Aucun document d'archive ne semble se rapporter à la réalisation de cette croix. Le vocabulaire ornemental de sa base incite à la dater du quatrième quart du 18e siècle. Mais elle peut tout autant dater des premières années du 19e siècle et être l'œuvre d'un menuisier local au style archaïsant. L'usage du bois et l'assemblage peu décoratif du montant et des bras de la croix plaideraient d'ailleurs plutôt en faveur de cette seconde hypothèse.

En effet, après la Révolution qui prive la cathédrale de ses objets en métaux précieux, et dès la restitution de l'édifice au culte au tout début du 19e siècle, le conseil de fabrique et le clergé se consacrent à doter l'église-mère du diocèse du mobilier et des objets indispensables. Mais faute de moyens, il faut se contenter, dans un premier temps, d'objets réalisés en bois par des artisans locaux et peints de manière à donner l'illusion de matériaux précieux.

Cette croix - sortie actuellement de son environnement liturgique original - appartient peut-être à ce premier ensemble de commandes. En dépit de sa grande hauteur, il pourrait s'agir d'une croix d'autel. L'inventaire de 1836 mentionne d'ailleurs deux grandes croix d'autel, destinées à la grande sacristie et à "l'autel du cloître". Peut-être s'agit-il de cette dernière, l'autel du cloître étant l'autel paroissial qui a précédé l'autel du Rosaire dans le bras nord du transept.