• inventaire topographique, canton de Noyon
Ancienne église funéraire devenue abbaye de bénédictins Saint-Eloi à Noyon (première abbaye détruite)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays Noyonnais - Noyon
  • Commune Noyon
  • Lieu-dit faubourg Orroire
  • Cadastre 1974 AK 8 à 15
  • Dénominations
    église, abbaye
  • Genre
    de bénédictins
  • Vocables
    Saint-Eloi, Nativité-de-la-Vierge
  • Parties constituantes non étudiées
    église, cloître

Comme l´abbaye Saint-Barthelemy, elle semble avoir été fondée hors les murs, sur le site d´un ancien cimetière, dans lequel une église funéraire destinée à abriter le corps de saint Eloi (mort le 1er décembre 659), avait été élevée à l´initiative de la reine Batilde. Cette église a sans doute donné son nom au quartier d´Orroire (« Oroir » = Oratoire). C´est sur ce site prestigieux que sera fondée l´abbaye Saint-Eloi, en 842. Le diplôme de Charles le Chauve, corroboré par la bulle de Jean XV en 988, confirme la dédicace du monastère à saint Eloi.

Une nouvelle église est commencée sous l´abbatiat de Raoul Il (1197-1232 env.) et achevée sous celui de Robert (1232-1244 env.). Le choeur fut consacré lors de la fête de la Nativité de la Vierge de 1240. Cette église est connue par une description de Le Vasseur et surtout par un plan inédit, conservé aux Archives nationales, daté de 1659, partiellement confirmé par les fouilles effectuées en 1935 par Granthomme. Le choeur de cette ancienne église abbatiale présente une parenté avec celui de l´église de l´abbaye cistercienne d´Ourscamp, reconstruit sous l´abbé Guillaume l (1233-1257).

Cette église est partiellement détruite, en 1591, lors de la prise de la ville par Henri IV. En 1630, les religieux réfugiés dans la ville sont autorisés à reprendre possession de leur couvent mais ils devront le faire démolir, en 1649. Une nouvelle abbaye (étudiée) sera construite dans la ville close.

L'abbaye Saint-Eloi est fondée en 842, dans le faubourg d´Orroire, à l´emplacement d´une église funéraire destinée à abriter le corps de saint Eloi (mort le 1er décembre 659), élevée à l´initiative de la reine Batilde. Détruite par les Normands, elle est reconstruite et agrandie, dans la 1ère moitié du 13e siècle. Commencée sous l´abbatiat de Raoul II (1197-1232 ca.), le choeur est achevé en 1240. Cette église est connue par un plan, levé en 1659 par un mauriste, Dom Hilaire Pinet, après que les religieux de Saint-Eloi furent établis au « Pré Saint-Eloi ». Elle comprenait une nef de cinq travées accostées par deux doubles collatéraux. A l´ouest, les massifs à piliers composés indiquent deux tours de façade. Un transept non saillant s´ouvre sur une croisée régulière qui repose sur quatre piliers composés, supportant sans doute deux tours latérales. Ceci semble confirmé par la présence d´un escalier à vis, inscrit dans l´épaisseur du pilier nord. Le sanctuaire, particulièrement développé, comprend quatre travées d´avant-choeur flanquées de doubles collatéraux. Les seconds bas-côtés se terminent par un mur perpendiculaire, formant sans doute chapelle. Les cinq chapelles rayonnantes, de plan évasé, s´ouvrent sur le déambulatoire. Le Vasseur donne la titulature de sept autels : le maître-autel, dans la chapelle d´axe, au vocable marial, puis de gauche à droite : Saint-Sépulcre, à l´extrémité du second collatéral nord, ensuite Saint-Antoine, Saint-Quentin, Sainte-Anne, Saint-Pierre et enfin Saint-Nicolas. Adossé au flanc sud de l´église, un cloître est indiqué sur le plan. Les fouilles de Granthomme (1935), effectuées sur le cours Druon, permettent de confirmer l´exactitude du plan de 1659 ; elles ont mis au jour l´extrémité du choeur avec son abside accostée par ses cinq chapelles rayonnantes. Quelques chapiteaux de l´église ont pu ainsi être dégagés. L'église est partiellement détruite, en 1591, lors de la prise de la ville par Henri IV. Les religieux sont autorisés à reprendre possession de leur couvent en 1630 mais devront le faire démolir en 1649. Les religieux soumis à la réforme des bénédictains de Saint-Maur, s'installent dans les murs où l'abbaye est reconstruite de 1661 à 1682, pour être à nouveau détruite durant la Révolution. Plusieurs chapiteaux de l'abbaye du 13e siècle sont conservés dans plusieurs édifices de Noyon.

  • Remplois
    • Parties déplacées à Commune : Noyon
  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    5 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • État de conservation
    détruit
  • Techniques
    • sculpture

Bibliographie

  • INVENTAIRE GENERAL Région Picardie. La ville de Noyon. Dir. Martine Plouvier. (Cahiers de l'inventaire ; 10). Catalogue de l'exposition : "Noyon, mille ans d'art et d'architecture", Musée du Noyonnais, 20 juin-5 octobre 1987. Amiens : AGIR-Pic, 1987.

    p. 176-179.
  • MELICOCQ, Alphonse de la Fons de. L´abbaye de Saint-Eloi de Noyon au XVIIe siècle. Noyon, 1863.

    t. IX, p. 523.
  • Notices historiques et listes des abbés de Saint-Eloi et de Saint Barthélémy. Gallia Christiana. Ed. des Bénédictins.

  • TASSUS, Abbé. L'abbaye Saint-Eloi de Noyon. Comité archéol. et hist. Noyon : comptes rendus et mémoires lus aux séances, 1894.

    tome X, p. 137-214.

Documents figurés

  • Plan de l'ancienne église de Saint-Eloi de Noyon levé en 1659, dessin (AN, NIII Oise 68).

Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 2009