Dossier d’œuvre objet IM02005354 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Ciboire
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet

Ce ciboire en argent doré est l'œuvre de l'orfèvre parisien Marie Thierry (fils), ou plus exactement Marie-Alexandre Thiéry, dont il porte le poinçon. Cet orfèvre (1825-16 décembre 1884) a été successivement installé 12 rue Sainte-Marguerite, 72 rue Bonaparte, puis 6 rue du Vieux-Colombier. On peut dater la réalisation du ciboire dans la seconde moité du 19e siècle, après 1853, date d'insculpation du poinçon de l'orfèvre (20 janvier 1853), et avant le 24 juin 1885 (date de biffage du poinçon). Deux des médaillons qui ornent le pied sont signés et sont l'œuvre du médailleur [Jean-Pierre ?] Montagny. Rien de plus précis n'est connu sur l'histoire de l'objet, ni sur son lien avec la cathédrale de Soissons.

L'église de Narrosse (Landes) et le couvent des Sœurs de la Charité à La Rochelle conservent un ciboire identique à celui-ci.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
  • Stade de création
  • Lieu d'exécution
    Commune : Paris
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Thiery Marie (fils)
      Thiery Marie (fils)

      Orfèvre parisien, fils de l'orfèvre Alexandre Etienne François Thiéry, qui fonde la maison. Son poinçon est insculpé le 20 janvier 1853. Il est alors installé 12 rue Sainte-Marguerite à Paris. Dans les années 1860, il est installé 72 rue Bonaparte. Il décède le 16 décembre 1884, 6 rue du Vieux-Colombier. Son poinçon est biffé le 24 juin 1885. L'orthographe de son nom, tel qu'il figure sur son acte de décès et dans les annuaires professionnels, est bien Marie-Alexandre Thiéry.

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      orfèvre signature
    • Auteur :
      Montagny
      Montagny

      La famille Montagny, originaire de Saint-Etienne, est une famille d'artistes qui se sont illustrés dans de nombreux domaines, mais surtout dans la gravure, la ciselure et la sculpture. Deux d'entre eux au moins ont été médailleurs : Fleury Montagny (Saint-Etienne 1760, Marseille 1836) et son neveu, Jean-Pierre Montagny (Saint-Etienne 1789, Belleville 1862). Il est donc difficile d'attribuer les œuvres avec précision, la signature sur les médailles n'étant jamais précédée de l'initiale du prénom. Il est néanmoins tentant de pencher en faveur de Jean-Pierre Montagny, ce dernier ayant travaillé pour la Monnaie de Paris et ayant réalisé des reliefs d'après Raphaël et les grands maîtres.

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      médailleur signature

Le ciboire, réalisé en argent doré, se compose de cinq éléments emboîtés ou vissés : un pied au contour chantourné, une tige sur laquelle se succèdent un nœud piriforme et plusieurs collerettes et bagues, puis une coupe de plan circulaire qui est emboîtée dans une fausse-coupe ajourée et repoussée. Un couvercle clot la coupe.

L'objet, à l'exception de la coupe entièrement lisse, est recouvert d'un décor en bas-relief, repoussé et ciselé. Une partie de ce décor a été réalisée dans la masse. Mais un certain nombre d'éléments (médaillons figurés, têtes d'anges) ont été fondus ou estampés à part, puis rapportés et soudés sur l'objet. Le couvercle est surmonté d'un élément rapporté en ronde-bosse.

  • Catégories
    orfèvrerie
  • Structures
    • plan, chantourné
  • Matériaux
    • argent, en plusieurs éléments fondu, découpé, repoussé, poli, doré, ajouré, ciselé, décor dans la masse, décor en bas relief, décor rapporté
  • Précision dimensions

    h = 28,5 ; d = 14,9. Ce diamètre est celui du pied. Le diamètre de la coupe égale 12 cm.

  • Précision représentations

    Le bord du pied est entouré de sujets religieux symboliques. Trois d'entre eux se détachent sur un fond de nuées : les Tables de la Loi, le triangle, symbole du Dieu trinitaire, enfin le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie. Ils voisinent avec les habituels épis de blé, pampres de vigne (symboles eucharistiques), et une brassée de roseaux. Une frise d'oves et de dards sépare le bord du dessus du pied. Ce dernier est rehaussé de sujets figurés : un Ecce Homo, saint Pierre et l'Immaculée Conception, qui occupent chacun un médaillon ovale. Le Christ de Pitié, représenté à mi-corps et de trois-quarts, porte le manteau et la Couronne d'épines. Dans ses mains liées par une corde, il tient un roseau. Cette représentation est probablement inspirée par une peinture du 17e siècle, issue du pinceau de Guido Reni, Coypel, Mignard ou Le Brun. Saint Pierre, à mi-corps et de face s'appuie sur un livre. Les clefs du Royaume des cieux sont posées devant lui. Son autre attribut, le coq, se voit à droite. Il s'agit sans doute de saint Pierre pénitent ou repentant. Enfin, la Vierge, debout et de face, écrase de son pied le serpent qui rampe sur le globe terrestre. Des rayons lumineux s'échappent de ses mains ouvertes, évoquant les apparitions qui se sont déroulées dans le couvent des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris en 1830, et qui sont à l'origine de l'iconographie mariale de la Médaille miraculeuse. Ces médaillons alternent avec une tête de chérubin, de face, sur des nuées.

    Le nœud, dont la partie inférieure comporte des godrons et des feuilles d'acanthe est orné de têtes de chérubins sur des nuées et surmonté d'une frise d'oves et de dards. La collerette est entourée d'une tresse à entrelacs et perles.

    La fausse-coupe, qui s'évase au-dessus d'une corolle de feuilles, comporte trois médaillons ovales consacrés aux allégories des Vertus théologales, la Foi, l'Espérance et la Charité, femmes représentées à mi-corps. La Foi, voilée, tient la croix et porte un calice contenant une hostie. L'Espérance, de trois-quarts et les bras croisés sur la poitrine, est accompagnée de l'ancre. la Charité, de face, enlace plusieurs jeunes enfants. Ces médaillons sont accostés d'épis de blé, de pampres et de roseaux. Ils alternent avec des couples de chérubins émergeant de nuées. Ces sujets décoratifs, à l'exception des trois Vertus, se répètent sur le couvercle, sommé d'une croix.

  • Inscriptions & marques
    • poinçon de maître, sur l'oeuvre
    • garantie gros ouvrages 1er titre Paris 1838-1973, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, fondu, en relief, sur partie rapportée, chiffre
    • signature, en relief, sur partie rapportée
  • Précision inscriptions

    Le poinçon de 1er titre et de garantie se remarque sur le pied, au bord de la coupe, sur la fausse-coupe et sur le couvercle. Le poinçon de maître est au moins visible sur le pied et au bord de la coupe. Il s'agit du poinçon de l'orfèvre parisien Marie Thierry (fils), ou plus exactement Marie-Alexandre Thiéry, insculpé le 20 janvier 1853 et biffé le 24 juin 1885 (initiales MT, un cœur percé de deux flèches, une étoile au-dessous et une au-dessus, le tout dans un losange vertical). Les médaillons représentant l'Ecce Homo et saint Pierre portent sur le côté le nom : MONTAGNY, signature de l'auteur du modèle de ces médailles. Enfin, le médaillon représentant l'Immaculée Conception porte l'inscription fondue en relief : FRANCE 1830, référence aux apparitions mariales dont à bénéficié sainte Catherine Labouré, dans son couvent de la rue du Bac.

  • État de conservation
  • Précision état de conservation

    Il manque la croix sommitale qui est cassée.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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