Vers 1862, Théodore Schreiber transfère sur ce site ses ateliers de construction mécanique créés en 1849 rue de Théligny. Victor Daix, peut-être collaborateur de Théodore Schreiber depuis 1877, reprend l'usine au décès de ce dernier, en 1881. Dix ans plus tard, il est conduit à liquider l'entreprise.
Les ateliers sont alors acquis par Henry Mariolle, constructeur mécanicien à Saint-Quentin (rue Jacques-Lescot), pour y installer ses ateliers de chaudronnerie. En 1911, Henry Mariolle regroupe tous ses ateliers au sud de la ville, route de La Fère.
Deux ans plus tard, Emile Boubiéla, installé depuis 1902 à proximité, rue Dachery, rompt son association avec Deverly et s'installe sur ce site qu'il achète à Henry Mariolle. Il est alors spécialisé dans la construction de transporteurs à vis d'Archimède et d'élévateurs, essentiellement à destination de l'industrie sucrière.
Après la restauration et la reconstruction des ateliers touchés lors de la Première Guerre mondiale, Emile Boubiéla fait édifier vers 1923 un nouveau logement patronal, sous la direction de l'architecte Georges Tessier, à l'angle des rues Dachery et des Patriotes. Il s'associe en 1924 avec ses fils, Jules et Alfred (E. Boubiéla et Fils), avant de se retirer de la société en 1933. En 1926, de nouveaux ateliers sont réalisés pour l'entreprise de construction métallique Bourleaux Fils.Des bureaux sont construits en 1928. En 1947, l'entreprise CITEF, successeur de Bourleaux Fils, édifie un vaste atelier de montage, rue Voltaire, sur les plans de l'architecte Jules Arduin. Dans les années 1950, l'entreprise s'ouvre au marché international. Les bureaux, construits en 1928, devenus trop petits, sont agrandis en 1970. En 1991, les établissements Boubiéla sont acquis par la société Maguin, du groupe Moret, puis fusionnent avec "Moret Pompes" pour former la société Moret-Boubiéla Manutention en 1993. Suite au rachat par le groupe Stolz Sequipag, la raison sociale devient Boubiéla-Moret. L'entreprise est spécialisée dans la conception et la construction d'appareils de levage et manutention (encamionneuses, chargeurs de conteneur, stations d'élinguage, enwagonneuses, convoyeurs, etc). Elle n'a conservé sur le site que ses bureaux, et les phases d'assemblage et de finition de la production sous-traitée. En août 2005, l'entreprise quitte définitivement ce site pour s'implanter dans la zone d'activité du Bois de la Chocque, à Saint-Quentin.
En 1862 et 1864, Théodore Schreiber est autorisé à installer dans ses ateliers deux machines à vapeur de 2 puis 6 chevaux-vapeur.
Les ateliers emploient 70 à 75 ouvriers dans les années 1875-1890, 60 à 70 salariés dans les années 1960, 80 à 100 salariés dans les années 1970-1980. La société Boubiéla-Moret emploie aujourd'hui 35 à 40 salariés.
Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.