Dossier d’œuvre architecture IA60005297 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Ancienne grange cistercienne de Troussures, puis ferme, aujourd'hui demeure
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Sainte-Eusoye
  • Lieu-dit Troussures
  • Cadastre 1809 F 5, 6, 3 Les parcelles 5 et 6 sont loties par les bâtiments de la ferme. La n°3 clôt le jardin, verger et potager.  ; 1963 AD 9, 8 La parcelle 9 est occupée par les bâtiments de la ferme. La n°8 clôt le jardin, verger et potager.  ; 2016 ZL 17, 18 La parcelle 17 est occupée par les bâtiments de la ferme. La n°18 clôt le jardin, verger et potager.
  • Dénominations
    ferme, grange monastique, demeure
  • Précision dénomination
    grange cistercienne
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, bergerie, écurie

D’après Dietrich Lohrmann (cité par François Vasselle), cette grange cistercienne a été implantée à la suite du défrichement du bois de Noirvaux, cédé au 12e siècle à l’abbaye de Chaalis par l’abbé de Breteuil. La première occurrence connue de Troussures dans la documentation écrite (Cartulaire de l’Hôtel-Dieu de Beauvais) remonte à 1179 (Émile Lambert, 1982). La première exploitation agricole s'est probablement structurée dès la fin du 12e siècle.

De la grange édifiée par l'abbaye de Chaalis vraisemblablement à la fin du 13e siècle (baies à arcs brisés surmontées d’un quadrilobe, arcades en arcs brisés, piliers aux tailloirs moulurés), il reste aujourd’hui les deux pignons en pierre de taille calcaire. Une photographie de Fernand Watteeuw prise en 1962 montre l’intérieur de la grange qui servait alors de bergerie. Son plan est rythmé par des arcades aux arcs brisées soutenues par des piliers octogonaux. Une imposante charpente s’appuie sur cette structure en pierre.

Des reconstructions et constructions de plusieurs bâtiments agricoles ont également lieu au cours de l’époque moderne. Des éléments des 17e et 18e siècles sont encore en place comme la porterie (au moins en partie) ainsi que le pavillon situé dans l’angle nord-est de la ferme.

L’étude du cadastre napoléonien (1809) permet de se représenter l’organisation de la ferme juste après la Révolution : des bâtiments se trouvaient à l’emplacement du logis actuel (côté nord) et des anciennes écuries (côté est). Au sud de la parcelle une construction fermait l’espace entre la grange et l’angle sud-est. Enfin, côté ouest, deux bâtiments indépendants sont figurés : il n'en reste rien aujourd’hui

D’importants travaux de reconstruction sont menés dans le premier tiers du 20e siècle. Les bâtiments en brique le long du côté est (dont des écuries) sont élevés, tandis que ceux du côté ouest (comprenant les étables, bergeries et écuries) sont construits dans les années 1930. Enfin, le logis, conçu dans un style néo-normand est élevé en 1933.

Sur le plan cadastral de 1965, la ferme s’organisait donc autour d’une cour strictement fermée par les bâtiments agricoles. Certains d’entre eux ont disparu : ceux du côté sud, de part et d’autre du pignon de la grange médiévale ; celui à droite de la porterie en entrant. Un pigeonnier en pierre (disparu dans les années 2010) se trouvait à l’intérieur, en entrant à droite.

En 1966, une tempête a ravagé les toitures de la grange médiévale, entraînant peu après la chute des arcades puis des murs gouttereaux.

La ferme a été en activité jusqu’en 1993 (témoignage de la propriétaire).

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : 13e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle , daté par tradition orale
  • Dates
    • 1933, daté par tradition orale

La ferme s'organise autour d'une vaste parcelle de plan rectangulaire. L'entrée se fait côté nord, par une porterie en pierre de taille calcaire et couverte de tôle galvanisée. Le logis se trouve juste à gauche en pénétrant dans l'enceinte. De style néo-normand, il est construit en brique avec un parement en faux pans de bois. Il comprend un rez-de-chaussée, un étage et un comble. Une avancée à trois pans se détache de la travée centrale. Elle permet l'aménagement d'un balcon au premier étage. Celui-ci est protégé par une demi-croupe. Le toit est à longs pans avec une croupe normande sur le pignon ouest. Côté est, le toit pénètre dans un pavillon en brique à deux niveaux couvert d'un toit à deux pans avec croupes brisées. À l'arrière se trouve un logis à deux niveaux en brique dont le toit est à longs pans et croupes. L'ensemble des toitures de ces bâtiments formant l'habitation est en ardoise.

Les côtés est et ouest de la cour sont occupés sur toute leur longueur par des bâtiments agricoles consacrés à l'élevage (bergeries, écuries, étables). Entièrement en brique, ils comprennent deux niveaux : un premier où se trouvaient les animaux et un second pour le stockage de leur nourriture (fenils). Ils sont couronnés par des toits à longs pans avec pignons découverts et leurs toitures sont en ardoise et tuile flamande pour ceux qui se trouvent côté nord-ouest. Enfin, côtés nord (à droite de la porterie en entrant) et sud, il reste la base des murs d'anciens bâtiments.

C'est également au centre de ce côté sud de la cour que s'élève un pignon de l'ancienne grange cistercienne, l'autre se trouvant en face, à environ 42 mètres. Ces deux pignons sont en pierre de taille calcaire avec moellons en remplissage. Le pignon sud est percé de trois baies : deux lancettes surmontées par un oculus quadrilobé. Deux contreforts soutiennent le mur. À l'intérieur, deux piliers surmontés d'un tailloir reçoivent un départ d'arcade. Les trous qui accueillaient les solives sont toujours visibles dans les parties latérales des pignons. Le pignon nord a été utilisé pour appuyer un nouveau bâtiment agricole à deux pans couvert d'ardoise.

La parcelle à l'est de la ferme comprenant les anciens potagers et jardins est toujours close de murs en brique et pierre de taille calcaire.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • moellon
    • brique
  • Toits
    ardoise, tuile flamande, tôle galvanisée
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans demi-croupe
    • toit à deux pans croupe brisée
  • Précision représentations

    Sur les murs intérieurs des pignons de l'ancienne grange, les tailloirs entre les piliers et les arcades sont moulurés.

  • Précision dimensions

    La grange cistercienne en pierre mesurait environ 42 mètres de long et 16 mètres de large.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    édifice agricole

Bibliographie

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

    p. 46.
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 571.
  • VASSELLE, François. La Grange de Troussures. Blé et patrimoine, l'exemple cistercien. Bulletin du Groupe d'études des monuments et oeuvres d'arts de l'Oise et du Beauvaisis, 1985, n°24.

Documents figurés

  • Sainte-Eusoye. Cadastre napoléonien, section F, feuille unique, 1809 (AD Oise ; EDT 498/1 G 1).

  • Sainte-Eusoye. Cadastre rénové, section AD, feuille unique, 1965 (AD Oise ; 1964 W 156).

  • Grange de Troussures, photographie noir et blanc, par Fernand Watteeuw, 1962 (AD Oise ; 30 Fi 12 / 51).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général