Après que le géologue Charles Joseph Buteux ait mis au jour, en 1843, la présence de phosphates sur le territoire de la commune de Beauval, quatre gisements sont exploités à partir de 1886, notamment par Eugène et Ulysse Sevin, ainsi que par le pharmacien Amédée Hordequin. D'après les notes du géographe Georges Nègre, malgré d'intéressantes propositions de Merle, géologue, et Poncin, exploitant de phosphates dans le Cher, Hordequin décide d'exploiter seul les terrains qu'il possède dans la commune, notamment au lieu-dit Le Bois de Milly. Aux côtés de ces principaux exploitants, d'autres propriétaires se lancent dans la même exploitation : Fauchart construit un moulin à phosphates et un magasin en 1886 (matrice cadastrale, case 642, parcelle D 531). Dessailly, Lancelle, Bernard, Girardot obtiennent leur autorisation préfectorale d'exploitation en 1887. L'activité industrielle est d'autant plus facilitée qu'elle bénéficie à la même époque de la construction de la ligne de chemin de fer reliant Doullens à Albert, et de la gare mise en service en 1888.
Toutes ces petites exploitations sont rachetées au début du 20e siècle par des entreprises plus importantes comme la Société Saint-Gobain et surtout par la Compagnie Française des Phosphates.
En 1906, Beauval compte alors 124 terrassiers et ouvriers travaillant dans les carrières de phosphates. Cette activité soutenue se maintient jusqu'à la Première Guerre mondiale. Elle permet à de nombreux cultivateurs propriétaires de terrain de se faire bâtir d'importantes demeures, dont celle d'Amédée Hordequin, construite en 1914 juste à côté des bâtiments de l'usine d'extraction.
L'activité est très importante jusque dans l'entre-deux-guerres, période durant laquelle les principaux gisements arrivent à épuisement. Les archives confirment cette situation et mentionnent la démolition de plusieurs bâtiments d'usine de traitements des phosphates entre 1923 et 1928.
Après la seconde guerre mondiale, la Compagnie Française des phosphates continue d'exploiter par intermittence la principale carrière. Les bâtiments subsistants, destinés au stockage et au traitement des craies phosphatées ont été reconstruits dans les années 1960. En 1973, la Compagnie passe sous le contrôle de la société Timac Agro, dont le siège est à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). La société investit et fait construire un nouvel hangar de séchage en 1979. Dans les années 1980, l'entreprise parvient à extraire 100000 tonnes de craies phosphatées par an, vendue essentiellement auprès des Coopératives agricoles, ainsi que les usines d'engrais et d'aliment pour bétail qui achètent principalement du carbonate de calcium. Afin de conserver la concession d'exploitation, l'usine est régulièrement remise en activité.
La cheminée d'usine tronconique en brique qui existait encore en 1988 a été démontée depuis.
En 1900, mention de divers appareils à vapeur.
En 1962, moins de 20 salariés.