection

    Moulin ouest ainsi que les quatre travées à sheds qui le prolongent avec les dispositifs techniques de fonctionnement du moulin est, avec mécanismes de fonctionnement ; deux roues hydrauliques, régulateur à boules, chute et vannage.

  • Référence MH

Régulateur à boules (oeuvre étudiée dans la base Palissy).

Documents d'archives

  • AD Oise. Série H ; H 1229. Biens de l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais à Saint-Félix. 16e - 18e siècles.

  • AD Oise. Série M ; Mp 2541. Etablissements insalubres et dangereux. Saint-Félix, 1889-1939 - Mascré, scierie d'os.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 337. Cours d'eau et usines.

    Saint-Félix (1820-1922).
  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 266. Cours d'eau et usines.

    Hondainville (1817-1936).

Bibliographie

  • BRANCOTTE, Didier. La brosserie dans le Pays de Thelle et la vallée du Thérain. In Le bois, l'os, la corne, l'ivoire, la nacre : aspects de la tabletterie en France. Amiens : AGIR-Pic, 2001.

    p. 41-50
  • ECOMUSEE DES PAYS DE L'OISE. Mémoires de brosses : brosses et brossiers aux XIXe et XXe siècles. Beauvais : Ecomusée des pays de l'Oise, 1997.

    p. 21-22
  • FRICHET-COLZY, Hélène. Le moulin-musée de Saint-Félix : un site qui incarne toute la mémoire de la brosserie d'autrefois. In Le bois, l'os, la corne, l'ivoire, la nacre : aspects de la tabletterie en France. Amiens : AGIR-Pic, 2001.

    p. 51-52
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

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