Dossier d’œuvre architecture IA80003711 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022. Responsable de service région Picardie puis Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • inventaire topographique, Amiens métropole
  • patrimoine funéraire
Ancienne église paroissiale et cimetière Saint-Pierre de Poulainville, devenu cimetière communal (détruit)
Œuvre repérée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme - Archives départementales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Amiens Métropole - Amiens
  • Commune Poulainville
  • Adresse place de l' Eglise
  • Cadastre 1811 C 459, 460
  • Dénominations
    église paroissiale, cimetière
  • Vocables
    Saint-Pierre

Comme à Boves, le cimetière paroissial survit à la destruction de l'église en 1871, et permet ici son extension, bien qu'il reste de taille réduite (694 m2). Comme à Dreuil-lès-Amiens, le cimetière reste au milieu du village, jusqu'à sa suppression au début du 20e siècle.

Curieusement les concessions perpétuelles occupent l'ancienne nef et pas le chœur, puis toute l'ancienne église.

Illustration de l'attachement de la population au lieu de sépulture ancestral malgré l'épidémie de typhoïde de 1899. Un des derniers cimetières déplacés de l'aire d'étude.

Ce cimetière détruit est cependant bien documenté et constitue une illustration des cimetières ruraux au 19e siècle.

Documents figurés :

Le cadastre napoléonien (doc. 1) figure l'église, édifice de plan allongé, et le cimetière, au nord-ouest.

Sources :

Les sources conservées aux Archives départementales (série O) indiquent qu´en 1804, il est nécessaire de réparer le mur du cimetière, "qui est tout à fait détruit et qui sert de pâturage à tous les animaux de la commune".

L´église fait l´objet de nombreuses réparations en 1807, en 1812 (toiture et clocher) et en 1824 (ouverture d´une nouvelle porte en remplacement d´une autre présentant des "inconvénients graves"). En 1828, l´église "est si pauvrement ornée, qu´elle fait peine à l´honorer pour le lieu où Dieu repose". Elle subira d´autres réparations en 1833 (couverture) et en 1845 (clocher), avant sa démolition en 1871. En 1859, la commune doit établir les tarifs des concessions du cimetière. Le maire renonce à percevoir une taxe "considérant que le cimetière de cette commune, assez spacieux pour le moment, se trouve entrepris par les places que chaque famille possède depuis un temps immémorial et qu´il serait impossible de les déposséder sans les froisser dans leurs plus chères affections [...], les habitants de cette commune étant simples, modestes et peu soucieux du luxe des sépultures". Une parcelle de 50 m2 est dédiée aux morts étrangers à la commune. Le projet de reconstruction de l´église, qui entraînera la démolition de l´ancienne, permettra l´agrandissement du cimetière.

En 1871 le mur sud de l´ancienne église démolie sert de mur de clôture au cimetière. Un nouveau plan d´alignement est dressé l´année suivante, date à laquelle est établi un tarif des concessions dans le cimetière. Un plan réalisé en 1872 (doc. 2) montre que les nouvelles concessions sont situées à l´emplacement de l´ancienne église.

En 1872, madame veuve Darquet veut faire élever un monument sur la tombe de son fils. L'agent-voyer Deflesselle lui propose un projet de monument qui ne lui donne pas satisfaction. Par ailleurs, une convention semble avoir été passée par son mari en 1871 avec l'entrepreneur amiénois Lefebvre qui l'emmène au cimetière de la Madeleine "afin d'y examiner plusieurs modèles de monuments".

Un plan est défini en 1875 (cf. annexe). En 1882, toutes les concessions perpétuelles sont occupées, il semble nécessaire d´agrandir le cimetière. La totalité de la surface de l´ancienne église est alors affecté aux concessions à perpétuité, et deux parcelles sont attribuées aux concessions temporaires, dans l´angle nord-est du cimetière. L´année suivante, une porte en fer, fabriquée par le serrurier amiénois Accart, est posée. Le mur de clôture est reconstruit en 1888, sur les plans de Deflesselle, architecte de l´Etat à la maison centrale de Doullens et maire de la commune. Le plan réalisé à cette occasion (doc. 4) montre qu'au nord, le cimetière est partiellement clos d'une haie.

En 1900, une inspection du médecin du bureau d´hygiène a lieu après une épidémie de fièvre typhoïde survenue en 1899 ; il préconise le transfert du cimetière et l´interdiction du puits voisin. Le maire de la commune considère cependant qu´il n´y a pas lieu de supprimer le cimetière. En 1907, il écrit encore au préfet que le cimetière n´est "pas grand" mais qu´il est "suffisant pour la population" qui décroît. "Je reconnais qu´un cimetière n´est pas à sa place au milieu du village, mais je suis persuadé que sa suppression contrarierait la majorité des habitants dans leur respect pour les morts."

  • Typologies
    cimetière d'enclos paroissial (churchyard)
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Photo internet.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3091. Poulainville. Administration communale (avant 1869).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3092. Poulainville. Administration communale (1870-1939).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3093. Poulainville. Administration communale (1893-1939).

Documents figurés

  • Poulainville. Plan cadastral, section C, 1811 (DGI).

  • Poulainville. Plan du cimetière, dessin, 1872 (AD Somme ; 99 O 3092).

  • Poulainville. Plan du cimetière, dessin, 1882 (AD Somme ; 99 O 3092).

  • Poulainville. Projet de reconstruction et de réparation d'une partie des murs du cimetière, dessin par Deflesselle architecte, 1888 (AD Somme ; 99 O 3092).

Annexes

  • Délibération du conseil municipal, relative à la disposition des tombeaux dans le cimetière, 1875 (AD Somme ; 99 O 3092)
Date d'enquête 2002 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022. Responsable de service région Picardie puis Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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