Dossier d’œuvre architecture IA02010635 | Réalisé par
Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, le Chaunois industriel
Ancienne demeure d'industriel, dit Château Maguin ou Château d'Andelain
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Chaunois - Coucy-le-Château-Auffrique
  • Commune Andelain
  • Adresse 3 rue Principale , chemin du Moulin à Vent
  • Cadastre 2015 A 136, 213, 362 à 365
  • Dénominations
    demeure
  • Genre
    d'industriel
  • Appellations
    Château Maguin, Château d'Andelain
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier, écurie, conciergerie, pièce d'eau, demeure, parc, jardin potager, canal de jardin, vivier

Après que le site ait accueilli une petite exploitation d'extraction d'alun au tout début du 19e siècle, en 1868, il est la propriété de Louis-François Decroix, fabricant de sucre à Crépy, qui décide d'y faire construire sa demeure. Il confie les plans à l'architecte Henri Parent qui dirige les travaux de cette construction jusqu'à son achèvement en 1870. Transmise à ses deux fils en 1872, la demeure est vendue à Alfred Maguin, le 25 mars 1891, pour la somme de 175.000 francs. Le domaine se compose alors d'un parc avec étangs et 17 hectares de terres. Il est possible que parmi les terres vendues avec le domaine figurent plusieurs terrains sur la commune de Charmes, dont la Grande Pièce sur laquelle Alfred Maguin fera construire sa cité-jardin en 1924. Au 19e siècle, Decroix est en effet propriétaire de plusieurs terrains à Charmes qui pourraient avoir été inclus à la vente de sa propriété d'Andelain.

A la fin du 19e siècle, Alfred Maguin entreprend un réaménagement complet du château et fait appel à l'architecte paysagiste Edouard Redont pour dessiner le vaste parc du château, dont les plans sont exposés à Reims en 1898. Mais dès le 1er septembre 1914, la demeure est occupée par l'armée allemande qui la dynamite avant son évacuation en octobre 1918. Au retour d'Alfred Maguin en 1919, le château est entièrement en ruine et le parc se trouve dans "un désordre inexprimable". Edouard Redont, intervient à nouveau pour dresser l'état des dommages de guerre subis à l'ensemble du domaine qu'il avait dessiné.

Selon un cartouche situé à l'angle nord du mur de clôture de la propriété, la reconstruction est engagée en 1921 (date portée). L'architecte chargé de la reconstruction de l'édifice n'est pas connu. Il est toutefois possible qu'Alfred Maguin ait aussi confié la reconstruction de sa demeure à Charles et Jean de Montarnal, architectes parisiens, à qui l'industriel avait par ailleurs confié la majeure partie des travaux de reconstruction dans la commune de Charmes, dont il était également le maire.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , (détruit)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1870, daté par travaux historiques, porte la date
    • 1921, daté par source, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Parent Henri
      Parent Henri

      Architecte originaire de Valenciennes (Nord).

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      architecte attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Decroix Louis-François
      Decroix Louis-François

      Industriel du sucre à Andelain (Aisne).

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      commanditaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Maguin Alfred
      Maguin Alfred

      Alfred Louis Auguste Maguin nait le 18 août 1851. Ingénieur civil des mines, puis Industriel spécialisé dans la fabrication de couteaux et coupe-racines de l'industrie sucrière, il développe son entreprise à Charmes (Aisne). Homme politique.

      Nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 3 janvier 1892, puis Officier de la Légion d'honneur le 14 août 1900, puis Commandeur de la Légion d'honneur le 9 mars 1908. Il décède le 21 mars 1935 dans sa 84e année.

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      commanditaire attribution par travaux historiques
    • Auteur : architecte paysagiste attribution par source
    • Auteur :
      de Guirard de Montarnal Joseph Charles , dit(e) Charles de Montarnal
      de Guirard de Montarnal Joseph Charles

      Architecte parisien, qui réalise notamment La maison Eymonaud (7 impasse Marie-Blanche à Paris), entre 1892 et 1897. Cette maison de style néogothique est inscrite MH par arrêté du14 septembre 1995.

      Il réalise également

      Il participe à la réalisation de la section française de l'exposition universelle d'Amsterdam (1895) de Bruxelle (1897) de Paris (1900) et d'Hanoï (1902). A la même époque, il réalise l'institut orthopédique de Berck (Pas-de-Calais) et des immeubles HMB à Levallois-Perret, pour Ernest Cognacs, directeur de la Samaritaine.

      EN 1904, il reçoit le grand Prix du jury à l'exposition de Saint-Louis.

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      architecte (incertitude), attribution par tradition orale
    • Auteur :
      de Guirard de Montarnal Jean , dit(e) Jean de Montarnal
      de Guirard de Montarnal Jean

      Architecte. Jean de Montarnal, dessine les plans d'une maternité, rue Eugène-Millon à Paris, en 1922, en collaboration avec son père, Joseph-Charles de Guirard de Montarnal. Il co-signe la plupart des plans de reconstruction des édifices de la commune de Charmes après la Première Guerre mondiale.

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      architecte (incertitude), attribution par tradition orale

Le château Maguin est situé en écart, aux confins nord de la commune d'Andelain, séparé de la commune de Charmes par la D 1032 qui relie Noyon à Nouvion-et-Catillon. Avec son parc, il s'étend sur plus de 4,3 ha et comprend le château proprement dit, une maison de gardien, un pigeonnier et des écuries avec ses dépendances agricoles attenantes.

Le logis est implanté au milieu de la propriété. Il s'inspire du précédent édifice, par une reprise du style brique et pierre, mais s'en distingue par des dispositions architecturales plus épurées. De plan massé, il présente une élévation ordonnancée à cinq travées, précédé d'un avant-corps en pierre de taille, en rez-de-chaussée, qui forme balcon à l'étage. Le rez-de-chaussée surélevé est traité en brique et pierre alternées tandis que l'étage souligne davantage les ouvertures par un encadrement de pierres harpées. L'ensemble est couvert d'un toit en ardoise, en pavillon, à terrasse faitière en zinc. L'avant-corps polygonal en pierre, qui constitue l'accès principal de l'édifice, est accessible par un petit escalier à six degrés convexes, qui compense la surélévation de la cave. Cet espace aménagé en vestibule est éclairé principalement par une importante verrière zénithale qui s'inscrit dans le toit terrasse. L'étage de combles est éclairé par une large lucarne à fronton cintré, encadrée de deux autre lucarnes en œil-de-bœuf.

Le parc à l'anglaise qui entoure le château a été profondément remanié. Seules les dispositions allant de l'entrée principale jusqu'au château sont encore partiellement reconnaissables. Dans cette partie, le massif central et les allées qui l'entourent sont encore dessinées. En revanche, toutes les pièces d'eau et les bassins ont été comblés. Au sud et à l'ouest tous les aménagement ont disparu aux dépens d'une zone simplement enherbée.

La partie qui s'étend à l'est et au nord est marquée par un pigeonnier tour de plan octogonal, construit en brique avec éléments de pierres pour le soubassement et les arêtes du polygone qui forment un jeu décoratif de brique et pierre alternées. L'élévation se poursuit par un second niveau en pan de bois et brique, de section plus petite. couronnée par un courte flèche en ardoise et égouts retroussés. Les bâtiments agricoles et les écuries, qui occupent la limite est de la propriété, sont construits en brique, avec toiture en tuile mécanique. L'ensemble forme un ensemble à deux corps de bâtiments, implantés symétriquement de part et d'autre d'un avant-corps à pignon de façade. Cette partie centrale reprend les principes d'une élévation basilicale.

La maison de gardien, implantée au nord de la propriété, reprend le même principe d'élévation de ce corps central. A l'angle extérieur, un cartouche porte les date de 1870 et 1921 ainsi que les initiales entrelacées M et P.

  • Murs
    • brique brique et pierre
    • bois pan de bois
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique, verre en couverture, zinc en couverture
  • Couvertures
    • terrasse toit brisé en pavillon
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit en bâtière
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Jardins
    parterre de gazon, pièce de gazon, bosquet, massif d'arbres
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette demeure, appelée communément Château d'Andelain ou Château Maguin, est associée à la personnalité d'Alfred Maguin, industriel de la commune voisine de Charmes. Si l'industriel n’est pas à l'origine de la construction de la demeure élevée en 1870 sur les plans de l'architecte Henri Parent, il y inscrit sa marque dans le parc qu'il fit aménager en faisant appel à Edouard Redont, l'un des architectes paysages les plus renommés de son temps. On rapporte que Maguin y avait planté de nombreuses espèces exotiques ramenées de ses voyages à l'étranger. Après la Villa Grand-mère, qui était au cœur du village de Charmes et qu'il fait reconstruire pour son fils, le château d'Andelain, plus éloigné, était une demeure où Alfred Maguin séjournait et aimait recevoir en privé et avec faste. Après la première guerre mondiale, Alfred Maguin, qui réside alors plus souvent à Paris, fait reconstruire une demeure plus modeste qui s’apparente à un rendez-vous de chasse et il fait restaurer le vaste parc qui lui sert d'écrin. C'est dans ce château qu'il reçoit notamment en 1931 son ami Paul Doumer, devenu Président de la République. C'est aussi dans ce château qu'Alfred Maguin décède le 21 mars 1935.

Documents d'archives

  • AN. Série F ; F12 8663. Dossier de légion d'honneur (LH 1688/54) d'Alfred Louis Auguste Maguin.

  • AD Aisne. Série R ; 15 R 772. Dossier de dommages de guerre des propriétés de M. A. Maguin à Charmes et Andelain, 1920-1924.

  • AC Charmes ; [non coté]. MORELLE (Henri). Charmes (Aisne), un village, une histoire. Manuscrit. [Histoire communale].

    p. 630-631.

Bibliographie

  • ECK, Francis. Il était une fois des châteaux dans l´Aisne, du Moyen Age au 18e siècle. Laon : [s.n.], 2004.

  • SUDANT, Pierre. Évolution économique et sociale d'une commune rurale de l'Aisne, Charmes. XIXe & XXe siècles. Mémoire de maîtrise : Paris Sorbonne : 1975.

Périodiques

  • Expo Concours pour les promenades de Reims. Maquette et plan du château d'Andelain par Edouard Redont, lauréat du concours. L'Architecture.

    18 mai 1898, n°22. p. 196.

Documents figurés

  • Plan du premier étage du château, tirage sur papier d'après copie, [s.d.] (archives privées).

  • Environs de La Fère. Andelain. Le Château, carte postale. Editions Cattiaux, vers 1910 (coll. part.).

  • Charmes (Aisne). Les ruines du château d'Andelain, carte postale, [1917] (coll. part.).

  • Charmes (Aisne). Le château Maguin, carte postale, vers 1930 (coll. part.).

  • Vue d'ensemble du nouveau château, tirage photographique noir et blanc, vers 1930 (coll. part.).

  • Alfred Maguin sur le perron de son château d'Andelain, tirage photographique noir et blanc, 1931 (archives privées).

  • Plan du château d'Andelain et de ses dépendances, levé par Édouard Redont, architecte paysagiste, [1920] (AD Aisne ; 15 R 772).

Annexes

  • Réception au château d'Andelain des membres de l'Association des chimistes de sucreries et distilleries réunis en Congrès à Laon. (La Tribune de l'Aisne, 5 mai 1893).
  • Attribution du premier prix du concours pour la transformation des jardins de Reims à Edouard Redont, 1898.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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