• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Eglise paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Favières et son cimetière
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Favières
  • Adresse place des Anciens-Combattants
  • Cadastre 2004 A2 252-253
  • Dénominations
    église paroissiale, cimetière
  • Vocables
    Saint Jean-Baptiste

Siffait de Moncourt indique que Favière possédait son église au 7e siècle et qu´une partie de la nef serait encore en place aujourd´hui. Delimeux, lui, précise que la première église, placée sous le patronage de saint Jean-Baptiste, aurait été construite dès le 11e siècle, voire probablement avant. Le choeur daterait du deuxième tiers du 16e siècle.

L´ARPP indique que « la nef, reprise au 17e siècle (surélévation et parement des actuelles fenêtres segmentaires), remonte à l´époque romane ; comme le suggèrent les contreforts latéraux très plats à l´ouest des murs gouttereaux et l´appareil en silex dessinant par endroit (2e et 3e travées) des épis. La chapelle latérale a été restaurée vers 1740 (date au pignon) et doublée d´une sacristie dont les parties hautes et la toiture ont été reprises au 19e siècle ».

D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal (1793-1826), en 1793, des réparations urgentes étaient à faire à l´église. En l´an 10 (1801), l´église, encore en mauvais état, pouvait contenir 160 personnes (population totale : 550).

D´après le cahier de délibérations du Conseil Municipal (1826-1855), en 1842, un pourparler eut lieu entre le Conseil Municipal et la Fabrique afin de déterminer qui assurerait le paiement des travaux du choeur et de la sacristie exécutés en 1839. Malgré ceux-ci, l´église était alors dans un délabrement complet vue l´insuffisance des revenus de la Fabrique. En 1860, aucune réparation n´y avait été apportée, les fonds étant toujours insuffisants. Le devis de Coulombel, architecte, fut dressé pour la réparation des croisées uniquement en novembre 1860. En 1862, le préfet demanda une expertise pour les vitraux (28 m²). La même année, il était urgent de réparer la toiture, le clocher et d´autres éléments. En 1869 (« Biens communaux avant 1869 »), les travaux de réparation furent exécutés par Edouard Crépin de Favières. La même année, leur réception fut effectuée par Dingeon (travaux au clocher, à la toiture et à d´autres endroits).

Dans la seconde moitié du 19e siècle, Prarond décrit le clocher entièrement en briques, et en 1911, Delimeux indique qu´il est composé "mi-partie en briques, mi-partie en charpente" alors que le clocher actuel semble aujourd'hui composé d´une ossature en bois recouverte d'un essentage d'ardoises. Un dessin de Macqueron non daté (conservé dans le fonds Macqueron à la bibliothèque d'Abbeville) indique que l'édifice ne possédait pas de clocher au début du 19e siècle (la façade en brique était alors laissée à nu et pourvue en son sommet de deux niches abritant les cloches). Un second dessin, daté lui de 1866, représente l'église pourvue de son clocher porche. Il semble donc avoir été édifié au milieu du 19e siècle.

Des travaux d´embellissement de l´intérieur de l'édifice furent exécutés entre 1884 et 1886 par la Fabrique. Des travaux de consolidation extérieurs s´imposaient également. En 1887, une subvention pour la réparation du dallage du sanctuaire fut demandée par le curé et acceptée par le Conseil Municipal. Un extrait des délibérations du Conseil de Fabrique indique qu´en 1903, l´abbé Morel, curé de Favières, voulait poser à ses frais un vitrail grisaille dans le choeur de l´église (dernière fenêtre au nord, actuellement en verre blanc) ; en effet, son remplacement s´imposait en raison de son état de vétusté. Lors de la même séance, l´abbé Crépin, curé d´Auchonvillers, proposa la pose d´une horloge de paroisse dans le clocher.

D´après les couvreurs rencontrés lors de la restauration de la charpente (sablières, blochets et coyaux) en 2006, ces mêmes travaux auraient été effectués dans les années 1950. La charpente en chêne daterait, selon eux, du 17e siècle.

Le cimetière fut agrandi en 1879 par acquisition d'un terrain d'une superficie de 16 ares 78 centiares au nord-est du sanctuaire d'origine d'une superficie de 21 ares (A.D. Somme : 99 O 1647).

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 18e siècle

L'église du village dédiée à Saint-Jean-Baptiste apparaît légèrement à l'écart des constructions. Orientée et à nef unique de trois travées de long, elle est construite en trois parties distinctes : un clocher-porche dont les côtés nord et sud sont saillants, la nef percée de fenêtres segmentaires et le choeur, plus haut et plus large que le vaisseau, long de deux travées, s´achevant par un chevet à trois pans avec chapelle latérale sud sur la première travée. Le clocher dispose d´une maçonnerie de brique, le reste étant en galets, en brique et pierre blanche. La façade ouest a été entièrement revêtue de ciment. Le soubassement de la nef est composé de brique (sauf contrefort ouest en tuf). Assez semblable à celui de Saint-Corneille du Hamelet, mais de plus grande envergure, le choeur de Favières est bâti en moellons de craie sur un petit soubassement où alternent moellons de grès et silex liés au mortier et disposés en damier. Il est ajouré de fenêtres brisées à meneau horizontal. La sacristie et la chapelle orientée, relevant au minimum de deux phases de construction successives, ont été accolées à la face sud du choeur.

L'entrée de l'édifice est surmontée d'une tribune abritant les orgues. Les poinçons et entrait de chaque travée sont apparents. La sablière basse est également laissée à nu sur tout le pourtour de l'église. La nef, éclairée par six fenêtres cintrées, est surmontée d´une fausse voûte en berceau brisé. Eclairé par quatre fenêtres à arc brisé pourvue de vitraux, le choeur est voûté en étoile avec liernes et tiercerons. Les clefs de voûte mettent en scène divers personnages, probablement les travaux des mois et un donateur présenté par saint Jean-Baptiste, ainsi que d´autres symboles (soleil, dragon, oiseau, feuillage, agneau avec étendard, homme entre deux arbres, homme sermant). Les culs de lampe sont ornés de feuillages divers, vignes avec oiseaux, chêne, choux frisés avec escargot.

Le bras nord du transept, percé d'une fenêtre brisée, est aujourd'hui converti en sacristie. Les murs sont couverts d'un enduit blanc à la chaux. Un tenon d'ancrage saillant est visible.

Tout autour de l'église s'étend le cimetière, clos par un mur dont la maçonnerie en galets liés au mortier est consolidée de jambes harpées de briques. Y sont enterrés Pierre Hecquet d'Orval, propriétaire de la manufacture des moquettes d'Abbeville, né à Abbeville le 18 août 1743, mort le 21 janvier 1827 et Virgile François Delegorgue, chevalier de la légion d'honneur, ancien commandant de la garde nationale d'Abbeville, né à Abbeville, le 6 mars 1770 et décédé le 12 juillet 1846.

  • Murs
    • brique
    • silex
    • grès
    • pierre de taille
    • moellon
    • galet
    • appareil mixte
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau brisé
    • charpente en bois apparente
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • flèche polygonale
    • croupe polygonale
    • pignon découvert
  • État de conservation
    restauré, mauvais état
  • Techniques
    • menuiserie
    • vitrail
  • Représentations
    • mois
    • soleil
    • dragon
    • feuillage
    • arbre
    • ornement végétal
    • vigne
    • escargot
    • chêne
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Actuellement en très mauvais état, les lattis de la charpente sont percés par endroit. L'humidité a noirci la voûte, le plâtre se décolle, laissant le lattis apparent. L'ARPP indique d'ailleurs que "le choeur est dans un état alarmant : il a été maintenu par des ancres en métal (qui ont endommagé certaines clefs de voûte), des agrafes stabilisant d'autres clefs, et certaines nervures sont aujourd'hui en bois. La voûte menace de s'effondrer". La cloche, qui semble dater de 1741, a été classée.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série V ; 3 V 4. Etat des communes, chef lieux de cures ou de succursales pourvues de presbytères, circulaire de M. le Préfet du 23 avril 1816.

  • AD Somme. Série V ; 5 V 288. Fabrique de l'église de Favières, registre aux délibérations du Conseil de Fabrique de Favières, 1839-1906.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 1647. Biens communaux de Favières, 1870-1939.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 1646. Biens communaux, avant 1869.

  • AD Somme. Série E ; E_DEP 886. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de Favières, 1855-1889.

  • AD Somme. Série E ; E_DEP 885. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de Favières, 1826-1855.

  • AD Somme. Série E ; E_DEP 884. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de Favières, 1793-1826.

Bibliographie

  • DELIMEUX, A. Monographie de Favières. Abbeville, Imprimerie Nouvelle, 1911.

    p. 44-46
  • PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de 300 villages, hameaux ou fermes. Le Canton de Rue. Paris, Abbeville, Dumoulin, Grave, Prévost, 1862.

    p. 317
  • SIFFAIT DE MONCOURT, A. La constitution du sol du canton de Rue à l´ouest de la route nationale. Bulletin de la Société Historique du canton de Rue, 1927.

    p. 10

Documents figurés

  • Plan du centre-village, commune de Favières, encre et lavis sur papier, par Cailleux, 19 septembre 1879 (AD Somme : 99 O 1647).

  • Eglise de Favières, encre de Chine sur papier, d'après Louis Gillard (historien), 1868 (Société des Antiquaires de Picardie : L. Gillard et C.-H. Dehalaye : Dessins originaux concernant la Picardie 1864-1865, Vol. 3).

  • Cimetière de Favières, encre de Chine sur papier, par Gillard, 1868 (L. Gillard et C-H. Dehalaye : dessins originaux concernant la Picardie 1864-1865, Vol. 2).

  • Environs de Rue - Favières - L'Eglise, carte postale en noir et blanc, d'après Poidevin éditeur à Rue, début 20e siècle (B.M. Amiens : Ph 1194 C).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
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